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LE COIN DE LA CULTURE : SPORT ET CULTURE, MEMES COMBATS ? Par Philippe Calloix Il n'y a pas de raison pour que 2003 ne démarre pas sous les mêmes auspices libérales que les précédentes années ! Dernier avatar d'une société entièrement tournée vers la recherche immédiat de profit, un projet de super-coupe d'Europe de football tente de se mettre en place qui détrônerait la déjà très contestée Champion's League.
Au-delà de la vulgaire affaire de gros sous que constitue la création d'une telle compétition atteinte du syndrome du "carré VIP", uniquement motivée par les énormes redistributions de gains générés par la vente supposée rentables des droits de retransmission, se pose simplement la question de la totale déliquescence d'une certaine éthique du sport au profit du business, et plus particulièrement du business télévisuel.
En dénaturant l'esprit même de la compétition initiale qui était la Coupe d'Europe des clubs champions, et qui procédait par des matches à élimination directe, c'est à de nouveaux jeux du stade que l'on nous invite, à la mise à mort chic d'un sport populaire qui est entré en bourse et dont les tribuns sont affublées des toges des grands entrepreneurs des médias et de la communication.
Curieuse résonance avec les manifestations quasiment dans la confidentialité des intermittents du spectacle dont tout le monde se fout car on pense que c'est un statut de privilégié, ce qui ne semble pas être le cas des footballeurs qui pompent sans vague à l'âme les millions des "retombées" de la manne télévisuelle, ou de ces dirigeants d'entreprise "à la française" comme Le Floch Prigent ou Sirven dont la saga dans l'instruction du procès Elf est édifiante, et consternante.
Ces dérapages ne sont pas neutres et consacrent la mort à petit feu de la culture. Comme nous avions l'occasion de le dire lors des réunions de la défunte commission culture du défunt MDC (décidément…), le sport aussi a à voir avec les fondements culturels d'un peuple. La façon dont on le dévoie a sans doute à voir avec ce qui risque de nous arriver à terme. Ce fascisme "soft" ne passera pas par moi. A vous de voir.
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