 |
Edito RLB 15: Hé,ho, la gauche, si on se réveillait ? Par Jean-Luc Gonneau
C’est la rentrée, donc pour la moitié environ de nos concitoyens. L’autre, comme d’habitude, n’est pas partie. Et les perspectives économiques et sociales pour les mois qui viennent, les rangs des chômeurs qui se garnissent augurent mal des vacances de l’an prochain. Même si le cadeau fiscal promis par Raffarin à sa supposée clientèle de restaurateurs est finalement accordé.
Rentrée dont on ignore encore le degré de température, mais ce ne devrait pas être frais. Après la canicule climatique, la canicule sociale ? Suspense. Le sommet social qui se prépare à Saint-Denis pourrait être un des moments politiques forts pour une gauche qui n’en finit pas de sortir de la sieste. Chacun crie à la nécessité d’une recomposition, mais chacun autour de lui. Cela fait penser aux bals de requins qui dansent autour d’une entreprise proche de la faillite : plutôt que de s’allier avec le moribond, pour le sauver peut-être en se renforçant soi-même, on préfère attendre son trépas pour profiter des charognes. Besancenot attend l’inévitable naufrage du PS, Hollande guette l’irrémédiable disparition du PC, d’un œil, et la décomposition par querelles de ménage successives des Verts, de l’autre. Et tout ce petit monde fait semblant de se réjouir, pour masquer l’inquiétude, devant le succès de la manifestation du Larzac. Bové n’ouvre pas de perspectives politiques, disent-ils. Pas faux, mais le problème, c’est que eux non plus ; platitudes, après leurs congrès, des Universités d’été des partis de gauche, à quelques lueurs près, du côté de Chevènement par exemple. Jospin finira peut-être par avoir raison : la meilleure chance pour la gauche de revenir aux affaires, ce sont les erreurs de la droite. De ce côté-là, nous sommes servis.
Il va de soi que nous ne pouvons nous satisfaire de cette situation. Nous continuerons donc de proposer des analyses, des pistes de réflexion, des propositions, ouvrant nos modestes colonnes à toutes les sensibilités de la gauche et, tiens, même à celles pour lesquelles nous ne débordons pas de tendresse.
Dans ce numéro, Michel Cabirol nous entretient du mauvais usage de la réforme, Christian Lemasson et Eric Mouron reviennent sur la canicule et l’attitude du gouvernement, Olivia Zemor nous informe sur le concert pour une paix juste au Proche-Orient le 27 septembre (allez-y tous, ce sera chaleureux, vibrant, coloré, avec de belles musiques, et des beaux discours juste ce qu’il faut), Jean-Michel Hureau n’est pas content de Luc Ferry, Georges Hervel, un petit nouveau dans notre dream team, détricote les atermoiements sur l’avenir de la SNCf, Chantal Decosse livre ses impressions d’Afrique, et, dans la série copinage, nous annonçons le show de l’Appel pour une Alternative à gauche. C’est le 28 septembre et il y aura plein de débats. Plus les rubriques habituelles, enfin, de ceux qui ont bissé pendant les vacances, La Ligne, et la revue des universités d’été par l’infatigable João Silveirinho.
Bonnes lectures !
|
 |