https://www.traditionrolex.com/18 La Gauche Cactus http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ fr SPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP) Prolétaires européens, unissez-vous ! http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article519 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article519 2007-02-05T14:55:00Z text/html fr Jean-Michel Arberet Angelica Schwall-Düren, vice-présidente du groupe parlementaire SPD au Bundestag chargée des affaires européennes, a publié une tribune intitulée "Français, votre europessimisme nous désespère "dans le Monde daté du 6 février. "J'entends de plus en plus souvent de la bouche de concitoyens français - et même pire : de personnalités politiques que moi-même je croyais "europtimistes" ! - des mots peu amènes sur la construction européenne." Et elle poursuit " le non du peuple français au (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p>Angelica Schwall-Düren, vice-présidente du groupe parlementaire SPD au Bundestag chargée des affaires européennes, a publié une tribune intitulée "Français, votre europessimisme nous désespère "dans le Monde daté du 6 février. "J'entends de plus en plus souvent de la bouche de concitoyens français - et même pire : de personnalités politiques que moi-même je croyais "europtimistes" ! - des mots peu amènes sur la construction européenne." Et elle poursuit " le non du peuple français au référendum sur la Constitution européenne avait ébranlé nos certitudes d'une construction européenne rectiligne et (presque) sans rature".</p> <p>Mais Angelica Schwall-Düren précise sa cible, pas les " partis traditionnellement eurosceptiques", mais les " grands partis, ceux sur la base desquels se décide la position de la France à l'échelle internationale". Elle semble oublier que lors du référendum la majorité des Français s'est prononcée contre ces grands partis sûrement pour rester " fidèles à leurs traditions francocentrées". Dans tous les cas petits ou grands partis la voie est toute tracée "c'est aussi une question d'honnêteté intellectuelle : l'avenir sera européen ou il ne sera pas ", l'heure est donc à la réparation et la conclusion est claire " je reste plus que jamais persuadée que le traité constitutionnel européen reste la solution à bien des maux des citoyens et des politiques européens".</p> <p>La question n'est pas comme veut faussement nous le faire croire Angelica Schwall-Düren d'être europessimiste ou eurooptimiste. La vraie, la seule question qui doit nous intéresser est de savoir quelle politique veut-on mener. Et le choix est clair gouverne-t-on pour le patronat ou pour les salariés, il faut choisir soit on baisse l'Impôt de Solidarité sur la Fortune soit on augmente les minima sociaux. Pour moi le choix est clair.</p> <p>L'invocation d'une pseudo communauté d'intérêt européenne ne fait que nous éloigner de cette question fondamentale. Oui, nous avons des intérêts communs avec les salariés, avec les chômeurs, avec les demandeurs d'emploi allemands, slovaques, portugais.. Et, oui le patronat français a des intérêts communs avec les patronats britanniques, belges, grecs.. Mais nous n'avons aucune communauté d'intérêt avec quelque patron que ce soit quelle que soit sa nationalité.</p> <p>Après la première guerre mondiale nous avons déjà connu un phénomène de même nature, mais inversé avec la naissance des nationalismes et des droits des peuples à l'autodétermination. Et il est intéressant de relire ce qu'écrivait quand le PSD avec Kaustsky y voyait le triomphe de la démocratie Rosa Luxembourg " Etat nation et nationalisme ne sont en soi qu'enveloppes vides dans lesquelles à chaque époque et dans chaque pays, les rapport de classe versent leur contenu particulier". Ces nationalismes éloignaient les classes ouvrières de leur tache principale.</p> <p>Chers amis du SPD, ne vous trompez pas cette fois de combat, la question de la construction européenne ne se pose pas dans ces termes, la seule, la vraie question qui doit se poser à nous est celle de construire une alternative radicale à l'économie capitaliste. Prolétaires européens , unissez vous !</p> <p><i>Jean-Michel Arberet est maire adjoint d'Arcueil,partenaire du groupe communiste</i></p></div> Appel européen : La parole aux citoyennes et aux citoyens de toute l'Europe ! http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article320 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article320 2005-12-12T20:50:28Z text/html fr Appel signé par plusieurs centaines d'organisations européennes et par des citoyens européens. Le Cactus/La Gauche§ est signataire. Signez-le aussi ! La mobilisation citoyenne, antilibérale et pro-européenne a ouvert une époque nouvelle pour l'Europe. Elle est marquée par le rejet de plus en plus fort des politiques néolibérales et de leurs effets dans toute la vie sociale. Après le succès du Non en France et aux Pays-Bas, les exigences des citoyennes et des citoyens doivent (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_chapo'><p>Appel signé par plusieurs centaines d'organisations européennes et par des citoyens européens. Le Cactus/La Gauche§ est signataire. Signez-le aussi !</p></div> <div class='rss_texte'><p>La mobilisation citoyenne, antilibérale et pro-européenne a ouvert une époque nouvelle pour l'Europe. Elle est marquée par le rejet de plus en plus fort des politiques néolibérales et de leurs effets dans toute la vie sociale. Après le succès du Non en France et aux Pays-Bas, les exigences des citoyennes et des citoyens doivent être entendues, à commencer par le retrait total du projet de constitution européenne. C'est le sens de ce texte, destiné à formuler ces exigences. Il est proposé dans chaque pays par les forces politiques, sociales, associatives qui visent à l'émancipation humaine en Europe et dans le monde.</p> <p>Les initiateurs/initiatrices de cet Appel européen s'associent par ailleurs à tout processus de travail démocratique et ouvert en faveur d'une Autre Europe pour un autre monde. Citoyennes et citoyens, résidentes et résidents, nous voulons construire pour l'Europe un avenir commun de progrès partagé. Nous voulons dépasser la crise de l'Europe néolibérale pour une Europe sociale, démocratique, féministe, écologique, pacifique, une Europe de la solidarité entre tous ses peuples et avec tous les peuples du monde. À cette fin, nous exigeons un changement fondamental des institutions et des politiques européennes et l¹application de mesures immédiates. Cela implique notamment :</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'élaboration démocratique des principes organisateurs de l'Europe, par un processus de débat public et de ratification par le suffrage universel. Le système néolibéral, non démocratique, doit laisser la place à la coopération, à la solidarité, aux droits et pouvoirs des citoyennes et des citoyens ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> un nouveau cadre institutionnel d¹une Union fondée sur les principes de liberté, d'égalité, de pluralisme, d¹autodétermination des peuples, de laïcité. Appuyé sur la primauté des droits fondamentaux et des libertés de la personne, il inclura l'extension des pouvoirs de contrôle et d'intervention des citoyennes et des citoyens et des salariés dans les entreprises, le respect des droits des minorités et la subordination de toutes les instances de décision aux assemblées élues ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la remise en cause des rapports de domination hommes-femmes, afin d'atteindre une réelle égalité dans tous les domaines. Des mesures contraignantes seront prises à cet effet, avec une harmonisation sur les dispositions les plus progressistes, en particulier l'adoption une loi cadre contre les violences faites aux femmes.</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la lutte contre toute forme de discrimination dans la vie privée et publique ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> des mesures d¹urgence contre la pauvreté et l¹exclusion sociale ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la mise en place d¹un ensemble de politiques nouvelles, visant à éradiquer le chômage et la précarité et à sécuriser l¹emploi et la formation. Cela suppose de lutter contre toute forme de dumping et de réorienter le budget, la fiscalité et le crédit, pour les mettre au service d¹un nouveau type de développement respectueux de l'environnement et créateur d'emplois ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la mobilisation de ressources pour combler le fossé existant entre les différentes parties du continent et particulièrement en faveur des pays de l'Est ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la remise en cause du rôle et des missions de la Banque centrale européenne, des principes du pacte de stabilité, de l'« agenda de Lisbonne » ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> une convergence par le haut des protections sociales et des droits à rémunération (salaires, minima sociaux, indemnités de chômage, retraites, etc.) ; la reconnaissance du droit au travail et à un revenu ; l'adoption d'une directive réduisant le temps de travail et améliorant ses conditions ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le retrait de la directive Bolkestein et de toute directive de libéralisation ; la remise en cause des privatisations réalisées depuis plus de vingt ans ; les secteurs vitaux, en particulier dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la culture, doivent être libérés des règles de la concurrence ; pour cela, des secteurs publics européens doivent être créés, en articulation avec les services publics nationaux et régionaux, comme par exemple concernant l'eau et l'électricité.</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la mise en cause de la politique de libre-échange menée dans le cadre de l'OMC et l'arrêt des négociations de l'AGCS ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'adoption d¹une Charte européenne de l¹environnement promouvant un nouveau modèle de développement et une politique agricole commune fondée sur la sécurité et la souveraineté alimentaires ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> des politiques de développement économique, environnemental et social dans les régions délaissées et les « zones périphériques » (outre-mer) ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'instauration d¹une citoyenneté européenne de résidence, la régularisation des sans-papiers, la remise en cause des accords de Schengen ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le refus de toute logique de guerre et de militarisation de l'Union européenne, ce qui implique sa stricte indépendance vis-à-vis de l¹OTAN ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'augmentation de l¹aide au développement de l'Union européenne et la mise en oeuvre de politiques de coopération et de solidarité dans les négociations internationales avec les pays du Sud.</p> <p>Partout en Europe, signez cet Appel européen !</p> <p>Retourner votre signature à : appeal-petition-eu@ras.eu.org</p></div> CE QU'ON ATTEND A GAUCHE http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article229 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article229 2005-10-14T22:00:00Z text/html fr Jean-Luc Gonneau La gauche antilibérale était gonflée à bloc pendant la campagne contre le projet de traité constitutionnel européen, ivre de joie après les résultats du 29 mai, heureuse de constater quelques jours plus tard que les hollandais mettaient une deuxième baffe à l'Europe libérale. La rentrée est moins joyeuse. Gueule de bois après l'ivresse ? Pas tout à fait, mais quelques maux de crânes tout de même. Comme l'a fait remarquer il y a peu Marie-George Buffet, le mouvement semble (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p>La gauche antilibérale était gonflée à bloc pendant la campagne contre le projet de traité constitutionnel européen, ivre de joie après les résultats du 29 mai, heureuse de constater quelques jours plus tard que les hollandais mettaient une deuxième baffe à l'Europe libérale.</p> <p>La rentrée est moins joyeuse. Gueule de bois après l'ivresse ? Pas tout à fait, mais quelques maux de crânes tout de même. Comme l'a fait remarquer il y a peu Marie-George Buffet, le mouvement semble avoir du mal à redécoller. Il est cependant un peu tôt pour le dire : les uns et les autres ont décompressé, il y avait de quoi, pendant l'été, et la rentrée n'est vieille que de quelques jours.</p> <p>De plus, l'offensive estivale du gouvernement pour enterrer l'échec du référendum sous une avalanche d'ordonnances antilibérales, la xième paranoïa sécuritaire du ministre de l'Intérieur peuvent conduire nos concitoyens à de dire « à quoi bon ? ». On a voté Non, et alors, qu'est-ce que ça change. Il faut, vite, répondre à ces doutes.</p> <p>Nous avons donc quelques inquiétudes, donc on les dit, quelques hypothèses, donc on les poses, et quelques propositions, donc on les fait.</p> <p><strong>Chacun chez soi, le premier danger</strong></p> <p>L'originalité de la campagne référendaire a été l'impressionnante unité qui s'est manifestée dans les multiples actions locales, où citoyennes et citoyens non encartés, syndicalistes, socialistes, communistes, associatifs, trotskistes, républicains de gauche, gaullistes de gauche ont</p> <p>travaillé, presque partout main dans la main, et dans la joie, s'il vous plait, ce qui n'est pas le moindre acquis de cette campagne.</p> <p>Nous craignons, pour cette rentrée, le repli des uns et des autres dans leurs boutiques respectives. Déjà, les socialistes du Non ont la tête plongée dan leur prochain congrès. Le Parti Communiste parle d'une candidature communiste à la présidentielle, manière peut-être de marquer son territoire par rapport aux ambitions affirmées de Laurent Fabius de rassembler tout le monde derrière lui et aux intentions prêtées à José Bové de tenter de rassembler la « gauche de la gauche ». Chez les Verts, la perspective présidentielle émoustille tant qu'il y a déjà pléthore de candidats à la candidature, c'en est comique. Nous avons le sentiment que, dans les appareils politiques, petits ou grands, les problèmes sont pris à l'envers du raisonnable.</p> <p>Nous comprenons en partie les raisons de ces tendances aux « replis identitaires » : les organisations politiques de la gauche ont chacune leur histoire, leur culture, leurs mœurs. Chacune tient à sa maison, et le Cactus/La Gauche ! à sa modeste cabane, à ses amitiés, à ses impertinences et ses joyeux banquets, par exemple. Nous ne nous faisons pas d'illusions excessives sur la construction d'une maison commune, même si on en rêve. Nous estimons cependant possible de nous trouver un espace commun durable.</p> <p>A la Fête de l'Humanité, des propos encourageants ont été tenus. Si nous passions des discours aux actes ?</p> <p><strong>Remettre les priorités à l'endroit</strong></p> <p>Des initiatives sont prévues, en novembre et décembre, par le Parti Communiste et par le Collectif national du 29 mai . Nous les suivrons avec attention et y participerons goulûment.</p> <p>Nous souhaitons une démarche en trois étapes. La première est de définir un projet pour la France et l'Europe. Un projet alternatif, pas un projet d'alternance, tout le monde semble d'accord là-dessus. Un projet qui dise clairement que les « réformes » réactionnaires de la droite seront annulées, non pas pour revenir en arrière, mais pour remettre la justice sociale, la protection des travailleurs et des retraités au cœur de la politique. Un projet qui revienne clairement sur les privatisations, passées ou en cours, y compris sur certaines réalisées avant 2002. Un projet qui soit ambitieux en matière d'emploi, de logement, de transport. La croissance ne doit pas être celle des dividendes, mais celle du développement, durable.La campagne référendaire a montré que de larges accords étaient possibles sur un projet entre les composantes de la gauche antilibérale. Traduisons les concrètement.</p> <p>Nous savons tous que des échéances politiques importantes nous attendent en 2007/2008, tant au niveau local qu'au niveau national. Il serait irresponsable de ne pas en tenir compte, n'en déplaise à ceux qui se méfient de l' « électoralisme ». Le projet doit déboucher sur une perspective électorale. Et la première étape de ce débouché n'est pas celle du calendrier, la présidentielle, mais, à notre sens, celle des élections municipales et législatives. A projet commun, candidatures communes, dans le respect de chaque composante ; il faut sortir de la situation de parti hégémonique, majoritaire à lui tout seul ou presque. Face à la droite, mais aussi face aux socio-libéraux, nous devons représenter une force identifiable. Cela passe-t-il par une forme de type fédératif ? Pourquoi pas. Des candidats unitaires clairement anti-libéraux aux législatives, des listes unitaires clairement anti-libérales aux municipales, n'est-ce pas ce qu'espèrent beaucoup de celles et ceux qui nous ont fait confiance le 29 mai ?</p> <p>Ce n'est qu'ensuite, à notre avis, que peut se poser la question de la (ou des) candidature à l'élection présidentielle. Nous penchons pour une candidature unique de la gauche anti-libérale. Mais cette candidature, quelle qu'elle soit, doit être ficelée par un contrat avec ses deux volets : le projet et l'accord électoral. Si la candidature unique n'est pas possible (ou tactiquement pas souhaitable le moment venu), le contrat peut aussi s'imposer aux différents candidats ; au passage, il faciliterait le problème parfois épineux des désistements.</p> <p><strong>Et le PS là-dedans ?</strong></p> <p>Le Parti Socialiste est engagé dans un congrès décisif, pour lui et pour la gauche. Que la direction actuelle l'emporte et il apparaîtra clairement qu'il y a en effet deux gauches. Entre les deux, c'est le rapport de forces militant et électoral qui tranchera : l'unité de la gauche antilibérale sera un impératif. Que ses opposants deviennent majoritaires, et le spectre unitaire peut s'élargir. Encore faudra-t-il que ce PS-là renonce pour de bon à ses prétentions ou tentations hégémoniques : un sacré virage culturel, camarades. Mais il faut dépasser les seuls intérêts boutiquiers. Les frontières entre organisations sont une chose, les frontières entre les idées en sont une autre, et plus poreuses. Il y a aujourd'hui plus d'affinités idéologiques (ce qui n'exclut pas les différences) entre Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet qu'entre Mélenchon et François Hollande, entre Francine Bavay, des Verts, et José Bové qu'entre Bavay et Dominique Voynet. Et, au Cactus/La Gauche !, ce qui est important, c'est bien connu, ce sont les idées.</p></div> LES NÉO-NÉGATIONNISTES http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article228 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article228 2005-09-25T22:00:00Z text/html fr João Silveirinho Les forces politiques qui promeuvent, défendent, s'accommodent ou se résignent au libéralisme économique ont pris une gifle magistrale lors du référendum européen. Deux attitudes étaient possibles face à cette nette expression populaire : en tenir compte et adapter les politiques en conséquence, même de façon limitée, on n'attendait pas de miracles de Jacques Chirac et de l'UMP, ou bien s'en tamponner le coquillard. Chirac, de Villepin, Sarkozy et leurs amis ont (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p>Les forces politiques qui promeuvent, défendent, s'accommodent ou se résignent au libéralisme économique ont pris une gifle magistrale lors du référendum européen. Deux attitudes étaient possibles face à cette nette expression populaire : en tenir compte et adapter les politiques en conséquence, même de façon limitée, on n'attendait pas de miracles de Jacques Chirac et de l'UMP, ou bien s'en tamponner le coquillard. Chirac, de Villepin, Sarkozy et leurs amis ont choisi : la seconde voie, et ostensiblement. Là où nos concitoyens se prononçaient pour la défense du service public, on répond en privatisant les autoroutes (un scandale économique : même Bayrou en est tout retourné) et bientôt EDF et en braillant qu'il faut moins de fonctionnaires. Là où nos concitoyens demandaient en vaste plan pour l'emploi, on leur balance le début de la généralisation de la précarité avec le « contrat nouvelle embauche ». Là où ils se prononçaient pour davantage d'égalité, on leur tricote une réforme fiscale dont les principaux bénéficiaires seront les 20% de la population disposant des plus hauts revenus. Là où il fallait de l'intégration, on répond par des expulsions. C'est qu'il y a une urgence : faire comme si le 29 mai n'avait jamais existé. Gommer ce cuisant échec de la mémoire collective. La droite parlementaire n'est pas la seule à œuvrer dans ce sens. A Bruxelles, les commissaires européens remettent sur le métier la directive Bolkestein. On commence à évoquer un traité constitutionnel « allégé », mais qui garderait comme principe fondateur la concurrence libre et non faussée, qui a du bon selon François Hollande. La gauche sociolibérale continue aussi son pilonnage : diatribes venimeuses, haineuses parfois, contre les partisans du Non. La plupart des médias continuent de déverser leur fiel. L'un des plus virulents est Philippe Val, de Charlie Hebdo, qui, dans un éditorial au titre tout en finesse (Les crétins et les traîtres) choisit son camp : les traîtres (les sociolibéraux) plutôt que les crétins (en gros, la gauche du Non), taxés en gros de staliniens mal dégrossis. Nous qui lisions Charlie depuis le premier numéro, nous voilà bien tristes. Cavanna, Siné, Charb et les autres, bon courage ! Et la direction du PS n'est pas la dernière à vouloir oublier les résultats du référendum, un « accident », tout au plus.</p> <p>Il est urgent, face à ce néonégationnisme, de réagir, chacun dans sa sphère d'influence et d'action militante, mais en s'efforçant de coordonner les efforts par une information la plus large et la plus rapide possible. Nous y contribuerons bien entendu.</p></div> LA PAROLE AUX PEUPLES ! http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article225 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article225 2005-09-20T22:00:00Z text/html fr Ce projet a été élaboré dans le cadre de la coordination nationale des collectifs pour le Non au TCE, à laquelle participe le Cactus/La Gauche !. Il est amendable, et sera discuté notamment avec les organisations européennes fin septembre à Istambul lors de la réunion de préparation du Forum Social Européen. Mais on peut déjà le signer ! La victoire du « non » en France, par son contenu pro-européen, populaire, progressiste, écologiste a ouvert une époque nouvelle pour l'Europe. (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_chapo'><p>Ce projet a été élaboré dans le cadre de la coordination nationale des collectifs pour le Non au TCE, à laquelle participe le Cactus/La Gauche !. Il est amendable, et sera discuté notamment avec les organisations européennes fin septembre à Istambul lors de la réunion de préparation du Forum Social Européen. Mais on peut déjà le signer !</p></div> <div class='rss_texte'><p>La victoire du « non » en France, par son contenu pro-européen, populaire, progressiste, écologiste a ouvert une époque nouvelle pour l'Europe. Celle-ci est marquée par le rejet de plus en plus fort, porté par les mobilisations sociales et les sanctions électorales qui se succèdent en Europe, des politiques néolibérales de casse sociale, déconcentration des pouvoirs, de militarisation, de dégradation de l'environnement. Une refondation démocratique de l'Union européenne es à l'ordre du jour. Les exigences des citoyennes et des citoyens doivent être entendues : c'est le sens de cette pétition, destinée à les formuler, proposée dans chaque pays de l'Union par les forces politiques, sociales, associatives opposées au néolibéralisme en Europe.</p> <p>Citoyennes et citoyens, résidentes et résidents de l'Union européenne, nous voulons construire un avenir commun de progrès partagé. Nous voulons dépasser la crise de l'Europe néolibérale pour fonder l'Europe sociale, de l'emploi, démocratique, féministe, écologique, pacifique, l'Europe de la solidarité entre ses peuples de l'Ouest et de l'Est et avec tous les peuples du monde. À cette fin, nous exigeons un changement fondamental des institutions, une réorientation des politiques européennes et des mesures immédiates, ce qui implique notamment :</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'élaboration démocratique, par un processus de débat public et de ratification par le suffrage universel, des principes fondateurs de celle-ci. Le socle sur quoi reposent ses institutions et ses politiques économique, sociale, environnementale ne doivent plus être la loi de la concurrence et l'opacité, mais la coopération, la solidarité,les droits et pouvoirs des citoyennes et des citoyens ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> un nouveau cadre institutionnel de l'Union fondé sur les principes de liberté, d'égalité, de pluralisme, de laïcité, incluant l'extension des pouvoirs de contrôle et d'intervention des citoyennes et des citoyens, et la subordination de toutes les instances de décision aux assemblées élues, l'instauration d'une citoyenneté européenne de résidence et la régularisation des sans-papiers ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines assurée par des dispositions contraignantes, le droit à l'avortement, à divorcer librement et à l'orientation sexuelle de son choix ; <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> des mesures d'urgence contre la pauvreté et l'exclusion sociale, un revenu qui permette à toutes et tous de vivre dans le cadre de politiques nouvelles visant à l'éradication du chômage et de la précarité par une sécurisation de l'emploi et de la formation et par la réorientation du budget, de la fiscalité et du crédit en faveur d'un développement respectueux de l'environnement et créateur d'emplois ; la remise en cause du rôle et des missions de la Banque centrale européenne, des principes du pacte de stabilité, de l'« agenda de Lisbonne » pour leur donner comme priorité le développement de l'emploi et du progrès social ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> une convergence par le haut des protections sociales et des normes de salaires ; des mesures tendant à l'harmonisation fiscale ; l'adoption d'une directive réduisant le temps de travail et améliorant ses conditions ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le retrait de la directive Bolkestein et de toute directive de libéralisation et la création de services publics européens, coopérant avec les services publics nationaux et régionaux, échappant aux règles de la concurrence ; <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'augmentation du budget européen, notamment pour combler le fossé existant entre les deux parties du continent ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> la remise en cause de la politique de libre-échange de l'OMC et le retrait des négociations de l'AGCS ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'adoption d'une Charte européenne de l'environnement, incluant un nouveau modèle de développement, la déprivatisation du service public de l'eau, la refonte de la directive REACH sur les produits chimiques et une politique agricole commune fondée sur la sécurité et la souveraineté alimentaires ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> des politiques spécifiques de développement économique et social des « zones périphériques » (outre-mer) ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> le refus de toute logique de guerre et de militarisation de l'Union européenne, ce qui implique sa stricte indépendance vis-à-vis de l'OTAN ;</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> l'augmentation de l'aide au développement de l'Union européenne et la mise en ouvre de politiques de coopération et de solidarité dans les négociations internationales avec les pays du Sud.</p></div> STOP BOLKESTEIN ! http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article273 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article273 2005-09-20T22:00:00Z text/html fr Raoul Marc Jennar QU'Y A-T-IL DANS CETTE PROPOSITION ? La « proposition de directive relative aux services dans le marché intérieur » cache sous cet intitulé une entreprise de dérégulation et de libéralisation de toutes les activités de services en Europe. Quels services ? Le projet de directive s'applique à tous les services fournis aux entreprises et aux consommateurs, allant de la publicité, l'embauche (y compris les agences d'intérim), au commerce, aux services de nettoyage et (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p><strong>QU'Y A-T-IL DANS CETTE PROPOSITION ?</strong></p> <p>La « proposition de directive relative aux services dans le marché intérieur » cache sous cet intitulé une entreprise de dérégulation et de libéralisation de toutes les activités de services en Europe.</p> <p><strong>Quels services ?</strong></p> <p>Le projet de directive s'applique à tous les services fournis aux entreprises et aux consommateurs, allant de la publicité, l'embauche (y compris les agences d'intérim), au commerce, aux services de nettoyage et à la construction, exception faite de certains secteurs du transport (plus de 3.5 tonnes), des télécoms, des services financiers et des services fournis directement et gratuitement par les pouvoirs publics. A part la police, la justice (pas les avocats bien sûr), ou l'armée, aucun service public n'est « gratuit » : on paie ses timbres, on paie sa facture d'hôpital, on paie son minerval à l'école supérieure. Le champ d'application est donc très vaste ! Par conséquent, la directive s'applique aussi aux services publics. Ainsi, la santé, l'éducation, la culture, les médias audiovisuels, les services des pouvoirs locaux,... seront considérés comme de pures marchandises et entièrement soumis aux lois du marché, sans que l'on ne tienne compte de leur caractère spécifique ni de leur objectif social. Il est inacceptable que des services aussi divergents qu'un bureau d'architectes et un hôpital soient mis sur le même pied.</p> <p><strong>Directive : mode d'emploi</strong></p> <p>Pour mettre en place le marché intérieur des services, la directive repose notamment sur la suppression des autorisations et exigences jugées inutiles et sur le principe du pays d'origine.</p> <p>• Premièrement, la directive veut interdire tous les obstacles qui ne sont pas justifiés par une raison impérieuse d'intérêt général et qui constitueraient un frein à l'établissement d'une entreprise sur le territoire d'un Etat membre.L'impact sera surtout perceptible dans le domaine des soins de santé où de nombreuses exigences risquent d'être remise en question : limites quantitatives et territoriales pour les pharmacies, subsides liés à un statut juridique particulier, normes tarifaires,...Les pouvoirs publics, à tous les niveaux, local, régional,..., se trouveront ainsi dépossédés des moyens d'action leur permettant d'assurer une politique de santé de qualité et accessible à tous.De la même manière, toute la sphère de l'économie sociale est menacée et en particulier celle visant à l'insertion de groupes défavorisés sur le marché du travail. En effet, les activités de l'économie sociale sont encadrées par des agréments dont le but est de garantir que les personnes fragilisées sont bel et bien ciblées par les mesures. Or, rien ne garantit que ce système survivrait à l'entrée en vigueur de cette directive sur les services. Dans ce cas, le gouvernement serait privé d'un levier important de la politique de l'emploi pour insérer socialement ces personnes. Au-delà de ça, on peut également s'interroger sur les conséquences sur l'accompagnement et la formation des travailleurs (chèque formation, systèmes d'accompagnement organisés par décrets dans les régions et à l'outplacement...). • Deuxièmement, le principe du pays d'origine signifie qu'un prestataire de service est exclusivement soumis à la loi du pays où il s'établit et non à la loi du pays où il fournit le service. On se trouve ainsi en présence d'une incitation légale à délocaliser vers le pays où les exigences fiscales, sociales et environnementales sont les plus faibles et d'y créer des entreprises « boites aux lettre » qui, à partir de leur siège social, pourront essaimer sur l'ensemble du territoire de l'Union européenne à des conditions défiants toute concurrence. Il en résultera une pression terrible sur les pays dont les standards sociaux, fiscaux et environnementaux protègent davantage l'intérêt général.</p> <p><strong>OU EN EST LA PROCEDURE ?</strong></p> <p>C'est la procédure de co-décision. Une procédure très complexe qui limite les pouvoirs du Parlement européen si on les compare avec ceux d'un Etat démocratique. La procédure est la suivante : la Commission, qui est la seule à avoir le droit de faire une proposition, envoie celle-ci au Parlement et au Conseil des Ministres. 1ère lecture : Le Parlement l'examine dans la commission parlementaire compétente (ici la commission marché intérieur). Cette commission procède ensuite aux votes sur les amendements proposés. Le texte est ensuite soumis à la séance plénière du Parlement qui se prononce. Il peut rejeter le texte, l'accepter tel quel ou le modifier. Le texte issu de cette première lecture est ensuite communiqué au Conseil des Ministres. Celui-ci, en prenant en considération la proposition initiale de la Commission et le texte adopté par le Parlement arrête son propre texte à la majorité qualifiée. Si ce texte est identique à celui adopté par le Parlement, le texte devient la loi européenne. 2e lecture : S'il est différent, il est soumis au Parlement pour une deuxième lecture selon une procédure identique à la première. Le Parlement peut rejeter le texte et la procédure est close. Il peut l'adopter tel quel et ce texte devient la loi européenne. Mais il peut aussi procéder à des amendements. Ceux-ci sont examinés ensuite par le Conseil qui décide à la majorité qualifiée (sauf si la Commission remet un avis négatif sur les modifications du Parlement ; il doit alors décider à l'unanimité). Si le Conseil n'approuve pas les amendements du Parlement, un comité de conciliation Parlement-Conseil est convoqué qui négocie sur la base du texte modifié par le Parlement en deuxième lecture. Si ce comité ne s'accorde pas sur un texte, la procédure est close. 3e lecture : Si un compromis se dégage, celui-ci est soumis à la fois au Conseil et au Parlement pour une troisième lecture. Le Conseil se prononce à la majorité qualifiée et le Parlement à la majorité absolue.Si ces majorités font défaut, l'examen de la proposition est abandonné.</p> <p>Au stade actuel, nous en sommes encore à la première lecture. Mais cette étape va être décisive pour la suite. Le Parlement européen va bientôt se prononcer en séance plénière sur les amendements. Le premier proposera le rejet pur et simple. S'il n'est pas adopté, il y aura des votes sur d'autres amendements Certains sont plus radicaux que d'autres et méritent d'être soutenus : <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ceux qui limitent le plus le champ d'application de la directive et en sortent notamment les services publics, la santé, la culture, l'audiovisuel,... ; <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ceux qui suppriment le principe du pays d'origine ou son quasi équivalent le principe de la reconnaissance mutuelle ; <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ceux qui soumettent l'application de cette directive à une harmonisation préalable, secteur par secteur ; <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ceux qui suppriment les dispositions qui rendent inapplicable la directive sur le détachement des travailleurs ; <br /><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> ceux qui suppriment les pouvoirs accrus donnés à la Commission européenne dans les négociations sur l'AGCS (Accord général sur le Commerce des Services).</p> <p><strong>QUE PEUT-ON FAIRE ?</strong></p> <p>Exiger une harmonisation des conditions de travail dans l'ensemble des pays de l'Union européenne. Une harmonisation qui s'aligne, bien entendu, sur la législation offrant le haut degré de protection aux travailleurs. L'Europe sans la liberté, ce n'est pas l'Europe. Mais l'Europe sans la solidarité, ce n'est pas l'Europe non plus. MANIFESTER CETTE EXIGENCE ET L'EXPRIMER AUPRES DES ELUS QUI VONT AVOIR A SE PRONONCER.</p></div> LES PSEUDO-PSYS DE L'EUROPE http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article241 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article241 2005-09-10T22:00:00Z text/html fr Gabriel Galice Je ne lis pas Le Monde quotidiennement. Je consulte l'édition en ligne. Un de mes frères me stocke et me livre tous les deux mois les exemplaires papier du vespéral quotidien. Cette procédure présente plusieurs avantages : elle me dispense de financer un journal de plus en plus illisible, conformiste et arrogant, elle me procure du recul sur l'événement, elle me fournit le plaisir enfantin de longues séances de découpages. Je découvre donc fin juillet les analyses des psys du (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p>Je ne lis pas Le Monde quotidiennement. Je consulte l'édition en ligne. Un de mes frères me stocke et me livre tous les deux mois les exemplaires papier du vespéral quotidien. Cette procédure présente plusieurs avantages : elle me dispense de financer un journal de plus en plus illisible, conformiste et arrogant, elle me procure du recul sur l'événement, elle me fournit le plaisir enfantin de longues séances de découpages.</p> <p>Je découvre donc fin juillet les analyses des psys du OUI sur la victoire du NON au référendum sur le Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Les experts du OUI ne trouvant pas dans leur boîte à outils conceptuelle les instruments ad hoc recourent qui à la psychanalyse, qui à la psychiatrie.</p> <p>Le psystorien Pierre Rosanvallon, maître-penseur du « libéralisme de gauche », nous parle tranquillement du « retour du refoulé (1). » Le docteur Rosanvallon n'y va pas de main morte : « les discours triomphalistes des partisans du non ennuient avec leur aspect de pieux catalogue du prêt-à-penser sur le peuple, les élites, l'ultralibéralisme ». La messe est dite. « Ce sont en fait les spécificités du modèle français qui auraient dû être interrogées et discutées ». Et les spécificités néerlandaises ? Rosanvallon a trempé trop vite sa plume dans son humeur, sans doute pas si « ennuyée » qu'il voudrait nous le faire croire. Dans Le Monde du 1er juin, le député allemand CDU Peter Altmaier nous invite à nous défier du peuple : « En cas de référendum, les Allemands auraient voté non. » « Il y a problème de pédagogie. » C'est l'idée fixe de nos maîtres, qui préfèrent manifestement la salle de classe à la lutte des classes.</p> <p>L'historien et académicien Pierre Nora impute la victoire du NON à « une dimension identitaire, un non-dit national (2). » Cet autre psy nous affirme que « Les Français ne veulent plus mourir pour la patrie, mais la France est devenue une notion patrimoniale. (...) Mais dans « patrimoine » il a patrie ». Bref, nous serions des fous des lieux de mémoire...chers à Pierre Nora. « Un attachement (à la nation française) qui constitue sûrement le terreau où les souverainistes et les populistes puisent sans qu'on puisse le limiter à l'exploitation hystérique et perverse qu'ils en font. » Hystériques et pervers, rien de moins ! L'honorable psystorien et académicien ne pousse pas sa référence freudienne jusqu'à se demander ce que fait le « pater » dans la patrie et dans le patrimoine. Reconnaissons-lui le souci de poser la question de la référence nationale et d'affirmer que notre langue mérite mieux que le sort qui lui est réservé.</p> <p>Eurologue patenté, Yves Mény, président de l'Institut universitaire européen de Florence, nous voit davantage en paranoïaque qu'en pervers hystériques : « La gauche du non, qu'on le veuille ou non, a contribué à la paranoïa française de l'Hexagone assiégé (3). ». L'incipit de son article est tranchant : « La guillotine du non est tombée, nette, sans appel. » Au point de faire perdre la tête à tant de doctes commentateurs ? « Un fait brutal s'impose : un conservatisme social et de nature populiste s'est exprimé de manière incontestable. » Le docteur Mény nous exhorte à la raison marchande : « Le libéralisme est devenu pêché mortel comme si nous ne vivions et ne travaillions pas dans une économie de marché. » Ah. L'économie de marché ! Alpha et oméga de la pensée moderne, raisonnable, européenne en un mot ! Pont aux ânes des baudets de tout poil qui ne veulent pas se casser la tête avec la lecture de Polanyi, de Galbraith (Les mensonges de l'économie) et de tant d'autres, ni prendre la peine de déchiffrer les mécanismes du monde réel, et notamment le passage du capitalisme familial au capitalisme actionnarial, du keynésianisme au monétarisme, etc.</p> <p>Ces diagnostics « cliniques » nous en apprennent davantage sur nos plumitifs et leur indigence que sur notre peuple (le populiste pointe le nez...) et sur l' « Europe ». Car leur mélange de grand bazar et d'otanesque appendice étasunien sur le continent euasisatique n'a pas grand-chose d'européen. L'Europe sera celle de ses peuples ou ne sera pas. Nos petits-maîtres en apportent la démonstration, à leur corps défendant, en leurs dits, dédits et non-dits. Nos démocrates de marché renouent avec les méthodes de la dictature stalinienne psychiatrisant ses opposants. Nos psy amateurs invoquent les faits (« Ce sont en fait... », « un fait brutal... ») pour s'en détourner. Je me garderai de qualifier ce procédé....</p> <p><i>(1) Le Monde, 3 juin 2005</i></p> <p><i>(2) Le Monde du 4 juin</i></p> <p><i>(3) Le Monde, 1er juin.</i></p> <p><i>Gabriel Galice est l'auteur du livre Du Peuple-Nation - essai sur le milieu national de peuples d'Europe, (Lyon, Mario Mella, 2002)</i></p></div> 2005... L'année qui n'a que 364 jours ! http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article245 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article245 2005-09-09T22:00:00Z text/html fr Jean-Michel Hureau Il est des jours qui passent aux oubliettes dans l'Histoire et j'ai toujours en tête un excellent article de Charles Hardy* sur le Venezuela et la disparition dans les media des 13 et 14 avril 2002 ou Carmona avait évincé Chávez du pouvoir. Je me permets de m'en inspirer et d'en reprendre le titre adapté. Le pape Grégoire XIII avait déjà supprimé 10 jours du calendrier Julien en 1582, en nous faisant passer du jeudi 4 au vendredi 15 octobre. Mais il s'agissait (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p>Il est des jours qui passent aux oubliettes dans l'Histoire et j'ai toujours en tête un excellent article de Charles Hardy* sur le Venezuela et la disparition dans les media des 13 et 14 avril 2002 ou Carmona avait évincé Chávez du pouvoir. Je me permets de m'en inspirer et d'en reprendre le titre adapté.</p> <p>Le pape Grégoire XIII avait déjà supprimé 10 jours du calendrier Julien en 1582, en nous faisant passer du jeudi 4 au vendredi 15 octobre. Mais il s'agissait alors de se repérer dans le temps et d'être en phase avec les astres. Cette pratique semble devenir courante puisque la directive Bolkestein risque fort bien d'être approuvée, à la virgule prés, en octobre par le Parlement Européen. À quand la directive Barrot sur les transports, mise en sommeil avant le référendum ?</p> <p>L'année 2005, en France, n'aura donc que 364 jours ! Le 29 mai n'a jamais existé ! Tu n'as jamais voté NON au Traité Constitutionnel ! Tu n'as jamais rejeté la directive Bolkestein ! Tu n'as jamais entendu Chirac et Hollande dire qu'elle n'existait plus ! Tu n'as jamais dénoncé le libéralisme sauvage ! Tu n'as jamais réfuté la directive Barrot sur les transports ! Tu n'as jamais... Non, tu as rêvé !</p> <p><i>*Pour lire l'article de Charles Hardy [<a href="http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=232" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://www.legrandsoir.info/article...</a>]</i></p></div> Maîtres et anti-maîtres, lettre à Jacques Juilliard http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article209 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article209 2005-07-20T22:00:00Z text/html fr Jean-Luc Gonneau Il est fréquent que les militants ou les leaders politiques se réfèrent à des maîtres. Des grands anciens, de Machiavel à Montesquieu, de Tocqueville à Karl ou Léon. Jaurès est très apprécié. Plus près de nous, Mendès-France ou Mitterrand ont leurs fans. Plus près encore, les chefs de clans du PS ou de l'UMP jouent ce rôle, et que serait le MRC hors Chevènement ? Il y a aussi des anti-maîtres. Autant, au Cactus, nous ne sommes pas du genre disciples, autant nous avons quelques (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p>Il est fréquent que les militants ou les leaders politiques se réfèrent à des maîtres. Des grands anciens, de Machiavel à Montesquieu, de Tocqueville à Karl ou Léon. Jaurès est très apprécié. Plus près de nous, Mendès-France ou Mitterrand ont leurs fans. Plus près encore, les chefs de clans du PS ou de l'UMP jouent ce rôle, et que serait le MRC hors Chevènement ? Il y a aussi des anti-maîtres. Autant, au Cactus, nous ne sommes pas du genre disciples, autant nous avons quelques anti-maîtres. Qu'est-ce qu'un anti-maître ? C'est quelqu'un, auteur, éditorialiste, politicien, qui vous facilite grandement la vie : lorsque vous lisez un anti-maître, il suffit de prendre le contre-pied exact de ce qu'il écrit pour traduire votre pensée. Attention, l'anti-maître doit être distingué de l'adversaire. L'anti-maître se situe dans votre camp. Si on est à gauche, on ne peut avoir que des anti-maîtres de gauche. Sinon, c'est pas de jeu et ça compte pas.</p> <p>Notre anti-maître préféré est Jacques Juilliard. Il nous déçoit rarement. Sa dernière livraison du Nouvel Observateur est, une fois de plus, un modèle du genre. Lisons, ça commence fort : les français ont refusé <i>« le règlement intérieur habillé en constitution qu'on leur présentait »</i>. Voila qui explique tout : si on avait dit aux français qu'il ne s'agissait que d'un règlement intérieur, ils auraient voté bien gentiment, ou plutôt ne se seraient même pas déplacés pour si peu. Tu aurais pu le dire avant, Jacques, on n'en serait pas la. Pour autant, si ce n'est qu'un simple « règlement intérieur » que nous avons refusé, on voit mal pourquoi cela fait un tel barouf, et pourquoi Jacques et ses amis sont si amers.</p> <p>Continuons : <i>« Corrigé de sa dimension biologique, le programme du Front National est désormais communément admis, de l'extrême gauche a l'extrême droite : préférence nationale, dénonciation tous azimuts des élites, distinction fascisante entre pays légal et pays réel ».</i> On sent la patte d'un véritable anti-maître, la distinction de l'expression. Jacques Julliard ne dit pas racisme, qui ferait vulgaire, mais <i>« dimension biologique »,</i> il ne dit pas antiparlementarisme fascisant mais <i>distinction, fascisante</i> tout de même, hein, etc. Nous nous disions bien aussi que la démission de De Gaulle après que le <i>« pays réel »</i> eut rejeté un référendum était une preuve du fascisme foncier du général. Merci à notre anti-maître de le montrer ainsi lumineusement. Et Jacques Chirac, représentant du pays légal, a bien raison de rester en place : ce serait fasciste de démissionner alors que le pays réel a envoyé aux pelotes son référendum. Mais il est vrai que, pour Jacques Juilliard, il ne s'agissait que d'un <i>« règlement intérieur ».</i> Et quand notre anti-maître évoque la <i>« dénonciation tous azimuts des élites »,</i> nous nous rappelons, nous, la gauche, qui avons voté Non, que nous n'avons jamais dénoncé les scientifiques, les artistes, les enseignants, les innovateurs, les créateurs, dont nous nous permettons de penser qu'ils constituent les élites, si le mot est pertinent. Nous avons dénoncé par contre une classe dirigeante formée au même moule technocratique, un patronat arrogant et avide, et la presse bien pensante. Merci à Jacques Juilliard de nous le rappeler, nous en sommes fiers. Et au passage, ce n'est pas l'universitaire Juilliard Jacques que nous brocardons, mais l'éditorialiste Jacques Juilliard.</p> <p>L'anti-maître se surpasse dans sa conclusion : <i>« Lutter contre ce mensonge et ce conte bleu d'une autre Europe qui font de nous la risée du monde... Il s'agit, comme dans toutes les situations d'urgence, de résister ».</i> Voila bien comme sont les gens, on leur refuse un simple <i>« règlement intérieur »</i> et les voila, pas moins, qui prennent le maquis. En charentaises sans doute. Nous avions cru, nous autres, que notre non, loin d'attiser la risée du monde avait fait des petits, en Hollande d'abord, et un peu partout en Europe ensuite. Nous avions raison, puisque notre anti-maître affirme le contraire. Merci donc encore une fois, à Jacques Juilliard. Un anti-maître de ce tonneau, vous pensez bien qu'on se le garde</p></div> Le 29 mai ou le retour de l'histoire : la fin de l'Etat-providence ? http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article215 http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article215 2005-07-19T22:00:00Z text/html fr Fabrice Aubert Le 29 mai ou le retour de l'histoire : la fin de l'Etat-providence ? Par Fabrice Aubert L'ASSURANCE SOCIALE Au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans une Europe détruite tant sur un plan matériel que sur un plan humain (morts, invalides, blessés), la reconstruction et le développement serait du, selon la thèse idéologique officielle (actuellement développé par les médias), par deux facteurs complémentaires : • Le plan Marshall (plan d'aides de (...) - <a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique47" rel="directory">APRES LE NON...</a> <div class='rss_texte'><p><strong>Le 29 mai ou le retour de l'histoire : la fin de l'Etat-providence ?</strong></p> <p><i>Par Fabrice Aubert</i></p> <p><strong>L'ASSURANCE SOCIALE</strong></p> <p>Au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans une Europe détruite tant sur un plan matériel que sur un plan humain (morts, invalides, blessés), la reconstruction et le développement serait du, selon la thèse idéologique officielle (actuellement développé par les médias), par deux facteurs complémentaires :</p> <p>• Le plan Marshall (plan d'aides de financement de la reconstruction) • L'Etat providence (considéré comme principal acteur de l'Economie)</p> <p>La question de « l'Etat providence » explicatif du développement économique et social des trente glorieuses (1945-1973) revient avec force. Il est vrai que notre Pays et l'Europe de manière générale ont connu, durant cette période, croissance, plein emploi, et assurances sociales (sécurité sociale, chômage indemnisé, retraites, extinction de la pauvreté). C'est d'ailleurs à cette période que s'est construit ce qu'on appelle aujourd'hui le « modèle social Français ». N'oublions pas que celui-ci a débouché sur le fait que l'O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé) considère que la France possédait le meilleur système de santé au monde.</p> <p>Que la thèse de la fin de « l'Etat providence » revienne aujourd'hui en première ligne n'est ni neutre ni dénué d'arrière pensées idéologiques et politiques, ce que nous verrons en deuxième partie.</p> <p><strong>LA FIN DE L'ETAT PROVIDENCE ?</strong></p> <p>Il s'agit en fait d'expliquer que la crise de 1973 (dite « crise du pétrole ») met fin à une période politique où l'Etat était le grand ordonnateur de l'Economie, d'où son appellation « d'Etat Providence ». En clair, face à un problème, l'Etat intervenait et le problème était réglé (Etat providence). Lorsque survient la « crise de 1973 », la société constate à ce moment là que :</p> <p>• les entreprises, se restructurent, ferment et licencient à tour de bras. • le chômage progresse de manière rapide, • l'inflation se développe (10 à 12 % l'an), • le déficit public se creuse, alors que dans le même temps les prélèvements obligatoires (impôts) augmentent, posant la question de l'efficacité de la dépense publique. • les équilibres sociaux se rompent (déficit de l'assurance chômage, de la sécurité sociale), • la délinquance et les violences progressent,</p> <p>Et face à tous ces problèmes, « l'Etat providence » qui continuait à jouer son rôle d'intervenant économique, échoue dans ses tentatives de régler ses problèmes (relance de Jacques Chirac, plan emploi jeune de Raymond Barre , relance de 1981, etc.). Les politiques expliquent : « L'Etat Providence » ne peut plus marcher, car mondialisation oblige, il faudrait s'adapter à cette donnée majeure qui s'impose à tous, même au politique . Dans ces conditions, selon l'idéologue interviewé, « le modèle social français » ne marcherait plus , « la France qui tombe » , « les 35 h sont une aberration » , « la France vit au dessus de ses moyens » . Seule aujourd'hui la libéralisation et le libéralisme à l'anglo-saxonne produiraient des résultats positifs (U.S.A, Grande Bretagne).Telle est en tout cas la thèse développée par l'idéologie du consensus de la « science économique » enseigné à l'Université, pratiquée à Bercy et bien relayée par les médias. Et ce, quelque soit par ailleurs les statistiques sur le développement des inégalités, du développement de la pauvreté, en un mot de « l'insécurité sociale » généralisée.</p> <p>Un autre type d'approche est-il encore intellectuellement possible, ou faut-il comprendre que comme pour le référendum, on n'a le choix qu'entre le OUI et le OUI ?</p> <p><strong>QU'EST-CE QUE L'ETAT ?</strong></p> <p>Pour réfléchir à la question de l'Etat, il faut alors le faire, non en fonction des objectifs qu'une idéologie lui assigne, mais en fonction de son caractère et de son statut. • Sous les régimes de dictatures, l'Etat représente l'intérêt de ceux qui ont mis les dictateurs au pouvoir (Hitler, Mussolini, Pinochet), en règle générale les grands possédants. Observons que dans les ex-pays socialistes, la « dictature du prolétariat », s'est transformée en « dictature des intérêts » de la nomenklatura du parti. L'Etat représentait donc là aussi, les intérêts des dominants. • Sous les régimes dits démocratiques, l'Etat n'a pas changé de nature, il représente les intérêts idéologiques et matériels de la classe dominante. La seule différence, avec les dictatures c'est que cette représentation se joue dans un cadre électoral (l'élection traduit un rapport de forces).</p> <p>En clair, quelque soit la période historique, et le contexte politique (dictature ou démocratie représentative), l'Etat met en œuvre la politique des catégories sociales qu'ils représentent dans le cadre du « rapport de forces » entre les classes sociales. En d'autre terme « l'Etat est la preuve de la lutte des classes » , dont il n'est en définitive que le régulateur politique ultime, avant conflit ouvert (révoltes, révolutions, guerres).</p> <p><strong>IL N'Y A JAMAIS EU D'ETAT PROVIDENCE</strong></p> <p>En 1945, il n'y jamais eu « d'Etat Providence », car ce qui a été mis en œuvre par l'Etat (ex la sécurité sociale) avait été décidé dans le cadre du rapport de forces établi au cours de la seconde guerre mondiale, qui avait vu la bourgeoisie et le patronat faire le choix massif du soutien à Hitler « Mieux vaut Hitler que le Front Populaire », et la classe ouvrière faire le choix de la Résistance. La sécurité sociale, les grandes nationalisations (ex E.D.F), sont écrites en toute lettre dans le programme du Conseil National de la Résistance. Renault fut nationalisé pour avoir fourni volontairement des chars à Hitler. Le « modèle social Français » de 1936 à la Résistance est le produit de cette histoire, et n'a rien à voir avec « l'Etat Providence ». En 1945, aucun patron n'aurait pu dire : « pour la sécurité sociale des salariés, je refuse de payer, car la santé des salariés ne concerne pas l'entreprise » (c'est pourtant l'idée aujourd'hui développée par le M.E.D.E.F).</p> <p><strong>POURQUOI REPARLER DE LA CRISE DE L'ETAT PROVIDENCE AUJOURD'HUI ?</strong></p> <p>Ce que certains appellent aujourd'hui la crise de « l'Etat Providence », est un détournement idéologique et une réécriture de l'histoire avec deux objectifs assignés : • Faire oublier le rôle et la fonction du patronat français et de la haute bourgeoisie au cours de la seconde guerre mondiale, • Empêcher par tout moyen, le retour du « spectre » des luttes sociales (« la lutte des classes »), que les idéologues libéraux avaient cru définitivement enterré, avec le concept de « la fin de l'Histoire », mais que le 29 Mai a remis sur le devant de la scène (l'action militante a été plus forte que la propagande médiatique).</p> <p>N'oublions pas que récemment, vient de se passer une « révolution dans les urnes » (cf Marianne). Le 29 Mai représente une défaite cuisante pour les promoteurs du libéralisme et de la « fin de l'Etat Providence ». A cette occasion certains politologues ont parlé du retour d'un « vote de classes », dans lequel les « classes populaires » et les jeunes qui ne votaient jamais sur les questions européennes, sont revenus voter en masse et en masse ils ont voté NON. Dans tout le pays, les votes sont majoritairement pour le NON, seules Paris et Lyon votent majoritairement pour le OUI. C'est pour contrer ce renouveau de l'idéologie des luttes sociales, que les idéologues remettent en avant le concept de « fin de l'Etat Providence ».</p> <p><strong>DE L'ETAT PROVIDENCE A LA VIOLENCE D'ETAT</strong></p> <p>Le « NON français » a engendré le retour d'une psychose du retour potentiel de la « lutte des classes », comme pratique sociale dominante (ce sont les collectifs militants pluriels qui ont gagné le NON). D'où les solutions de repli de l'Union Européenne qui recule les référendums prévus (la preuve de la « lutte des classes » se mesure aussi dans la peur du peuple). Il faut alors expliquer l'Europe aux peuples qui n'ont pas compris. Pendant ce temps là, le budget européen est volontairement en panne et le chômage et la précarité continuent, car il faut tout faire pour que le plan stratégique de reconquête du libéralisme (« retour des français au travail » ) se poursuive. L'idéologie de la « fin de l'Etat Providence » s'accompagne d'une politique de « violence d'Etat » (gouvernement par ordonnances) car en définitive, il faut faire payer au peuple, son refus d'obéir aux ordres du Capital. Et si le 29 Mai traduisait le retour de l'Histoire !!</p></div> https://www.traditionrolex.com/18 https://www.traditionrolex.com/18