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21 AVRIL : A-T-ON COMPRIS ? par Jacques-Robert Simon
Les gens les plus démunis souffrent. Une longue tradition leur laissait espérer que les humbles avaient aussi un royaume. Cette histoire a été interrompue par la mise en place insidieuse d’un matérialisme dépourvu de toute espèce de morale. Les valeurs humaines ne sont plus des références absolues. Tuer n’est plus interdit si l’on s’attaque aux plus faibles. Mentir est devenu un moyen de communication. Belle modernité que de remplacer le respect des autres par la loi du plus fou, du plus mégalomane, du plus sanguinaire .
Les technologies dites nouvelles permettent de donner une apparence « progressiste » à ce déclin. On a échangé nos valeurs contre des téléphones cellulaires. Cette modernité qu’a-t-elle fait pour améliorer le sort des plus démunis ? Qu’a-t-elle proposé pour établir un peu plus de justice ? N’a-t-elle pas favorisé les plus forts au détriment des plus faibles en mettant en avant le « marché », la « concurrence », le « pragmatisme », l’efficacité ? Mais alors pourquoi théoriser sur ce qui est naturellement ancré dans le plus bestial des animaux ? La bestialité est de mode et l’humanisme ne fait plus l’objet que de discours.
Le 21 avril, des gens abandonnés à la barbarie ont voulu faire savoir qu’ils en avaient assez de l’arrogante suffisance des uns et de la lâcheté structurelle des autres. La concrétisation de cet appel fait évidemment problème mais les raisons sont incontournables. Le 21 avril devrait être la date emblématique d’une prise de conscience : un long et difficile combat s’annonce afin qu’un minimum d’humanité régisse nos actes. Plutôt que de se référer sans cesse à des livres sacrés, les gens feraient mieux de les lire.
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