https://www.traditionrolex.com/18 La Gauche Cactus http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ fr SPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP) Encore cinq ans à tirer ? http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2762 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2762 2022-05-17T16:39:00Z text/html fr Yann Fiévet <p>Que la reconduction d'Emmanuel Macron à la présidence consterne Yann Fiévet, dont il est le plus constant contempteur n'étonnera pas nos lecteurs. Nous sommes prévenus, argumente-t-il, de ce qui nous attend : ça commence mal et ce n'est pas gai Illustration glanée sur le net par Agnès Bilh</p> - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>Il est communément admis que la réélection d'Emmanuel Macron est un moindre mal pour la France. Certes, il ne fallait pas confondre, au moment du choix que beaucoup de citoyens ont refusé de faire, le capitalisme autoritaire incarné par le Président sortant et le proto-fascisme dont la chef de file de l'extrême-droite est la figure opportunément adoucie pour la circonstance. Cependant, il convient d'emblée de ne pas être dupes : ce moindre mal est bel et bien un mal certain. Comment s'empêcher de penser qu'il ne s'agit là que d'un répit illusoire dans la lente destruction de notre « modèle démocratique » ? Comment ne pas être tenté de regarder vraiment en face tous les avatars du premier mandat de Jupiter afin de dresser par avance le paysage alarmant de son second mandat ? Son propre adoucissement surgi brusquement entre les deux tours de l'élection présidentielle peut très difficilement être pris au sérieux.</p> <p>Proto-fascisme ? Le ripolinage de façade du lepénisme ne devrait pas pouvoir faire illusion. Le fait qu'il fonctionne néanmoins auprès d'une part croissante du corps électoral ne change rien au fond de l'affaire. Historiquement, les fascismes ont toujours su avancer masqués tant qu'ils n'avaient pas conquis le pouvoir convoité (sauf à avoir la capacité de le prendre par la force). Ensuite, c'est une autre partition qui est jouée. Toute l'habilité consiste donc à se faire d'abord passer pour ce que l'on n'est pas, à faire oublier ce que l'on est vraiment. Ce que l'on a pris trop facilement l'habitude de nommer « dédiabolisation » du FN-RN a atteint son objectif et explique ainsi, en partie seulement sans doute, l'ascension de cette organisation politique particulière. Précisons qu'elle ne doit pas la réussite de cette tromperie uniquement par l'activation de ses propres forces. Elle a été bien aidée depuis son extérieur. La sociologue Nonna Mayer qui étudie depuis quarante ans l'évolution du Front National puis du Rassemblement National montre précisément que La dédiabolisation de Marine Le Pen a été médiatisée avant même sa mise en œuvre. Nombre de médias n'ont eu de cesse, depuis que la fille a succédé au père, de prendre le FN-RN pour un parti comme les autres. Cela a été particulièrement efficace en direction de la part féminine de l'électorat : du temps du père les femmes votaient nettement moins pour ce parti que les hommes. Le père préférait les gros chiens quand sa fille s'entoure de nombreux chats ! Les reportages « people » ont permis d'éviter de regarder objectivement la réalité d'un parti resté fondamentalement hyper-centralisé autour de la figure de son chef et, pour l'essentiel, sur l'es traits caractéristiques de sa fondation en 1972. A-t-on suffisamment – et sans complaisance – interrogé Marine Le Pen sur sa conception de la vie en société ? Certes, non ! Cela nous aurait grandement édifié. Cependant, le désastre est une nouvelle fois écarté. Mais, pour combien de temps encore ?</p> <p>Le capitalisme autoritaire fortement exacerbé par Emmanuel Macron est en large partie responsable de la progression de l'audience de l'extrême-droite à l'élection présidentielle. Au premier tour de celle-ci, les trois candidats que nous pouvons ranger sous cette bannière ont rassemblés 33% des suffrages exprimés. Au second tour, Marine Le Pen atteint 42% (contre 34% en 2017). Si en 2017 « le jeune Macron » n'avait pas vraiment été menacé il a cette fois certainement senti le vent du boulet entre les deux tours. Malgré tout, le risque n'est pas mince que cette « nouvelle victoire » renforce sa détermination à maintenir le cap de ses réformes ultra-libérales chargées d'aggravation des inégalités. Pourtant, à y regarder de près la victoire est plutôt maigre : 28% des électeurs inscrits se sont abstenus, le nombre des bulletins blancs et nuls atteint également un record, Emmanuel Macron a perdu trois millions de voix par rapport à la Présidentielle de 2017 tandis que Marine Le Pen en a gagné deux millions sept-cent-mille. 58% paraît un chiffre confortable mais il est loin d'exprimer un vote de pleine adhésion pour la personne du vainqueur quand on constate, par exemple, que 42% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour ont accepté de voter Macron le 24 avril. Néanmoins, le soir même du scrutin décisif tous les fidèles lieutenants du macronisme se répandaient partout où on voulait les entendre afin de saluer la confortable victoire et que l'on allait vraiment répondre désormais aux inquiétudes qui s'expriment dans le pays. Ils annoncent tous l'ouverture sans tarder d'un nouveau « grand débat avec tous les Français ». Mais, attention, cette fois le débat sera… permanent. Faire plus flou est une gageure !</p> <p>Pour le moment, rien ne permet de croire sérieusement à un changement de trajectoire du second mandat de Jupiter. Du reste, par avance, cela a bien mal commencé. Sur divers campus universitaires les étudiants ont souhaité, entre les deux tours de l'élection présidentielle, organiser des débats autour du « faux choix » que proposait le duel final. Lesdites universités ont alors été fermées sous le prétexte qu'il y aurait eu là un trouble à l'ordre public. Il y a donc débat et débat : le débat citoyen librement organisé mais mal venu et le débat savamment institutionnalisé et encadré pour éviter tout débordement. Rappelons que le premier mandat d'Emmanuel Macron a été le plus répressif de la cinquième République. Il ne faisait alors pas bon manifester sur la voie publique, les nombreux blessés et mutilés peuvent en parler. On peut ajouter à ce sinistre tableau les nombreuses « bavures » perpétrées par les « forces de l'ordre » lors de descentes de police inopinées, au cours de « contrôles routiers qui tournent mal » ou dans la quiétude des commissariats. Le soir-même du second tour, un groupe de policiers a ouvert le feu sur une automobile roulant à contre-sens sur le Pont-neuf à Paris. Bilan : deux morts parmi les occupants du véhicule. Une enquête est diligentée comme il se doit ! Il semble que pour certaines fractions de la police la chasse est de nouveau ouverte. En fait, elle n'a jamais été fermée ! Voici quelques mois le Ministère de l'Intérieur a commandé, à des fins de « maintien de l'ordre », 90 blindés pour étoffer l'arsenal de la Gendarmerie. On s'attend en haut-lieu, sans doute avec raison, à une recrudescence de la contestation, surtout si Emmanuel Macron n'obtient pas en juin prochain une majorité en sa faveur au Palais Bourbon. Alors, ces cinq nouvelles années à tirer vont-elles être cinq années à tirer… sur les contestataires ?</p></div> Macron, vous voteriez pour ça, vous ? http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2756 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2756 2022-04-06T10:55:01Z text/html fr Jean-Luc Gonneau <p>En 2017, Macron prétendit « en même temps » être et de droite et de gauche, ce qui sentait l'esbrouffe. Et ce qui fut : cinq années de politique de droite illustrée entre autres par de nombreux cadeaux aux plus riches de nos concitoyens. Il retente le coup, amis cette fois en nous annonçant de fait un virage à droite encore plus accentué. Jean-Luc Gonneau nous raconte cet enfumage carabiné.</p> - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>On est bien d'accord ? Ici, c'est la Gauche Cactus. Bien entendu, notre rédac'chef, le discret mais influent João Silveirinho, est le garant implacable de notre impartialité devenue légendaire. Cela rappelé, la Gauche Cactus est à gauche. Dans les campagnes électorales, ça veut dire : pas une voix pour la droite. Donc, pas une voix pour Pécresse, Dupont Aignan et encore moins pour Le Pen ou Zemmour. Bon, quatre de moins. Et Macron ? Comme il y a cinq ans il nous refait le même cirque du « en même temps » à gauche et à droite, qui avait abusé en 2017 des naïfs de bonne foi qui votaient sans se poser trop de questions PS, voire EELV, aiguillonnés par des barons du PS, issus notamment des anciens « transcourants », amis de François Hollande, tel Le Drian, de cohortes d'amis de Strauss Kahn, qui s'y voyaient déjà avant que les galipettes de leur idole modèrent un temps leurs ambitions, tous en quête de postes ministres, parlementaires ou dans les cabinets ministériels. Prévoyant, Macron avait gardé au chaud quelques autres notables socialistes tels le maire de Dijon, François Rebsamen, ou quelques retraités désireux peut-être de sortir de l'oubli (Delanoé, Touraine, Guigou…) pour illustrer sa manip' en annonçant de nouvelles « prises de gauche », en réalité prises depuis longtemps. Il est possible, encore que nous ayons plus que des doutes sur beaucoup d'entre eux, que certains de ces alliés aient pu être à un moment de leur vie, engagés à gauche. Ils ont le droit de changer d'avis. On constate souvent que l'enthousiasme de la jeunesse porte vers la gauche, et que les aléas de la vie peuvent changer les choses. Ainsi en fut-il pour plusieurs leaders enflammés de mai 68. Soit, mais se proclamer « aile gauche du macronisme », c'est prendre les gens pour des imbéciles. Car il n'y a pas de « macronisme de gauche », et Macron n'est pas de gauche, pas en « en même temps » car pas du tout. Les ralliés de la gauche à Macron sont passés à droite ; ce n'est pas un crime, c'est un fait ?</p> <p>Il l'a démontré tout au long du mandat qui s'achève. Et dès son entrée en campagne, l'enfumage s'est poursuivi. D'un côté les discours lyriques sur la générosité, la solidarité, la compassion. De l'autre, les axes principaux des actions qu'il se propose de conduire lors du mandat à venir. Première priorité : la réforme des retraites, qu'il avait dû mettre en veilleuse face aux mouvements sociaux et à l'arrivée des urgences pandémiques. La retraite à 65 ans, annonce Macron, car, argument usé jusqu'à la corde, la durée de vie s'allonge. C'est oublier que la retraite est un droit (on dit d'ailleurs, dans la fonction publique, qu'on « fait valoir ses droits à la retraite »). Augmenter l'âge de la retraite, c'est rogner sur ce droit. A gauche, Macron ? C'est oublier que parvenu à la cinquantaine, un salarié qui se retrouve sur le carreau aura souvent les plus grandes difficultés pour retrouver un job, qu'il lui faudra traverser un bon paquet de rues avant, peut-être, d'y parvenir. Mais traverser des rues, hein, ça ne devrait pas effrayer un « marcheur ». Réduire la fiscalité sur la transmission des héritages, claironne Macron. En voilà une idée qu'elle est bonne, une baisse d'impôt, ça plait toujours. Et surtout aux grosses fortunes, qui supportent mal, les pauvrettes, d'être écornées par cet impôt-là. A gauche toute, Macron ? Dans la même veine, suppression de la redevance télé : chic ! encore un impôt de moins. L'Etat compensera ? Il ne le fait jamais en totalité, demandez aux collectivités territoriales, et, le ferait-il, cela créerait un nouvel impôt. Il s'agit en fait d'une lourde menace sur le maintien d'un service public télévisuel, dernier îlot de (relative) indépendance dans un paysage déjà largement dominé par quelques milliardaires (Bouygues, Drahi, le zemmourien Bolloré…). Macron, président des riches ? Meuh non, pas du tout, pas du tout.</p> <p>Macron ose tout. Au sujet du récent scandale des Ehpad, il s'écrit, singeant Poutou « Nos vies valent plus que leurs profits ». Et « en même temps', son administration bloque la diffusion du rapport d'enquête sur Orpea au nom du « secret des affaires ». Les maltraitances envers leurs résidents et les magouilles financières des grands groupes (mais pas que) d'Ehpads sont connues et documentées depuis longtemps, elles ne datent pas de Macron, mais Macron, comme les autres, a fermé les yeux. Car nos vies ne valent pas le secret des affaires. Cynisme. Comme Macron ose tout, il désigne la santé et l'éducation comme grandes priorités du quinquennat à venir. Peut-on faire confiance à celui qui continua à fermer des milliers de lits dans les hôpitaux publics, y compris pendant la crise du covid, qui contribua à la maltraitance des personnels hospitaliers, considérés un temps comme des héros, puis récompensés par des aumônes distillées lors du « grenelle de la santé » (et encore, pas tout le monde) ? Peut-on faire confiance à celui qui, épaulé par le pire ministre de l'Education de la 6e république, Blanquer, s'est mis à dos les enseignants (parmi les plus mal rémunérés d'Europe) et leur propose maintenant de gagner davantage en assumant plus d'heures ? Il est fortement permis d'en douter. Cerise avariée sur ce déjà peu ragoûtant gâteau, éclate maintenant ce qui chauffait depuis quelques années : l'affaire des bureaux de consultants, le plus souvent anglo-saxons, rémunérés à grands frais par nos administrations (donc, pardon d'être terre à terre, par nos sous) pour les « conseiller » alors que lesdites administrations sont pourtant largement pourvues de structures de contrôle, de prospective etc. On vit ainsi un cabinet sans compétence particulière en la matière plancher sur l'évolution des métiers d'enseignants, un autre mettre en place la stratégie de l'organisation des vaccinations anti-covid, avec le succès que nous constatâmes. C'est pas juste, nos prédécesseurs le faisaient aussi, se plaignit le Président. Le champion du « changement » n'a décidément. Pas changé grand'chose, sauf à les empirer. Il dépêcha en urgence deux sous-ministres pour éteindre l'incendie de l'affaire des consultants, qui annoncèrent que l'année prochaine, on dépensera 15% de moins pour eux. Le temps probablement que le scandale s'oublie avant que les affaires reprennent (et d'ailleurs, qui ira vérifier qu'on a bien économisé 15%). Macron a beau tenter de faire semblant de nous refiler son « et de gauche, et de droite), il a été, et le demeurera et de droite, et de droite. D'extrême-droite ? Pas encore ? Car à entendre son ministre Darmanin trouver Marine Le Pen « trop molle » ou voir son ministre sinistre Blanquer tenter de faire la police des idées à l'université, et la police cogner un peu fort, « une certaine inquiétude est dans l'air ».</p> <p>Il y a cinq ans, des électeurs de gauche choisirent Macron (dès le premier tour pour certains, et au deuxième pour beaucoup) « pour éviter la victoire de Le Pen ». Outre que ces voix manquèrent à Mélenchon (déjà !) pour permettre à un candidat de gauche d'accéder au second tour, le petit jeune homme qui devait terrasser une bonne fois pour toutes l'extrême-droite, remet le couvert tandis que pendant les cinq années de son mandat, l'extrême-droite s'est renforcée ? Bravo Macron.</p> <p>A celles et ceux qui se disent ou se pensent attachés à la gauche, mais qui, toisant la candidature de Mélenchon, tergiversent ou chipotent, la gauche oui, mais pas celle-là, nous faisons remarquer, qu'elle n'est sans doute pas parfaite, mais que, à quelques jours de l'élection, c'est la seule qui pourrait éviter un second tour avec deux bulletins de droite. Ne venez pas alors vous plaindre pendant les cinq ans qui viennent, gens de gauche qui n'auront même pas essayé.</p></div> Tribune : L'avenir en commun http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2749 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2749 2022-03-30T10:04:00Z text/html fr Michel Joli <p>Michel Joli, que nous avons parfois croisé lors de ces longues années militantes nous a fait parvenir cette tribune et prié de l'aider à la diffuser. Un appel à la fois vibrant et raisonné aux électeurs de gauche pour, au-delà de leurs préférences ou réticences partisanes ou personnelles, pour permettre à Mélenchon de battre Le Pen.</p> - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p><i>Comme dans les courses de patinage que nous ont proposés à l'envie les JO de Pékin, nous avons vu surgir à la sortie du virage le bolide Mélenchon qui s'est extrait du peloton de Gauche…. Enfin. ! La tortue s'est transformée en lièvre et le public applaudit bien au-delà de la tribune des supporters historiques. La question qui se pose à nous aujourd'hui est celle de rassembler autour de lui ceux qui partagent les valeurs humanistes et écologiques abandonnées par des « socialistes de pouvoir » pour mieux participer à la surenchère libérale. Désormais, c'est le peloton qui doit être en tête pour affronter le second tour de l'élection présidentielle. Un rassemblement sous une unique bannière, celle de l'avenir en commun. Après avoir exalté nos différences, le temps est en effet venu de nous rassembler.</p> <p>Nous ? c'est-à-dire : les écologistes politiques, éco humaniste, écoféministes, défenseurs des droits de l'hommes et protecteurs de la Nature, les héritiers, socialistes et communistes enracinés dans l'histoire d'un siècle de révolution, les idéalistes libertaires, les républicains universalistes qui portent la parole des sans voix, le droit des migrants à l'identité et la fierté de leurs origines, la protection des faibles et la justice sociale… Cette tribune de soutien aux Insoumis, à la campagne de l'Union Populaire et au candidat Jean-Luc Mélenchon n'est pas qu'une simple marque d'adhésion fugace et superficielle. Elle doit permettre à tous ceux qui partagent la conviction qu'un autre monde est possible d'en appeler à de nouveaux principes de vie fondés sur la croissance des valeurs humanistes immatérielles, la promotion du savoir scientifique et culturel pour tous et la reconnaissance constante de l'Autre comme un autre soi-même.</i></p> <p><strong>Nouvelle république</strong></p> <p>Nous sommes à l'aube d'une nouvelle et longue révolution et nous devons l'aborder dans l'unité. Les événements destructeurs que nous connaissons aujourd'hui résultent de l'inadaptation des institutions mondiales à une crise majeure dont elles sont pour beaucoup la cause. C'est notamment le cas de notre pays qui s'est employé avec constance, à détourner ses principes humanistes au profit d'une politique injuste d'accumulation libérales des biens, des richesses et des droits, sous le fallacieux prétexte d'un progrès également profitable à chacun. L'organisation de la vie sociale, économique, politique et écologique, celle des pouvoirs et de leur contrôle, devra désormais être régie par des impératifs nouveaux tels que ceux exposés par JL Mélenchon dans son plaidoyer pour une nouvelle République.</p> <p>Il ouvre une perspective révolutionnaire et pacifique en proposant tout simplement de rendre au peuple sa souveraineté démocratique, économique et idéologique. Pour cela il suffit de redonner du sens à nos dispositions républicaines fondamentales en commençant par la Constitution qui fonde notre identité collective. Cependant, un projet d'Assemblée Constituante ne peut pas être porté par un seul parti politique qui ne peut avoir l'ambition de redéfinir le Contrat Social qui lie chaque citoyen à la République. Il est par ailleurs essentiel que ces dispositions soient opposables collectivement aux menaces extrêmes qui se lèvent à l'horizon et dont personne ne peut plus nier l'existence.</p> <p><strong>Cause commune, menaces et soumissions </strong></p> <p>C'est la raison pour laquelle nous proposons que cette Assemblée Constituante prenne en compte, au plus haut niveau de la réflexion politique, le risque planétaire que nous fait courir l'évolution du climat aggravé aujourd'hui par le développement d'une guerre fratricide en Ukraine. Ces deux menaces sont distinctes et résultent de deux perversions cousines et mortifères : celle d'un productivisme ravageur qui a fait de l'humanité une espèce prédatrice de la Nature tout entière, et celle d'un retour aux conquêtes territoriales d'antan que des jeux d'alliances contribuent à aggraver comme ce fut déjà le cas à deux reprises au siècle passé. Avec en prime une menace nucléaire dont l'emploi dissuasif conduit à un hypocrite et réciproque chantage des belligérants. Nous n'avons pas à choisir entre la peste et le choléra, entre Charybde et Scylla et il nous faut résister avec la même vigueur contre ces risques qui traduisent à la fois une forme de complicité mafieuse et une folie destructrice de la planète. Deux menaces qui ont en commun un renoncement aux valeurs humanistes pour lesquelles tant d'hommes et de femmes ont donné leur vie.</p> <p>Cessons de nous soumettre à la dictature néo-libérale qui nous parlent de liberté pour justifier un productivisme dérégulé et destructeur. Elle nous impose un sélectionnisme impitoyable et une concentration progressive du pouvoir et des richesses aux mains d'une classe dirigeante mondialiste. Cessons de nous soumettre à la dictature des idéologies fondées sur la violence des armes et qui nous parlent d'égalité. Elles n'ont pour but que d'imposer une assimilation identitaire des êtres et des esprits et de stériliser l'indispensable variété individuelle des gens et la diversité des cultures. Il nous reste la fraternité, valeur exigeante de l'humanisme, qui s'impose comme le dénominateur de toutes les luttes contre les détériorations écologiques et l'extinction de nos valeurs.</p> <p><strong>Energie et nouveau mode de vie</strong> Nous savons que la planète ne peut pas fournir à l'humanité les ressources communes dont elle a besoin pour vivre selon le modèle civilisationnel productiviste actuel. Ce déséquilibre entre ressources et désir de croissance, connu depuis longtemps, est considérablement aggravé par l'énergie elle-même, son origine et son emploi. Car l'utilisation de cette énergie se révèle aujourd'hui comme un facteur de risque additionnel, voire déterminant, via la transformation du climat. L'utilisation de l'énergie thermique produite à partir des combustibles fossiles, implique en effet -nous le savons tous aujourd'hui, même les climatosceptiques- une production « à l'air libre » de gaz à effet de serre (GES) responsables du dérèglement climatique. Celui-ci menace non seulement l'humanité mais aussi toutes les manifestations du vivant par un réchauffement global de la biosphère. De plus, la facilité d'extraction des combustibles fossiles, de leur transport, stockage et emploi, rend possible à peu de frais une croissance inflationniste des activités prédatrices de l'humanité. C'est ainsi que s'autoalimente au bénéfice d'une minorité le déclin de la civilisation.</p> <p>Enfin, les crises géopolitiques actuelles, qui ont toutes leurs sources dans la compétition des Etats pour l'accès aux énergies fossiles, se multiplient au moment même où nous prenons conscience de leurs limites. Faudra-t-il encore longtemps – sous de faux prétextes- envoyer nos militaires se faire tuer à l'autre bout du monde pour protéger « notre » pétrole et notre gaz, causes les plus évidentes de la fragilité de la civilisation ? La neutralisation du terrorisme n'est qu'un prétexte car son développement est entretenu par ceux-là même qui le dénoncent afin de justifier une présence armée pour protéger nos ressources énergétiques et nos activités postcoloniales. Il n'y a aucun paradoxe dans le souhait que ce qui reste d'énergie thermique dans les profondeurs de la terre soit clairement dédié à la réalisation d'une transition énergétique qui permettra à l'humanité de s'en passer. Car la transition énergétique elle-même a besoin d'énergie pour sa mise en place. Dès lors l'exploitation de ce « fond de cuve » devra être a soumise à un contrôle international et à un agenda de fin d'exploitation très contraignant à mesure que se développeront les sources d'énergies alternatives propres (ce qui pourrait être le rôle des Nations Unies).</p> <p><strong>Désirs et besoins</strong></p> <p>Il ne s'agit plus d'adapter la vie des hommes à leurs désirs mais à la seule satisfaction de leurs besoins vitaux, ce qui implique une massive décroissance du gaspillage des ressources vitales et une modération de l'exploitation de la nature limitée à sa capacité de renouvellement et la mise en œuvre d'une éthique du partage. Cela veut dire que les humains doivent impérativement changer à la fois de mode de vie et de source d'énergie. JL Mélenchon a clairement exposé sa préférence pour les énergies « propres » en donnant pour exemple la dynamique des océans et dénoncer l'énergie thermique des réserves fossiles, voire l'énergie nucléaire elle-même dont la production est pénalisée par le coût des investissements, l'accès incertain aux combustibles et la neutralisation des déchets. Sans oublier que même le nucléaire civil peut à tout moment être utilisé dans l'arsenal militaire comme une arme de destruction massive.</p> <p>Cette position nous invite à recourir à la fois à l'intelligence et à l'imagination pour passer à l'action car : <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ne rien faire ou pas assez reviendrait à abandonner l'écologie au marché productiviste, ses fantasmes post humanistes et son uniformisation culturelle contraire à l'indispensable variété de ses modes de vie. <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ne rien faire, ou pas assez, ce serait admettre l'irréversibilité d'un déclin majoritaire au profit d'une minorité de jouisseurs toujours plus affamés. Ce serait consacrer une humanité à deux vitesses, justifier les dominations et alimenter les injustices et les violences totalitaires. Enfin, ne rien faire-ou pas assez conduirait à court terme à une autorégulation violente et quasi automatique de la démographie qui exposerait l'humanité à des désordres majeurs.</p> <p><strong>Ecologie institutionnelle </strong></p> <p>Pour toutes ces raisons il est évident que notre pays doit intégrer dans ses principes constitutionnels, de façon durable et sans polémique inutile, l'impérieuse nécessité de répondre à la crise environnementale qui, sinon, s'aggravera inéluctablement par l'effet des conflits d'intérêt qui opposent le libéralisme inique, destructeur et mensonger et les délires de domination égalitariste, nationaliste et identitaire d'une poignée de dictateurs. Ouvrir un débat de fond sur l'avenir énergétique et climatique de la planète, à l'occasion d'une transformation constitutionnelle de notre République pourrait permettre de contraindre les politiques à passer à l'acte et de mobiliser pour longtemps nos institutions contre un péril majeur.</p> <p>Les convaincre, enfin, que l'humanité doit poser les limites à l'expansion d'un « progrès » inhumain en redonnant un sens nouveau au triptyque républicain dont les valeurs ne doivent en aucune façon être disjointes pour que, enfin, la fraternité soit comprise par chacun comme une protection collective absolue.</p></div> La gauche en miettes ? Non, en morceaux http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2731 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2731 2022-01-19T14:32:16Z text/html fr João Silveirinho <p>Pour que notre rédacteur en chef sorte de l'ombre et prenne la plume, c'est le signe que l'heure est grave pour la gauche, et donc pour le pays, sujet de son éditorial.</p> - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>La presse est unanime : la gauche est en miettes. Un constat alimenté par des sondages, qui ne sont que des sondages, annonçant des scores faméliques pour les candidats s'en revendiquant, le « renfort » éventuel de la candidature de Christiane Taubira paraissant à ce jour amplifier la panade. Des miettes, il y en a, certes : les candidatures de l'« extrême gauche » traditionnelle, maintenant lointains, car le temps passe, de mai 68, celles donc de Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO) semblent avoir disparu des radars. Il est loin, le temps où Arlette Laguiller (tu nous manques, Arlette, rappelons-nous : « travailleuses, travailleurs »,,, « on vous ment !) ou Olivier Besancenot obtenaient des scores, autour de 4%, du niveau de ceux qui sont à ce jour attribués à Anne Hidalgo ou à Christiane Taubira, sans même parler de Fabien Roussel, et apportaient un matelas de voix, certes modeste au candidat de gauche qui accédait au second tour. Ce matelas est devenu une serpillère.</p> <p>Mais il n'y a pas que des miettes, il y a aussi des morceaux. La différence ? Comme le disait tante Leocadia, qui avait la tête près du bonnet, les miettes, tu les mets dans la soupe et elles disparaissent, les morceaux, ils flottent et tu peux même les recoller. Les morceaux, c'est, en politique, d'abord un réseau d'élus locaux. Qui, à gauche, en dispose ? Le PS, qui, vaille que vaille, parvient à préserver le sien, malgré l'extravagante performance de François Hollande, dont le parti, quand il accéda à la présidence, détenait la majorité des voix à l'Assemblée nationale et au Sénat, la quasi-totalité des présidences régionales, la majorité des conseils départementaux et le contrôle de la majorité des grandes villes, et qui dilapida la plus grosse part de cette confortable dot. Bravo l'artiste ! Le PCF, qui perd à chaque élection locale un peu (et parfois plus) de son implantation locale. Et plus récemment donc plus fragile, les Verts. Ces morceaux flottent, mais les recoller est une autre paire de manche, comme disait aussi la regrettée tante Leocadia, qui en connaissait un rayon.</p> <p>Un autre morceau est important dans une élection : la notoriété, qui peut être positive et/ou négative, qui généralement se construit dans le temps, mais que certains facteurs (situations de crise notamment, par exemple pour De Gaulle, ou appui puissant de médias dominants, pour Macron) peuvent faire émerger rapidement. Le manque de notoriété est un handicap pour un candidat. Pour cette élection, elle constitue une faiblesse pour Fabien Roussel et à un degré moindre pour Yannick Jadot. Pour Jean-Luc Mélenchon, sa forte notoriété est une arme à double tranchant, son tempérament clivant lui attirant sympathie chez les uns, antipathie chez d'autres. Ajoutons un ingrédient dans notre marmite : la qualité du discours, cocktail comportant la clarté pour faciliter la compréhension de l'électeur, la prise en compte des sujets qui le préoccupent, la cohérence des propositions. Le brio du porteur du discours est un plus. A ce jour, les discours de Jean-Luc Mélenchon et à degré moindre de Fabien Roussel ont pour eux une cohérence fondée sur un corpus historique riche. C'est moins le cas pour les autres candidats se réclamant de la gauche.</p> <p>Enfin, il apparait que les objectifs des candidats ne sont pas les mêmes. Si chacun.e espère obtenir le meilleur score possible, ils ont conscience qu'une victoire finale relèverait d'un alignement favorable des planètes hautement improbable. Pour le PCF, cette campagne est avant tout moyen d'essayer un effacement fatal du paysage politique. Pour le PS, il s'agit d'un mauvais moment à passer en espérant des jours meilleurs. Pour les Verts, il s'agit de consolider la dynamique positive des élections locales et de prendre le meilleur sur ses concurrents, dans une vision hégémoniste à gauche. Yannick Jadot a beau répondre à un journaliste qui l'interrogeait sur son avenir que cet avenir était d'être installé dans quelques mois à l'Elysée, il ne s'agit que d'une tartarinade. Pour la France insoumise, son candidat est le seul à gauche atteindre à peu près 10% des voix et peut espérer se renforcer grâce à un « vote de gauche » utile, voire à atteindre le second tour si les candidats de droite dérapent. Scénario peu probable, mais l'espoir, dit-on, fait vivre. Et quel que soit le résultat de cette élection, après, la gauche devra essayer de recoller les morceaux. Et elle ne peut plus compter sur l'expérience de tante Leocadia.</p></div> La Gauche : sondages, programmes, projets, cuisine et tambouilles http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2705 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2705 2021-10-25T14:59:20Z text/html fr Jean-Luc Gonneau <p>"La cuisine est un art. La tambouille son dévoiement. La cuisine politique doit déboucher sur un projet, appuyé sur un programme, la tambouille politique est basée sur des « propositions », souvent adaptées aux préoccupations du moment, sans forcément avoir des liens entre elles, et sans analyse de leurs conséquences à moyen ou long terme. "</p> - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>Les périodes préélectorales sont, c'est bien connu, pain béni pour les officines de sondages. Comme dans toutes les professions, ces officines offrent des services de qualités variables, plus ou moins sérieuses. Il convient donc, un, de vérifier la validité de leurs méthodologies, exercice souvent compliqué par une certaine opacité, deux, de se souvenir qu'ils ne constituent qu'une photographie, d'une netteté relative, de l'état de l'opinion sur un sujet plus ou moins précis (il s'agit bien d'une opinion, pas forcément du résultat d'une réflexion) à un instant t, trois, en conséquence, que leur valeur prédictive est très faible. Faut-il les négliger ? Quoiqu'ils en disent, nos politiciens y prêtent beaucoup d'attention, et parfois même, comme le montre un procès en cours, particulièrement friands, voire sujets à l'addiction. Et pour nous, bon peuple, ils constituent, consciemment ou non, un élément, parmi d'autres, nous orienter nos sympathies, nos opinions où nos votes : un sondage décrivant un état de l'opinion contribue à forger l'opinion. Comme l'expliquait un professeur des écoles (on ne dit plus instituteur, mais on est toujours - mal – payé) : si je fais un sondage auprès de mes élèves pour savoir combien font 6x8 et que 60% répondent 54, et 40% 48, et que je refais ce sondage quelques instants plus tard, il est probable que la réponse 54 gagne quelques points. Mais bon peuple averti, nous prenons quand même en compte les sondages, avec le maximum de précautions possible.</p> <p>Un récent sondage destinés aux électeurs se situant « à gauche », sans que l'on sache trop où commence ou finit « la gauche », établit que deux tiers des sondés souhaite, pour l'élection présidentielle, une candidature unique de la gauche : bel élan unitaire. Et à peu près la même proportion estime qu'elle n'aura pas lieu, soit, a priori, le tiers qui ne la souhaite pas plus la moitié de ceux qui la souhaite. Des résultats qui apparaissent cohérents avec les plus récentes déclarations des sept candidats (liste non close) étiquetés à gauche. Le sondage demande aussi quel serait le candidat ou la candidate qu'ils choisiraient pour représenter l'ensemble de la gauche. Jean-Luc Mélenchon (25%) distance de dix points Anne Hidalgo ou Yannick Jadot, de quinze Arnaud Montebourg, de vingt Fabien Roussel, et de plus encore Philippe Poutou et Nathalie Arthaud. 25% des sondés ne se prononcent pas sur un nom (n'importe lequel, disent-ils). Résultats clairs. Mais Ipsos ajoute un élément : la compatibilité des propositions des candidats entre eux. Et de faire apparaître que Jean-Luc Mélenchon est moins compatible que les autres. Il est vrai que la teneur de ses discours sur l'union de la gauche n'est pas enthousiasmante. Mais la teneur des discours des autres sur leur compatibilité avec Mélenchon ne l'est pas plus. Et Ipsos de suggérer alors que, « par exemple », les scores dans le sondage de Hidalgo et Jadot réunis dépasseraient, de peu, celui de Mélenchon (ce qui néglige le fait que des électeurs socialistes ne voteraient pas Jadot, et des Verts pas Hidalgo). On entre dans la tambouille.</p> <p>La cuisine est un art. La tambouille son dévoiement. La cuisine politique doit déboucher sur un projet, appuyé sur un programme, la tambouille politique est basée sur des « propositions », souvent adaptées aux préoccupations du moment, sans forcément avoir des liens entre elles, et sans analyse de leurs conséquences à moyen ou long terme. C'est ainsi, par exemple, qu'on empile des lois sur la « sécurité » sans réelle efficacité pratique, mais mutilant nos libertés. Pour l'instant, la plupart des candidats en sont à des « propositions ». Seuls Mélenchon, qui avait déjà un socle solide en 2017, et à un degré moindre Roussel se fondent sur des programmes. Et c'est sur la base de programmes que peut se cuisiner un projet commun et vérifier vraiment les compatibilités ou pas pour construire un tel projet. On n'en est pas là, et le temps presse. L'autre aspect de la tambouille politique est le jeu des appareils, la répartition des places, les calculs des ambitions. Celle-là, c'est comme la grippe, il faut se vacciner souvent ou prendre soin de soi.</p></div> EMPÊCHER LE PEN, ENDIGUER MACRON http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2155 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2155 2017-04-30T15:31:55Z text/html fr Marc Mangenot Le piège de l'élection présidentielle s'est refermé. Le verdict semble désespérant qui conduirait à adouber Le Pen ou à transformer Macron en rempart contre l'extrême droite, un comble. Or, le score de Jean-Luc Mélenchon a ouvert des perspectives que le second tour de la présidentielle ne doit pas ruiner. Il devient conséquemment nécessaire de sortir du dilemme et d'éviter de tomber Charybde en Scylla. L'élection de Le Pen est peu probable. En revanche, un (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>Le piège de l'élection présidentielle s'est refermé. Le verdict semble désespérant qui conduirait à adouber Le Pen ou à transformer Macron en rempart contre l'extrême droite, un comble. Or, le score de Jean-Luc Mélenchon a ouvert des perspectives que le second tour de la présidentielle ne doit pas ruiner.</p> <p>Il devient conséquemment nécessaire de sortir du dilemme et d'éviter de tomber Charybde en Scylla. L'élection de Le Pen est peu probable. En revanche, un score trop important de Macron ne serait pas une simple victoire à la Pyrrhus. Ce serait courir le risque de voir le Front National l'emporter en 2022 (ou avant). Le Front National avait un rôle de faire valoir pour les candidats de droite (étiquette PS -remplacé par Macron- ou UMP-LR, peu importe). En 2017, le faire valoir qu'il était a pris de l'épaisseur et gagné du terrain dans le champ électoral. En 2022, le FN pourrait apparaître comme un recours à une majorité d'électeurs déçus et révoltés par les conséquences des politiques annoncées par Macron. Les dégâts seraient considérables, avec l'usage massif de l'article 49.3 de la Constitution de la Ve République : poursuite de la démolition du code du travail, attaque en règle contre les retraites et le système solidaire de répartition, ubérisation du travail, signature des projets de traités taftaiens qui organisent la concurrence de tous contre tous (TAFTA, CETA et tous les autres du même tonneau) et sont générateurs d'affrontement et d'aggravation des risques pour l'environnement et l'agriculture, etc.</p> <p>Pour amplifier le bon résultat de Jean-Luc Mélenchon, faire en sorte que la gauche progresse fortement aux législatives, que les luttes sociales puissent se développer en s'appuyant sur l'espoir suscité par le vote du dimanche 23 avril, le slogan pas une voix de plus pour Le Pen ne saurait suffire. Certes, Marine Le Pen ne doit pas être élue le 7 mai prochain. Cependant, ce risque ne paraît pas vraisemblable dans l'immédiat. Il devient fortement probable pour la prochaine présidentielle, ou avant, si Macron est élu et peut appliquer son programme mortifère sans résistance ou opposition. Le « pas une voix de plus » pour Le Pen ne saurait suffire ; il doit s'accompagner d'une campagne susceptible d'infliger un camouflet à Macron. En d'autres termes, s'il doit être élu ce doit être avec le moins de voix possibles. Pour cela, deux démarches sont possibles : l'abstention et le vote blanc ou nul. L'abstention signifie surtout : cette élection ne nous concerne pas. Le vote blanc ou nul témoigne de la demande pressante d'une autre politique économique, sociale et culturelle, élaborée démocratiquement.</p> <p>A priori, une forte abstention et un vif accroissement des bulletins blancs ou nuls n'entraînent pas l'élection de Le Pen. Seuls, ceux qui continuent, et pour cause, d'agiter l'épouvantail FN qu'ils ont contribué à renforcer, persistent à en faire un argument. La grande presse écrite et audiovisuelle participe frénétiquement, souvent de manière indécente, de cette agitation pathétique, non pas en toute liberté d'esprit (ça se saurait), mais en support du capitalisme et de la finance débridée et surpuissante dont Macron, porte drapeau aujourd'hui, sera le mandant demain.</p> <p>D'une façon générale, la politique ne se réduit pas à des calculs arithmétiques hasardeux. Mais, pour le 7 mai, l'écart entre Macron et Le Pen est considérable selon les sondages, en dépit des ralliements récents. Si cette hypothèse est correcte, elle offre la possibilité, d'une part, d'éviter l'élection de Le Pen, d'autre part, de donner un avertissement sérieux à Macron, et de renforcer l'élan du 23 avril. Si le nombre d'abstentions et celui des votes blancs et nuls étaient équivalents à ceux du premier tour, Macron crédité de 60% des suffrages exprimés obtiendrait près de 22 millions de voix (45,9% des inscrits) et Le Pen de l'ordre de 14,5 millions (30,6% des inscrits). Un tel résultat casserait l'élan du 23 avril dernier. Il n'est exagéré de penser que les abstentions puissent passer de 22% à 25% et les votes blancs et nuls de 2% à 10% des votants. Pour vérifier la faiblesse du risque, on peut ajouter à ce schéma que les bulletins blancs ou nuls impactent plus défavorablement Macron (à 80% par exemple) que Le Pen (à 20%). En s'appuyant sur ce scénario, les blancs et nuls passeraient de sept cent quarante mille à trois millions six cent mille, et les abstentions de dix millions six cent mille à onze millions neuf cent mille ; Macron obtiendrait quelque 18,5 millions de voix (57,8% des suffrages exprimés, contre 60%) et Le Pen 13,5 millions (42,2% des suffrages exprimés, au lieu de 40%). Avec les mêmes hypothèses et une abstention à 30% (pas du tout invraisemblable), les écarts entre Macron et Le Pen demeurent identiques ; le score de Macron serait 17,2 millions (36,4 des inscrits et près de cinq millions de voix en moins relativement à l'hypothèse la plus favorable), celui de Le Pen 12,6 millions (26,6% des inscrits et deux millions de voix en moins par rapport au cas le plus favorable). Le total des abstentions et des votes blancs et nuls serait de 17,5 millions (37% des inscrits, contre 24% le 23 avril).</p> <p>Évidemment ce ne sont là que conjectures, mais qui ont le mérite de montrer qu'il n'y a rien à gagner à crier au loup, d'autant moins qu'à force de le répéter il se pourrait qu'à la prochaine échéance un sanglot inutile se substitue à cette lamentation rituelle. L'objectif immédiat, pour préparer l'avenir, est de faire en sorte que l'abstention et la blancheur des bulletins atteignent un niveau qui en fera un acte solide de défiance envers Le Pen, un avertissement sérieux à Macron, un point d'appui pour la gauche de gauche aux prochaines élections législatives et pour les batailles sociales qui doivent prendre de l'ampleur.</p> <p>PS : je tiens à disposition de qui est intéressé les calculs des effets de la croissance de l'abstention et des votes blancs et nuls</p></div> Que faire le 7 mai prochain ? http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2154 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2154 2017-04-30T15:29:26Z text/html fr Laurent Levard Les 450.000 signataires de la France insoumise se prononcent actuellement sur différentes options. Bien entendu - pour celles et ceux qui auraient pu avoir un doute !-, l'option vote Le Pen n'est en pas une. Les options proposées sont soit le vote Macron pour faire barrage au FN, soit l'abstention, soit le vote blanc ou nul. Cette consultation n'a pas pour objectif de définir un appel à telle ou telle option en fonction du vote. Il s'agit d'une décision (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>Les 450.000 signataires de la France insoumise se prononcent actuellement sur différentes options. Bien entendu - pour celles et ceux qui auraient pu avoir un doute !-, l'option vote Le Pen n'est en pas une. Les options proposées sont soit le vote Macron pour faire barrage au FN, soit l'abstention, soit le vote blanc ou nul. Cette consultation n'a pas pour objectif de définir un appel à telle ou telle option en fonction du vote. Il s'agit d'une décision que chacun devra prendre individuellement. A tous ceux qui s'offusqueraient que Jean-Luc Mélenchon n'ait pas donné de consigne de vote, je rappelle qu'il ne fait qu'appliquer un engagement pris il y a près d'un an. Eh oui, Jean-Luc Mélenchon n'est ni un gourou ni un dictateur et il ne fait que tenir sa parole et respecter le mandat que lui a donné la France insoumise !</p> <p>Sur le fond, pourquoi une telle décision ? : parce que nous savons bien que les avis sont partagés au sein de la France insoumise, et que respecter les positions des uns et des autres était -et continue d'être- une condition pour rester unis et continuer notre combat, notamment en vue des prochaines législatives. Pourquoi les avis sont-ils partagés, et sans doute la grande majorité des Insoumis.e.s ont hésité et hésiteront encore avant de prendre une décision ? Parceque, si l'antifascisme a toujours été et continue d'être l'un de nos principaux combats, un autre combat essentiel est celui contre le néolibéralisme et le capitalisme sauvage qui mènent notre humanité à sa perte et qui sont eux-mêmes la cause essentielle de la montée du fascisme dans nombre de pays, dont la France, et que Emmanuel Macron est précisément l'incarnation, le représentant de l'oligarchie financière et médiatique qui défend ce modèle.</p> <p>J'ajoute que ne pas appeler à voter Macron est essentiel pour que l'extrême droite n'apparaisse pas comme la seule opposition au cours des années qui viennent aux yeux de millions de gens. Au cours des cinq dernières années, ce sont des dizaines de fois que je me suis entendu dire : "mais Hollande, c'est vous qui l'avez fait élire, alors vous n'avez aucune crédibilité pour le critiquer aujourd'hui". J'imagine ce que ce serait à l'avenir, si par malheur nous appelions à voter Macron et que celui-ci serait élu ! Ce serait tout simplement un tapis rouge pour l'extrême droite en 2022, nous mêmes étant alors assimilés par des millions de gens à des complices de ce système et de ces gens là.</p> <p>Le pluie de critiques contre Jean-Luc Mélenchon émanant de l'oligarchie financière et médiatique depuis une semaine est profondément indécente. Nous -et notre porte-parole en premier lieu- n'avons pas de leçons d'antifascisme à recevoir et encore moins de ces gens là ! Alors qu'ils s'apprêtent à saccager encore davantage nos solidarités collectives issues notamment de la Résistance, à promouvoir un modèle de production et de consommation qui mène notre humanité à des crises majeures et à des conflits de grande ampleur, qu'ils creusent le nid du fascisme, qu'ils ont même tout fait pour le dé-diaboliser au travers des médias et de leurs politiques et déclarations ("Les Roms n'ont pas vocation à s'intégrer"), qui a fait reculer le fascisme dans cette campagne ? C'est la France insoumise, qui a su redonner l'espoir d'un autre avenir à des millions de concitoyens matraqués à longueur de journée par le "il n'y a pas d'autres politiques possibles". Ce sont les dizaines de milliers de militants de la France insoumise qui ont été à la rencontre des secteurs de la population les plus frappés par ce modèle pour les convaincre que l'ennemi n'était pas leur voisin, le fonctionnaire, l'étranger, celui qui est différent d'eux, mais bien la finance et le système politique et économique à son service. Les résultats électoraux, notamment dans les secteurs populaires, sont bien là pour le montrer et je vous invite à les examiner !</p> <p>Alors, que cesse cette indécence ! Cessez cette hypocrisie, vous qui vous moquiez de Jean-Luc Mélenchon quand il a été affronter Marine Le Pen à Hénin Beaumont, vous qui vous êtes affolés quand il a approché les 20% dans les sondages avant le premier tour et le traitant de dictateur, de personnage autoritaire, de pro-Poutine et j'en passe, alors que rien ne semblait vous affoler quand Marine Le Pen était donnée à 27% !</p> <p>Je mets aussi en garde ces hypocrites : à force de nous regarder de haut, de proférer des propos aussi indécents et de nous insulter au travers vos attaques contre Jean-Luc Mélenchon, la colère gronde et plus nombreux sont parmi ses électeurs -mais aussi au delà !- ceux qui définitivement s'abstiendront ou voteront blanc ou nul.</p> <p>Moi-même, je pense à ce jour voter blanc (voire m'abstenir si la majorité des Insoumis.e.s penche en ce sens). Tout d'abord, qu'on n'aille pas me dire que c'est un vote pour Marine Le Pen. C'est un vote de rejet de l'un et de l'autre. Et puis, pourquoi ne pas prendre au sérieux Emmanuel Macron ? : il a lui-même réaffirmé après le premier tour que le vote pour lui serait un vote pour son programme (et ne doutez pas un instant que plus son résultat sera élevé, plus il s'en réclamera pour justifier de programme !). Quelle différence avec Jacques Chirac en 2002 qui avait tout de suite su évaluer la situation et appeler à voter au second tour non pas pour son programme mais pour la défense de la République (j'ai voté Chirac au second tour de 2002, et j'assume totalement mon choix quelqu'aient été les politiques de la droite par la suite) !</p> <p>En plus de ce que j'ai écrit ci-dessus sur les différents arguments, je veux souligner la difficulté de comparer des dangers de nature si peu comparables ? Bien sûr, à court terme, le danger majeur est celui du fascisme. Mais à long terme, quel est le danger majeur ? Je suis convaincu que la domination grandissante de la finance mène l'humanité à une catastrophe climatique majeure, à des conflits de grande ampleur, à la montée des nationalismes et des fascismes. Bien sûr, le premier danger est plus visible : nous avons tous en tête les images des horreurs du fascisme. Et, il est plus facile d'éviter les regards des centaines de millions d'enfants dans le dénuement au travers le monde ou des dizaines de milliers de jeunes migrants sur le point de se noyer en Méditerranée. Et le lien de ces images avec la domination de la finance et du néolibéralisme est tellement plus indirect, et donc tellement plus facile à ignorer ! Emmanuel Macron est aujourd'hui le représentant en France de cette oligarchie financière responsable de tant de misères et qui mène notre monde à de telles catastrophes. Un Macron habilement mis en avant pendant des mois par le marketing des médias (qui, en France, appartiennent pour 90% d'entre eux, à 9 milliardaires). Mon opposition à cet homme et à ce système est totale.</p> <p>Alors, bien sûr, si dans les derniers jours de la campagne, les sondages indiquaient que la nullité de cette marionnette de l'oligarchie financière était telle qu'il risquait de couler, probablement comme beaucoup d'autres, je lui tendrai la main pour lui sortir la tête de l'eau, juste pour faire barrage au danger fasciste. Mais, hors ce cas de figure, pas question de lui accorder ma voix.</p></div> Lettre à un ami qui me conjure de voter Macron http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2157 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2157 2017-04-30T00:14:00Z text/html fr Bruno Guigue C'est l'oligarchie qui fait le lit du nationalisme identitaire, et tu veux que je vote pour son gigolo ? Tu me demandes de voter contre les métastases en votant pour le cancer ! Hors de question. Contre Macron et contre Le Pen, pour moi, ce sera l'abstention. Tu me dis que le 7 mai nous n'avons pas le choix et qu'il faut voter Macron. Si je m'abstiens, dis-tu, je fais le jeu de Le Pen. Dans ta bouche, c'est comme une injonction morale. Au deuxième (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>C'est l'oligarchie qui fait le lit du nationalisme identitaire, et tu veux que je vote pour son gigolo ? Tu me demandes de voter contre les métastases en votant pour le cancer ! Hors de question. Contre Macron et contre Le Pen, pour moi, ce sera l'abstention.</p> <p>Tu me dis que le 7 mai nous n'avons pas le choix et qu'il faut voter Macron. Si je m'abstiens, dis-tu, je fais le jeu de Le Pen. Dans ta bouche, c'est comme une injonction morale. Au deuxième tour, il faut faire barrage au Front national, parce que si on ne le fait pas, Marine Le Pen sera élue. Je comprends tes arguments, car, comme toi, je n'ai pas envie que le FN accède au pouvoir. C'est une formation politique dont j'ai toujours combattu l'idéologie, et la possibilité de lui accorder mon suffrage ne m'a jamais traversé l'esprit.</p> <p>Le problème est ailleurs. Le problème, c'est que pour me convaincre de voter Macron, tu pars de fausses prémisses. Tu fais comme si le résultat du 7 mai était incertain et nimbé de mystère. Or ce n'est pas le cas. Un deuxième tour d'élection présidentielle, c'est une arithmétique des reports de voix. Non seulement Macron (24%) a de l'avance sur Le Pen (21,3%), mais il bénéficiera d'un report massif des voix de Hamon et d'un report substantiel des voix de Fillon et Mélenchon.</p> <p>A supposer qu'elle bénéficie d'une partie des voix de Fillon et de la totalité des voix de Dupont-Aignan, Marine Le Pen est très loin du compte ! On glose beaucoup sur les électeurs de Mélenchon qui seraient tentés de voter Le Pen, mais cette fraction de l'électorat est dérisoire. En réalité, personne ne croit à la victoire du FN, mais il faut faire semblant d'y croire pour lever les inhibitions qui nous empêchent de voter pour le candidat de la caste.</p> <p>En fait, tu invoques une urgence électorale imaginaire, tu me demandes de faire barrage à une candidate dont tout le monde sait qu'elle sera battue. Tu vas me répondre que je suis un irresponsable et que je compte sur les autres pour battre Le Pen. Mais il y a les faits, et l'arithmétique est implacable. Oui, Le Pen est un danger. Non, elle ne sera pas élue. Nier cette réalité, c'est fausser l'analyse. En m'abstenant le 7 mai, je ne favorise pas le FN. Je conteste la légitimité d'une élection qui a été truquée par la scandaleuse partialité des médias. Ce n'est pas la même chose.</p> <p>Macron sera élu, mais je souhaite qu'il soit élu dans les pires conditions. Avec un taux d'abstention à 40%, ce sera un président-fantoche. Aux élections législatives, il faudra se battre pour l'empêcher d'avoir une majorité ! Et s'il a une majorité parlementaire de bric et de broc, il faudra combattre sa politique. Tu as choisi de voter Macron pour éliminer Le Pen. Je m'abstiens pour torpiller Macron sans voter Le Pen. Macron veut légiférer par ordonnances pour démolir le code du travail. En m'abstenant, je choisis mon camp. En votant pour lui, tu choisis le sien.</p> <p>Macron, tu le sais, est le pantin d'une oligarchie dont la cupidité est responsable du délabrement de notre pays. Elle bafoue la souveraineté populaire, elle asservit les médias, elle détruit les emplois pour se gaver, elle fait la guerre pour le fric à des pays qui ne nous ont rien fait. C'est elle, et personne d'autre, qui fait le lit du nationalisme identitaire, et tu veux que je vote pour son gigolo ? Tu me demandes de voter contre les métastases en votant pour le cancer ! Hors de question. Contre Macron et contre Le Pen, pour moi, ce sera l'abstention.</p></div> LETTRE OUVERTE AU PEUPLE SOUVERAIN http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2156 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2156 2017-04-29T17:43:00Z text/html fr Alain Filou Mon cher Souverain, Je n'ai pas l'habitude de m'adresser à toi. Peuple souverain, Je te demande donc de me pardonner d'éventuelles maladresses. Je pense que tu comprends la forme que prend mon adresse : tu es plus de 45 millions, il n'y a donc que par une lettre ouverte que je puisse te joindre. J'en viens à la raison de la présente : Dimanche 7 mai tu vas parler. Tu ne t'exprimes pas souvent et j'ai des choses a te dire à ce propos. Des (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>Mon cher Souverain, Je n'ai pas l'habitude de m'adresser à toi. Peuple souverain, Je te demande donc de me pardonner d'éventuelles maladresses. Je pense que tu comprends la forme que prend mon adresse : tu es plus de 45 millions, il n'y a donc que par une lettre ouverte que je puisse te joindre. J'en viens à la raison de la présente : Dimanche 7 mai tu vas parler. Tu ne t'exprimes pas souvent et j'ai des choses a te dire à ce propos. Des choses que tu me pardonneras de trouver importantes. Mais avant il me faut préciser que JE SUIS TRISTE. Je suis aussi confiant et déterminé.</p> <p>Je suis triste par ce que DIMANCHE 7 MAI TU VAS DIRE UNE BETISE. Ca n'est pas possible autrement dans notre république. Ta parole de dimanche dernier, que je respecte, comme toi, et que je trouve pleine de qualités, mais aussi de paradoxes, va te (nous) conduire obligatoirement à prononcer des paroles regrettables. Ce n'est pas possible autrement. Tu (nous) es (sommes) obligé(s) de choisir entre deux maux. Quel que soit ce choix IL VA NOUS FAIRE MAL. Il n'est pas vrai que s'inoculer le choléra soit un moyen de guérir de la peste. Ou bien tu vas confier les clefs du pays, au racisme, à la haine, au repli sur soi , ou bien tu vas les confier aux banques dont tu connais aussi bien que moi le caractère désintéressé et soucieux du bien public. Dans l'un comme l'autre de ces deux cas ta (notre) parole aura pour résultat de nous rapprocher des catastrophes écologiques prévisibles et d'augmenter lesmenaces sur la paix. D'où ma tristesse que tu partages peut être ?</p> <p>Je ne t'en veux pas ; et ce pour deux raisons. D'abord parce que je suis toi, plus exactement un morceau de toi, et donc ta parole sera aussi la mienne ; ensuite parce que tu es je suis nous sommes obligés d'assumer ça tous ensemble. Ce n'est pas toi, ce n'est pas moi, c'est la CONSTITUTION, notre loi à tous qui te conduit , qui nous conduit à ce triste choix . Je le répète JE NE T'EN VEUX PAS , en revanche je veux par la présente te demander deux choses :</p> <p>La premiere c'est de ne pas parler trop fort. Si l'actuelle constitution t'oblige à dire une betise le 7 mai, ELLE NE T'OBLIGE PAS A LA HURLER SUR LES TOITS. La seconde c'est de réfléchir et d'agir pour que ça ne se reproduise pas. Tu connais la cause, il ne dépend que de toi de changer cette situation, tu en as, nous en avons maintenant les moyens. A savoir une refondation de la république par une nouvelle constitution produit,d'un processus incluant les 45 millions de morceaux de toi que nous sommes.</p> <p>Voila j'ai fini. Je te remercie de m'avoir lu. Je te renouvelle ma tristesse mais je t'affirme aussi solennellement ma confiance en toi. A bientôt, Vive la république et vive la France .</p></div> MELENCHON, FORCEMENT http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2152 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2152 2017-04-14T00:38:23Z text/html fr Jean-Luc Gonneau Dans quelques jours, on vote. Depuis notre dernier numéro, à l'aube de cette année, beaucoup d'eaux (électorales) ont passé sous les ponts. Plus souvent glauques, voire nauséabondes, que claires. D'autres articles dans ce numéro en évoqueront les méandres. Pour les citoyens qui se reconnaissent dans la gauche, plusieurs choix sont possibles. Ainsi, deux candidats, tout à fait respectables, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, incarnent une position de témoignage actif : (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique70" rel="directory">Présidentielle</a> <div class='rss_texte'><p>Dans quelques jours, on vote. Depuis notre dernier numéro, à l'aube de cette année, beaucoup d'eaux (électorales) ont passé sous les ponts. Plus souvent glauques, voire nauséabondes, que claires. D'autres articles dans ce numéro en évoqueront les méandres. Pour les citoyens qui se reconnaissent dans la gauche, plusieurs choix sont possibles. Ainsi, deux candidats, tout à fait respectables, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, incarnent une position de témoignage actif : leur objectif n'est pas de gagner l'élection, ils sont lucides, mais d'éveiller les consciences sur les tares de notre société, de susciter réflexions et peut-être indignations, sans trop se soucier des orientations et des mesures à prendre pour les éliminer. Ce qu'ils font fort bien. C'est utile, mais insuffisant : les projets des candidats de droite, pour l'instant en tête des sondages, Marine Le Pen, François Fillon et, à un degré moindre, mais un degré seulement, Emmanuel Macron (nous y reviendrons) font courir au pays de graves dangers, et surtout portent tous les trois un accroissement des inégalités et un développement des précarités, une aggravation des difficultés auxquelles une part croissante de nos concitoyens ont de plus en plus de mal à faire face : revenus insuffisants, problèmes de logement, accès aux soins notamment. Il y a donc nécessité, pour la gauche, de pouvoir offrir au choix des électeurs des options en mesure de réellement améliorer les choses en matière de politique intérieure, de secouer des cocotiers institutionnels devenus obsolètes, de prendre en compte des enjeux internationaux à un moment où les crises, les guerres, la violence frappent en tous lieux de la planète.</p> <p>Ces options, en des temps pas si anciens, on pouvait les attendre du Parti socialiste, ou du Parti communiste, même s'il ne remit jamais de ses rapprochements avec le PS, voire des Verts, qui connurent quelques embellies et de francs orages. Tel n'est pas le cas aujourd'hui. Le tsunami du mandat de François Hollande a fait voler en éclats la maison socialiste, déjà lézardée il est vrai : la droite du parti soutient ou vote Macron, ou dans le moins mauvais des cas soutient Benoit Hamon telle une corde avec un pendu, la gauche du parti, probablement minoritaire, demeure fidèle aux résultats de la primaire de la « belle alliance populaire » (rien que le nom m'amuse), et les deux millions de sympathisants (à plus de 90% non encartés au PS) qui se sont exprimés en donnant une nette majorité à Benoit Hamon demeurent probablement ébahis devant les trahisons, coups de poignards, hypocrisies en série qui accablent le vainqueur de leur primaire.</p> <p>Lequel n'avait pas besoin, quel qu'il fut, de ces coups tordus dont Manuel Vals, à qui seul Nicolas Sarkozy pourrait en remontrer en matière d'arrivisme forcené, fut incontestablement le champion : car quel qu'il fut, un candidat « belle alliance populaire » (hi, hi) avait à se coltiner les échecs ( « lutte contre la finance, », hi, hi, capitulation devant les exigences allemandes en matière d'austérité, capitulation devant le Medef avec le CICE et la loi dite El Khomri, en réalité loi Hollande-Macron-Vals-El Khomri dans l'ordre, projet heureusement avorté de déchéance de nationalité, qui était une capitulation face à la droite) d'un quinquennat calamiteux estampillé, hélas « socialiste ». Handicapé de plus par les tergiversations de François Hollande quant à sa candidature pour un nouveau bail à l'Elysée, Benoit Hamon dut préparer un programme dans un délai fort bref, alors que l'exercice eût nécessité, surtout après la déconfiture hollandaise, une élaboration longue et collective. Mais collective avec qui ? Pas avec la droite dite socialiste, pas avec les écolos, embringués dans une candidature pipeau uniquement destinée à sauver quelques circonscriptions législatives. Pas avec le Parti radical de gauche, qui depuis la disparition de Michel Crépeau ne survit qu'en tant que satellite vintage du Parti socialiste. Et évidemment pas avec le Front de gauche, assez moribond mais qui eut le mérite, via les parlementaires de la mouvance communiste, de dénoncer assidument les dérives hollandaises. Aussi le pourtant sympathique Benoit Hamon se trouva-t-il empêché, malgré quelques bonnes idées, de développer dès le début de sa campagne un projet convainquant, rejetant certes beaucoup du bilan du quinquennat hollandais, mais contraint d'en conserver, en matière européenne notamment, d'autres. Lors de sa dernière apparition médiatique que nous avons pu voir (chez Laurent Ruquier), il nous est apparu qu'il ne se faisait, à deux semaines du premier tour, plus vraiment d'illusions sur sa capacité à franchir cet obstacle. Et son choix, si l'opportunité se présentait, de voter Mélenchon au second tour, parait riche de promesses, peut-être dans l'immédiat, peut-être un peu plus tard, quand sonnera l'heure d'une recomposition politique de la gauche.</p> <p>Un mot, non, davantage, sur Emmanuel Macron. Quelques-uns de nos amis, que nous ne suspectons pas d'avoir abandonné les valeurs de la gauche, se sont, bien imprudemment voyez-vous, engagés à ses côtés. L'argument le plus fréquent est évidemment le suivant : il serait le seul à pouvoir éviter un duel Le Pen-Fillon au second tour de l'élection. Argument non recevable sur le fond : c'est un avatar de la notion de « vote utile », qui conduit dans bien des cas à l'abandon des convictions : le vote Hollande en 2007 fut pour beaucoup un moyen, réussi, d'éviter un second septennat de Nicolas Sarkozy, mais le prix à payer, outre l'escroquerie intellectuelle du discours du Bourget de l' « ennemi de la finance », a été la déliquescence de la gauche dans son ensemble. Mais audible sur la forme : voici quelques semaines, selon les sondages, qui ne sont que des sondages, Emmanuel Macron semblait en effet en situation d'éviter cette issue mortifère. Ce n'est plus aujourd'hui le cas puisqu'à deux semaines du premier tour, les sondages, qui ne demeurent que des sondages, ne donnent plus que quelques points d'avance à Macron sur Mélenchon, le premier stagnant, le second montant, sans même évoquer les marges d'erreur affichées par les instituts spécialisés. Mais aussi, et peut-être surtout, ces amis se sont engagés à un moment où ils étaient parfois rebutés par des candidatures où ils ne trouvaient pas la place qu'ils espéraient, parfois attirés par une promesse de « modernisme » (concept bien vague) et de « renouvellement » sans que le candidat s'engage sur un programme. Le programme se dévoilant, tout flou qu'il demeure, on ne peut que constater qu'il n'est, en pire, que la continuation de la dérive hollandaise : aggravation de la loi El Khomri, mépris des syndicats, ubérisation, parée de toutes les vertus, de la société, ode à l'individualisme, alignement sur l'Allemagne en matière européenne, et sur les Etats-Unis en matière de politique étrangère. Rien ou presque sur le social et le sociétal. Sans compter le mépris affiché de la classe ouvrière au sens large, ceux « qui n'ont pas de costard », celles qui sont « illettrées ». Macron, candidat du vide intellectuel (voir le costard, tiens, taillé sur le web par Ridicule TV à Emmanuel Macron parlant à France Culture dans un sabir pseudo-philosophique hilarant tant il est consternant) mais du tout-plein libéral.</p> <p>Considérant (comme l'écrivent les juges dans leurs attendus) tout cela, pour celles et ceux qui sont attachés aux valeurs de la gauche, et plus largement pour celles et ceux que les valeurs de la République sont autre chose qu'un slogan, la candidature de Jean-Luc Mélenchon s'impose. Elle s'appuie sur un programme solide, longuement mûri et réfléchi, enrichi, poli par de multiples contributions citoyennes et expertes, sur un indéniable engouement populaire, sur une possibilité de victoire hier encore plus qu'incertaine mais qui se dessine aujourd'hui, et peut se réaliser si chacune, si chacun s'y colle un peu ou beaucoup : un vote qui allie conviction et utilité pour éviter le risque de l'extrême droite dont Marine Le Pen mais aussi, à l'heure qu'il est, François Fillon sont les porte-drapeaux, ou la dérive libérale que nous propose Emmanuel Macron. Nous connaissons le bonhomme, généreux mais impulsif (il semble qu'il se soit calmé), son égo (peut-on être candidat à la présidentielle sans égo ? Il n'en existe pas d'exemple) mais son républicanisme sans tache. Et puis, parmi tous ces candidats qui se prétendent « hors système », n'est-il pas le seul à proposer, justement d'en sortir par la voie démocratique en changeant nos institutions dont beaucoup reconnaissent l'épuisement, mais qu'aucun autre ne souhaite modifier. Pour la gauche, c'est donc Mélenchon, forcément.</p></div> https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18