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frSPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP)La situation politique à Madagascar vue par un opposant au régime du Président Ravalomanana
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article8752008-12-16T20:15:00Ztext/htmlfrAllain GrauxMaurice Beranto, dirigeant du FIDEM (Rassemblement des démocrates de Madagascar), est un architecte qui partage son activité professionnelle entre sa patrie malgache et la France où il a vécu pendant vingt-sept ans. Il est arrivé en France en juin 1968, au lendemain des évènements de mai : « J'ai vu la ville de Paris bitumer les rues pavées du quartier latin et constaté que les rands bâtiments entourés de cars de police, sur les quais de Seine n'étaient pas un hôtel de police , (...)
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<div class='rss_texte'><p>Maurice Beranto, dirigeant du FIDEM (Rassemblement des démocrates de Madagascar), est un architecte qui partage son activité professionnelle entre sa patrie malgache et la France où il a vécu pendant vingt-sept ans. Il est arrivé en France en juin 1968, au lendemain des évènements de mai :</p> <p>« J'ai vu la ville de Paris bitumer les rues pavées du quartier latin et constaté que les rands bâtiments entourés de cars de police, sur les quais de Seine n'étaient pas un hôtel de police , mais la faculté de Jussieu. »</p> <p>En 2001/2002, il était présent à Madagascar lors de la grave crise*qui a secoué le pays à l'occasion de l'élection présidentielle. Le président actuel Marc Ravolomanana s'était autoproclamé vainqueur. L'ancien président, Didier Ratsiraka, après des affrontements violents avec les partisans de Ravalomanana a dû quitter le pouvoir et se réfugier en France Le deuxième tour des élections présidentielles n'a jamais eu lieu. Depuis le Président a été réélu en décembre 2006 avec 54,79 % des voix et a conforté un pouvoir qui, à l'image de celui de son prédécesseur, devient de plus en plus personnel et autoritaire. Il a étendu son empire économique et ne tolère aucune opposition organisée, la moindre manifestation est réprimée et plusieurs « meneurs » ont été emprisonnés…</p> <p><i>AG : Que représentez-vous face au pouvoir du parti présidentiel, le TIM ? Comment espérez-vous contester et vaincre le pouvoir actuel alors que se présentaient 14 candidats aux dernières élections présidentielles. Le second, Jean Lahiniriko, n'a obtenu que 11,65 % des suffrages. L'opposition extrêmement divisée semble incapable de se rassembler.</i></p> <p>MB : Tout d'abord, je voudrais dire comme militant politique que le pouvoir de Ravalomanana est le résultat de la faillite des intellectuels et des partis politiques. Il est le fruit d'une véritable régression. Les faits aujourd'hui me confortent dans cette analyse. La majorité des personnalités politiques ont été derrière la majorité présidentielle pour le candidat Ravalomanana pour des raisons d'opportunité diverses mais liées à la carrière et aux rentes de situation. Les partis politiques sont rejetés par l'opinion publique. Or, dans le monde, ce sont des hommes issus des partis qui dirigent. Actuellement, il faut réhabiliter cette mauvaise image des partis politiques. Pour ma part, avec d'autres, j'essaie de créer un front autour de l'ancien Président de la République Albert Zafy* élu en 1993 et destitué en 96 sous la pression de l'AREMA, le parti de Ratsiraka. En 1989, Albert Zafy fit partie du mouvement de l'opposition des Forces Vives et devint le leader du parti UNDD*. Il tenta de renverser le président Ratsiraka. En 1993, l'opposition le désigna comme candidat face à Didier Ratsiraka et il a battu ce dernier au deuxième tour avec 53 % des voix. Candidat en 1982, Il n'avait pas pu se présenter, il fallait être membre du Front National pour la Révolution. Il n'avait pas d'équipe. Déjà les partis étaient très faibles et le seul fait d'être diplômé paraissait suffisant pour se présenter aux suffrages des citoyens. Il se posait aussi la question du financement, souvent parallèle… Quand Ratsiraka est revenu au pouvoir en 1997*, il soumet au peuple un référendum pour une République humaniste et écologique. Mais ce furent seulement des mots, il livre le pays au libéralisme le plus sauvage. Après le régime Ratsiraka, puis avec Ravalomanana, le pays est à reconstruire, la République est à refonder. Actuellement, nous constituons une nouvelle équipe pour rassembler les partis d'opposition, construire une base politique.</p> <p><i>AG : L'UNDD est un Front, quelle est votre organisation ?</i></p> <p>MB : Je suis membre du FIDEM, le Rassemblement des démocrates de Madagascar qui a pour objectif la République sociale et avec comme pratique l'éducation populaire. La colonie a voulu détruire le Fokolona, nos communautés populaires de gestion collective et démocratique des villages. Le pouvoir sous Ratsiraka avait mis en place un projet financé par la Banque Mondiale, le programme urbain de lutte contre la pauvreté, qui a consisté à apprendre aux maires les principes de la gestion communale…Cela alors que la démocratie existait dans les Fokolona, c'est quelque chose qui était inhérent, né avec eux, où la pratique était la discussion collective. Les bases de la démocratie existaient dans les communes malgaches, c'est sur ces bases que nous souhaitons nous appuyer pour bâtir un régime démocratique et authentiquement républicain. Il faut retrouver ces valeurs - le teny le rana – la décision collective. Notre parti, ses principes, occupent une place importante dans l'esprit des gens mais nous n'avons pas d'élus car les élections ne sont pas libres. En décembre 2002, j'étais candidat député à Mahanjaga. Je n'ai pas pu voter le jour du scrutin car on ne m'a pas inscrit sur la liste électorale… Nous sommes une petite formation, un parti d'influence sur les actions de groupe, plus que de masse. Nous participons donc à ce mouvement lancé en mars dernier par le Président Zafy. Il n'y a pas que le FIDEM, mais aussi le Leader-Fanilo, le RPSD, le RPSD Vaovao, l'AKFM, « Ny Fihavanantsika », le VVSV, le PSDUM, l'USDUM, l'AREMA, le RDMM, le PDM..., comme il y a des opposants comme le général Ferdinand Razakarimanana ». Après décembre 2006, depuis les élections présidentielles un grand pas a été fait. En 2003, la seule possibilité était de nous regrouper autour d'un candidat. Depuis nous avons instruit une autre démarche pour réhabiliter la pratique politique. En mars 2006, vingt-cinq partis ont signé dina politika, un pacte républicain. Tous ont participé à la rédaction de la Charte des Partis signée en Août 2006, de l'extrême gauche à la droite, sur des valeurs républicaines communes. Face à la constitution de ce Front, Ravalomanana a eu peur, il a avancé les élections en décembre 2006 au lieu de mai 2007. Il nous a pris de vitesse alors que nous tentions un regroupement des sensibilités de la Gauche malgache. Notre but était de présenter un candidat unique, mais ils ont tous été candidats…sur les 14 prétendants, onze étaient pourtant signataires de la Charte ! Notre parti regroupe entre autres, des médecins, des ingénieurs, des intellectuels et cadres. Le Front de la gauche est encore informel, il regroupe six à sept formations avec des personnalités indépendantes. C'est un problème car Ravalo s'appuie sur cette dispersion de personnalités …qu'il finance ! Ou sur lesquels s'abat la répression s'ils n'acceptent pas d'être corrompus. Cependant, il ne faut pas oublier que ce sont les dirigeants précédents qui ont tué la démocratie à Madagascar et que nous n'arrivons plus à sortir de ce système de pouvoir autoritaire et corrompu jusqu'à l'outrance. Il n'est pas prévu d'élections avant 2011, mais je suis convaincu que le mandat du président n'ira pas à son terme.</p> <p><i>AG : Qu'envisagez-vous comme action pour renverser le pouvoir actuel ?</i></p> <p>MB : Nous voulons préparer l'alternative pour être prêts le moment venu, car toutes les conditions sont réunies pour une révolte populaire. Il existe un fort mécontentement général et le fossé existe toujours entre les « côtiers » et ceux des « Hautes Terres »*. Trois côtiers seulement sont présents au gouvernement sur vingt-deux ministres. Il n'est que de lire les journaux : la Tribune, l'Express, la Gazette, la Vérité, pour constater ce profond mécontentement face à Ravalomanana. Il apparaît de plus en plus comme un « danseur du ventre », un illusionniste qui a endormi tout le monde, même Koffy Annam ! L'opposition se rassemble, elle n'est plus aussi dispersée et nous voulons créer une plateforme, un programme commun.</p> <p><i>AG : Que pensez-vous du maire de Tana, Andry Nirina RAJOELINA, qui est présenté comme une solution possible pour battre le président ?</i></p> <p>MB : Il est le dirigeant d'une entreprise de Télécom et il n'a aucun profil politique. Les gens croient que le scénario de 2001 avec Ravalomanana peut se renouveler. Je ne pense pas que ce soit possible. Zafy bien qu'il se soit dégagé de la politique, car il est âgé de 82 ans, il représente un point d'ancrage, un fédérateur. Il avait lancé un appel au rassemblement autour du CRN en mars 2008.* La plateforme élaborée en juillet 2007 a été incluse dans cet appel du Président Zafy. Cependant nous manquons de moyens d'expression pour développer nos idées et notre action, les réunions politiques sont interdites et le pouvoir exerce des pressions sur les gens pour empêcher toute contestation. Nous devons affronter la corruption et la répression. Par exemple, certains journaux critiques comme « La Gazette » sont interdits dans les avions d'Air Madagascar. Néanmoins nous menons des actions d'harcèlement dans toutes les villes ; nous avons tissé des réseaux dans 37 d'entre elles.</p> <p><i>AG : Je sais que l'essentiel de l'action politique a lieu dans les centres urbains, et principalement dans la capitale où Ravalomanana a fait l'essentiel de son score, plus de 75 %des voix. En dehors de Tana, il n'est majoritaire que dans le district de Majunga, mais qu'en est-il dans les campagnes ? Les paysans représentent encore 80 % de la population malgache.</i></p> <p>MB : Nous intervenons dans les campagnes à travers des associations dont une se trouve à l'est de Tana. Le pouvoir a crée une association qui veut régenter les campagnes. Les paysans sont venus nous voir. Ils ont créé une organisation de résistance au pouvoir : Tan Lavatna Anryna (Une région qui est loin du roi). Même à Tana, il y a des « régions loin du roi » : ce sont les quartiers populaires complètement délaissés. Madagascar est un pays riche de ses ressources, mais qui est très pauvre. Les contrats passés avec les multinationales sont opaques. Elles bénéficient de passe-droits, ont leurs entrées par une porte spéciale pour bénéficier de services dont ne disposent pas les nationaux. Air Madagascar et la JIRAMA (Eaux et Electricité) ont été donné a à des sociétés allemandes déficitaires pour une poignée de Francs malgaches. Alors que le SMIG est à 60 000Ar (26 €/mois). Le développement n'est pas au service du peuple qui ne jouit pas de la satisfaction de ses besoins fondamentaux. Les richesses minières de Madagascar encore largement inexploitées sont livrées au pillage de groupes étrangers, notamment canadien. Nous produisons 4 tonnes de saphir, de l'or, des pierres précieuses. A Fort- Dauphin, il a fallu dix-sept ans pour que le projet d'extraction de l'Ilménite* démarre, avec le groupe canadien Rio Tinto. Jusqu'à maintenant ils n'ont rien produit. L'école publique est désertée. Les élèves s'y entassent souvent à 120 par classe, pour un instituteur du primaire*. Les enseignants sont insuffisamment payés, ils touchent à peine le SMIG. Ce sont les parents qui se cotisent pour les rétribuer s'ils veulent que les maîtres restent à l'école au lieu de chercher un boulot compensatoire. Cela contribue à encourager la prolifération d'écoles privées qui ne sont pas toutes confessionnelles. En ce qui concerne la formation des élites, toutes les disciplines existent à Mada mais de valeur inégale. L'inexploitation des talents a conduit à une moins bonne formation. Pour accéder aux hôpitaux publics, il faut payer comme sous le régime de Ratsiraka. Les soins ont été gratuits jusqu'en 1980, avant le tournant libéral. Les Réunionnais venaient se faire soigner à Mada. La bascule a eu lieu cinq ans après 1972. Les médecins pour vivre décemment doivent exercer deux, voire trois boulots.</p> <p><i>AG : une question importante concerne la paysannerie malgache et l'environnement du pays : c'est la culture sur brûlis qui conduit à la déforestation.</i></p> <p>MB : Sur cette question, il y a une avancée*. C'est financé par la communauté internationale et ça fonctionne. Mais il ne suffit pas d'interdire, il faut donner une alternative aux cultures sur brûlis. C'est encouragé par le pouvoir parce que cela amène des sous, des investissements américains notamment. Nous avons des problèmes avec la question de la propriété des terres et du foncier. Au tribunal, 70 % des litiges concernent le foncier. Les propriétés individuelles ancestrales ainsi que les propriétés communales ne sont pas répertoriées. Pour les paysans, la terre appartient à ceux qui y vivent depuis la nuit des temps et la travaillent ; c'est le Tanin-drazana, la terre des ancêtres.</p> <p><i>AG : Nous avons constaté que les conditions de logement et d'hygiène étaient déplorables dans les quartiers populaires de Tana. On voit des chantiers de grande construction, les hôtels pour accueillir les réunions internationales, construits par les chinois, pour la conférence de l'OEA en 2009. Est-ce qu'il y a des logements sociaux, des HLM malgaches ?</i></p> <p>MB : Les derniers logements sociaux construits datent de l'avant 71, comme la cité des 67 ha dans le quartier du COUM. Il faudra au moins cinq ans pour changer réellement les choses dans ce pays.</p> <p><strong>Propos recueillis par Allain Louis Graux, (journaliste, « Les Pays des mille et une nuits » – agence Orient-presse)</strong></p> <p><i>*Albert Zafy (1927- ) a été président de la République de Madagascar de 1993 à 1996.Né à Ambilobe, dans l'ex-province de Diégo Suarez, il est professeur en Médecine (cardiologue). Il a été Ministre dans le Gouvernement du Général Gabriel Ramanantsoa. Elu en 1993, Zafy n'a pas supporté les critiques de l'opposition et décida que le Premier ministre ne sera plus élu par l'Assemblée nationale mais nommé par le président en personne. Il nomma donc le président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) Norbert Ratsirahonana Premier ministre (5 juin 1996). Il perdit sa popularité et fut destitué par l'Assemblée nationale le 5 septembre 1996[1]. Il a été battu par Didier Ratsiraka lors de l'élection présidentielle du 31 janvier 1997. Il termine troisième lors de l'élection présidentielle du 16 décembre 2001 que Marc Ravalomanana remporta au final. Et devient depuis un des chefs les plus virulents de l'opposition malgache avec son mouvement le CRN (Comité de réconciliation nationale).</i></p> <p><i>*Ratsiraka, en tête des 15 candidats, est élu en novembre 1996 avec 50.7 % des voix. Il est dénoncé pour irrégularité par Albert Zaffy, mais prend le pouvoir en février 97. Entre 97 et 2001, il suit les recommandations de réformes « d'ajustements structurels » du FMI et de la Banque Mondiale, comme de rendre payants les soins hospitaliers et l'école et il se lance dans la privatisation des entreprises, rompant avec ses idéaux socialistes qui avaient présidé à ses mandats précédents de 1975 à 1991. Mais il ne suffit pas de privatiser pour sortir du sous-développement. La privatisation de la Solima (carburants) débouche sur une augmentation massive su prix des carburants. En fait les projets n'aboutissent pas, restent dans les cartons des ministères et les crédits sont détournés, les aides disparaissent sans que les travaux et les réformes se réalisent, ce qui provoqua la faillite et la chute du régime.</i></p> <p><i>*l'UNDD, Union Pour le Développement Démocratique, parti radical de gauche de l'ex-président Albert Zaffy.</i></p> <p><i>* Le pouvoir colonial s'était appuyé sur les côtiers pour mâter l'aristocratie de l'ethnie merina dont étaient issus les souverains malgaches qui, avaient conquis et unifié le pays Depuis l'indépendance, le pouvoir politique à Mada se partageait entre les ethnies dites côtières d'origine africaine et celles des Hauts – plateaux d'origine asiatique. Le Président était côtier et le premier ministre des Hauts-plateaux. Ravalomanana a rompu avec cet équilibre ethnique entre les 18 tribus de Madagascar</i> <i>Albert Zafy tente de rassembler l'Opposition / La Tribune : samedi, 8 mars 2008 / Eugène R. … Dans leurs discours d'ouverture, le Pr Zafy et son lieutenant Dr Emmanuel Rakotovahiny ont persisté et signé que le CRN ne reconnaît pas le régime en place. « Un régime dirigé par un homme qui veut installer une monarchie à Madagascar. », a martelé le Pr Zafy. L'Alliance impossible Des dirigeants politiques présents hier ont observé que l'invitation du CRN et de son président Zafy Albert s'inscrit en même temps dans le cadre des tentatives de rassemblement pour une opposition unique face au régime Ravalomanana. Jusqu'à présent, toutes ces tentatives ont échoué. Le CRN a refusé d'adhérer à la plateforme des partis d'opposition mise en place par Roland Ratsiraka, Jean Lahiniriko et Herizo Razafimahaleo après les présidentielles de décembre 2006 car il a boycotté toutes les élections organisées dans le pays depuis l'accession de Ravalomanana au pouvoir. Comment peut-on imaginer une cohabitation entre le Pr Zafy Albert et ses amis qui ne reconnaissent pas jusqu'à présent Ravalomanana comme président de la République d'une part et d'autre part les Marson Evariste, Henri Lecacheur, Pierre Tsiranana, Daniel Ramaromisa... qui étaient à l'époque membres actifs du KMMR (« Komity Manohana an'i Marc Ravalomanana ») ? Et actuellement, des opposants comme Marson Evariste incitent les électeurs à se rendre aux urnes, mais à voter blanc le 16 mars prochain alors que le CRN prône purement et simplement l'abstention. Tout ceci pour faire comprendre qu'une cohabitation ou une alliance s'avère impossible entre certains opposants.</i></p> <p>*<i> Andry Nirina RAJOELINA LES résultats des élections municipales du 12 décembre dernier à Antananarivo n'ont pas réellement été une surprise pour les observateurs avertis de la vie politique malgache.
En effet, ils s'inscrivent dans le processus du changement des mentalités et de comportement de la population tananarivienne qui, il a à peine plus de 2 mois, avait exprimé son ras-le-bol de la misère, des pratiques dictatoriales du Parti TIM au pouvoir, des entorses multiples à la démocratie, en s'abstenant en masse de voter aux élections législatives du 27 octobre 2007. Ce jour-là, 75% des électeurs avaient boudé les urnes : du jamais vu lors de tous les scrutins qui ont jalonné l'histoire de la Grande Ile et de sa capitale ! Les résultats du scrutin du 12 décembre sont sans appel. Nombre d'électeurs inscrits : 620.631 Votants : 273.164 Blancs et nuls : 4.250 Suffrages exprimés : 268.914 Rakotomalala Rafalimanana Hery (TIM) 87.124 (32,40%) Rajoelina Andry Nirina (Independant-Tanora MalagasyVonona) 170.281 (63,32%)</p> <p>Le choix du Président-fondateur du TIM s'est porté sur le Président de la délégation spéciale d'Antananarivo nommé à ce poste il y a 8 mois pour défendre les couleurs du Parti lors des Municipales du 12 décembre. Selon Marc Ravalomanana, le PDS Hery Rafalimanana avait à son actif les rénovations des infrastructures entreprises par le pouvoir central, à Antananarivo, pour la tenue des 7èmes Jeux des Iles de l'Océan Indien. Malheureusement pour lui, les jets d'eau, les jardins et autres gazons, les nouvelles avenues ouvertes à la circulation n'ont pu occulter l'aggravation des problèmes sociaux affrontés par la majorité des habitants de la capitale : stagnation du niveau de vie, inflation, chômage, délestages quotidiens de jour comme de nuit, alors que dans un discours public, le Président Ravalomanana avait annoncé une augmentation de 15% des factures de la JIRAMA, afin, disait-il, de « supprimer les délestages » etc... Dès l'ouverture de la campagne électorale, Marc Ravalomanana et son Gouvernement furent sur le pied de guerre face à l'affluence monstre constatée lors du premier meeting public convoqué par le candidat Andry Rajoelina. Des manœuvres en tous genres furent utilisées pour déstabiliser ce candidat dont le succès risquait de déjouer les plans du pouvoir : propos diffamatoires, tripatouillage des listes électorales, interdiction de meeting dans les sites appartenant à la Commune, menaces et provocations, etc...</p> <p> *L'école : 10 à 110 élèves par classe en deux session le même jour. J'ai pu voir à Daraina , une école privée financée par les parents où les enfants s'entassaient à 107 dans une paillote sombre, sans éclairage… NDLA</i></p> <p><i>*L'ilménite est un minerai utilisé pour les composants électroniques. Le cobalt de Toamasina. La structure du projet Ambatovy fait appel à une prouesse technologique de haut niveau.
Le minerai, de la terre contenant près de 1% de nickel et 0,10% de cobalt en moyenne, sera extrait à Ambatovy Moramanga, à 220 kilomètres de Toamasina. Il sera acheminé jusqu'à l'usine de Toamasina par un pipeline long de 220 kilomètres sous forme de pulpe, mélange boueux contenant 40% d'eau. Cette matière semi liquide sera pompée et conduite dans un pipeline depuis la rivière Mangoro, située à 28 kilomètres de la mine. Les résidus seront ensuite stockés dans un parc géant spécialement aménagé à cet effet.
Ce parc a une taille capable de contenir les 125 millions de tonnes de terre en provenance de la mine pendant 30 années, la durée prévue du projet. 60 000 tonnes de nickel et 5 600 tonnes de cobalt devront ensuite être exportées à partir du port de Toamasina. Actuellement, près de 8 000 ouvriers sont enregistrés dont environ 600 expatriés. La grande majorité de ces personnes travaillent pour les dizaines de grandes entreprises chargées de construire les différentes infrastructures. Mais cet effectif de la main-d'oeuvre pourra doubler dans les mois à venir et atteindre le pic de 20 000 personnes. L'arrivée prochaine de 5 000 ouvriers étrangers constitue un des moments importants du projet. (selon l'Express de Madagascar) Dynatec, une société américano-canadienne et Somotimo-corporation, une société de courtage japonaise, prévoient d'exploiter ces mineras pendant 27 ans. Ce site recèle 30 ans des besoins mondiaux en nickel, 5 % des réserves mondiales et 10% des réserves mondiales en cobalt. Une dizaine d'autres minerais sont présents sur le site, du zinc et du cuivre, dont la production est estimée de 1 à 2 tonnes /jour. Lors des réunions avec la population concernée, une question revenait sans cesse : l'exposition permanente au nickel et au cobalt est-elle dangereuse pour la santé ? Les investisseurs ont affirmé que non, pourtant la directive de l'OMS sur le nickel est provisoire en l'absence d'informations sur sa nocivité. Ils affirment aussi que l'impact sur les nappes phréatiques, les rivières et les sources seront peu importants, et que les zones d'exploitation seront reboisées au fur et à mesure. Ce produit présent dans l'air ambiant est cancérigène en milieu professionnel et les environnementalistes estiment que le nickel assèche le sol. Les paysans malgaches en craignent les effets après 27 ans d'exploitation… Quand on constate comme je l'ai vu, l'énormité des excavations pour installer le pipe-line qui transportera les boues, la déforestation, la défiguration de la nature, on reste perplexe sur c les bonnes intentions exprimées par les exploitants…</i> Allain Graux</p> <p><i>Ressources pétrolières et minières à Madagascar Les réserves pétrolières en offshore de Madagascar se trouvent dans les bassins de Mahajanga et de Morondava la ou 90% des efforts de pêche crevettière se concentrent. L'exploitation pétrolière aura des impacts environnementaux sur cette zone et des conflits entre la filière crevettière et le secteur pétrolier, pourraient en résulter. Jusqu à preuve du contraire, les crevettes font partie des premiers produits d exportation du pays. Qits minerals madagascar (QMM) dans l'exploitation de l'Ilménite à Tolagnaro, de la société d'état KRAOMA pour le chrome, de sheritt-DYNATEC dans l'extraction de cobalt et de nickel, Madagascar oil et EXXON mobil concernant l'exploitation pétrolière. Les pollutions des eaux, les stockages des produits dangereux, la pollution de l'air sont les principales menaces que peuvent représenter ces activités. L'Etat malagasy ne dispose pas actuellement des capacités suffisantes pour effectuer toutes les contrôles de pollution nécessaires.</i> (Pakysse)</p></div>