La Gauche Cactus
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frSPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP)Ne pas laisser nos ainés dans la main invisible du marché
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article27382022-02-14T01:52:00Ztext/htmlfrPatrick Le Hyaric<p>Si le scandale ORPEA a mis en lumière les graves carences de la prise en charge de nos aînés, déjà dénoncées auparavant sans que cela changeât quoique ce soit, ce n'est que la partie apparente d'une incurie dont les pouvoirs publics sont responsables, voire complices. Dans sa lettre sur le net, que nous reprenons ici, Patrick Le Hyaric en démonte le mécanisme et ouvre des pistes pour en sortir</p>
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>Quand un système économique utilise le vieillissement de la population comme source de rentabilité financière, la société atteint un insupportable niveau d'anti-humanisme. Plus, depuis la fin du monopole des pompes funèbres, se développe un business de la mort. C'est ce que révèle le livre de Faouzi Bensebaa et Fabien Eymas publié cette semaine, Le business de la mort - les acteurs du trépas en France. Un nouveau cap écoeurant est franchi. Il montre à quel point le capitalisme fait ventre de tout. De la naissance à la mort, la vie de chaque être humain n'est qu'une « valeur d'échange » pour ces rapaces assoiffés d'accumulation du capital.</p> <p>Ainsi, le capitalisme veut réduire la vie humaine, la nature à l'état de ressources à exploiter toujours plus : l'alimentation, la santé, le sport, la culture, le travail, l'eau, les transports, l'éducation, les villes et les campagnes ne sont plus des biens communs, mais des sources de profits exploitées par quelques firmes privées au détriment de l'intérêt général et de l'immense majorité.</p> <p><strong>Profits et pandémie</strong></p> <p>Même la pandémie leur permet d'augmenter leurs profits. Ainsi, le rapport d'Oxfam confirme que les dix personnes les plus riches du monde ont doublé leur fortune durant la pandémie tandis que 160 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté. Et, on n'en parle si peu, en deux années, dix-sept millions de personnes sont mortes dans le monde, victimes de ce virus incontrôlable.</p> <p>Un tel bilan dévastateur était inconnu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pendant ce temps, les ultras riches grossissaient encore et encore. Ces dernières années, le 1% des plus fortunés a accumulé vingt fois plus de richesses que n'en possède en tout, la moitié des plus pauvres de l'humanité. C'est inimaginable pour le commun des mortels. Quand une famille modeste, à la campagne comme à la ville, tire la langue pour finir le mois, les dix personnes les plus riches au monde dépensent chacune l'équivalent d'un million de dollars par jour. Elles ont accumulé tellement, qu'à ce rythme journalier, il leur faudrait 414 années de vie pour dépenser toute leur fortune.</p> <p>Cela rend encore plus insupportable la bassesse vers laquelle est entraînée la campagne électorale actuelle. Pendant que l'extrême-droite appelle à faire la chasse à son prochain, les droites multiplient les propositions pour que ces riches deviennent toujours plus riches. Il ne faut plus laisser faire. Il est absolument indispensable que les progressistes et les humanistes sortent des pièges tendus en permanence pour détourner le débat public. Un jour, c'est la farce de la primaire populaire, le lendemain les campagnes de dénigrement sur l'état de « la gauche », le surlendemain les opérations de récupérations d'une réunion de policiers…Ces derniers sont aussi victimes des hausses des prix, du blocage des salaires des fonctionnaires, des compressions d'effectifs dans les services publics. Les droites et les médias à leur service ne leur parlent que pour installer un climat de guerre dans le pays.</p> <p>Pendant ce temps-là, les profits des entreprises cotées en bourse sont astronomiques. Google, qui ne fait que piller ce que d'autres ont produit, engrange 76 milliards de profits. Le groupe Pfizer, qui fournit la majorité des vaccins contre le Covid-19 est à l'avant-garde des conglomérats qui agissent contre la levée des brevets.</p> <p>Cela se comprend aisément. Ce groupe vend aux autorités publiques 17,20 € aux États-Unis et 19,50 € en Europe, le vaccin qui lui coûte 1€ à la production. Quant à Moderna, selon le Financial Times, elle vend son vaccin 22,60 €. Pour ces groupes, la pandémie c'est le jackpot ! Et, ils passent deux fois à la caisse. Une première fois en bénéficiant des crédits publics de soutien à production, de découvertes de chercheurs du public, et une seconde fois, grâce aux commandes publiques de leur production. En somme, quand vous êtes malade du Covid, vous améliorez la santé des actionnaires de Pfizer, de Moderna et compagnie. Le capitalisme a fait de la santé publique mondiale, une marchandise.</p> <p><strong>Vieillissement contre 150 milliards pour la finance</strong></p> <p>C'est la même logique avide et vénale qui produit le scandale ORPEA, des EHPAD et des maisons de retraites. Là encore, les pouvoirs successifs ont organisé la mainmise des groupes privés sur le grand âge et la dépendance. Faites l'expérience. Recherchez sur Internet des renseignements sur les maisons de retraite… Les premières informations qui s'afficheront sur vos écrans sont des publicités pour vous inciter à investir votre argent dans ces groupes privés qui gèrent des Établissements d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD). On ne vous parlera pas de conditions d'accueil, de qualité des soins, mais de placements « dans une résidence sénior pour un rendement financier de 5,4 % net d'impôt ».</p> <p>Le message est clair : « investir sur la vieillesse » peut rapporter gros. Au point d'être aujourd'hui parmi les investissements en bourse les plus juteux. La fameuse « silver-économie » vise, selon le jargon des investisseurs, « à faire de la vieillesse un levier économique ». Autrement dit, le progrès de société que constitue l'allongement de la durée de la vie devient un moyen de grossir le portefeuille des financiers. Le vieillissement des personnes, après leur vie de travail, est devenu un marché financier évalué aux alentours de 150 milliards d'euros.</p> <p>C'est ce magot qui aiguise l'appétit des puissances d'argent qui ont créé des groupes pour s'enrichir sur le dos des familles, des résidents et des personnels. Ainsi les actionnaires, du désormais tristement célèbre groupe ORPEA, sont logés dans un grand fonds canadien, le Canada Pension Plan (CPPIB), qui après avoir ramassé le butin, s'empresse de le cacher dans des paradis fiscaux pour échapper à l'impôt et donc au financement des biens communs. Par ailleurs, ce même fond gère le régime de retraite privé de 20 millions de Canadiens. On comprend ici, l'empressement des droites et de la droite macroniste à privatiser retraites et sécurité sociale. Le fondateur de CPPIB est devenu ainsi un milliardaire classé parmi les plus grandes fortunes de France selon le magazine Challenges.</p> <p>Averti, le directeur général de ce groupe, qui décidait des réductions de la qualité des repas et des soins, a vendu une bonne part de ses actions, après avoir reçu le questionnaire de Victor Castanet, l'auteur des Fossoyeurs. Voyant le scandale arriver, il a vendu, les 27 et 28 juillet derniers, 7 500 titres ORPEA à 107,80 €. Ainsi, Il a engrangé en deux jours un pactole de 800 000 €. Depuis les révélations concernant son groupe, le cours de l'action depuis a perdu 65% de sa valeur. De leur côté, d'autres actionnaires comme Sycomore Asset Management ou la Banque Postale ont vendu leurs titres Orpéa il y a quelques jours. Une filiale de Natexis est en train de faire de même. Le groupe Peugeot, également actionnaire, s'interroge encore. Ainsi va la vie au royaume du capitalisme le plus sauvage. De son côté le groupe Korian, l'autre géant exploiteur de « l'or gris », a pour actionnaire le Crédit Agricole, la BNP ou la banque américaine JP Morgan.</p> <p><strong>Il y a des responsables. Leurs adresses ? les ministères</strong></p> <p>Mais si, après les révélations de nombreuses enquêtes journalistiques et la parution du livre Les Fossoyeurs, on se satisfaisait du changement de direction à la tête du groupe ORPEA et de sa convocation par le gouvernement, on se condamnerait à la poursuite d'un système impulsé et adoubé par des pouvoirs successifs au nom sans doute de « la liberté d'entreprendre » qui n'est que le cache-sexe de la liberté de tout exploiter.</p> <p>Un certain nombre de dirigeants politiques et de membres du gouvernement peuvent bien s'offusquer. Ils sont responsables de ce système. Il porte un nom : capitalisme. Ne pas le désigner, ne pas en démonter les rouages conduits au fatalisme, à l'écrasement des idées de transformation progressiste et communiste. Le pouvoir et la droite font de la politique quand ils disent maintenant diligenter des enquêtes via les Agences Régionales de santé. Mais de quoi parlent-ils exactement quand les ARS ont pour mission de s'assurer de « l'amélioration des performances » et entretiennent avec les EHPAD « un dialogue de gestion ». Où est l'humain ? Où est la vie ? Où sont l'affectif et le simple respect là-dedans ? Nulle part. Il est donc indispensable de porter le fer dans la plaie pour porter une autre cohérence, un autre projet, une autre société.</p> <p>Cette situation est le résultat de décisions politiques des pouvoirs successifs qui ont accordé des autorisations d'exercer à ces groupes, délivrées par les agences de santé, avec les soutiens complices de ministres et d'anciens ministres devenus « conseillers économiques ». En restreignant l'offre de lits, en délaissant les structures publiques, alors que la demande explose, l'État favorise l'augmentation permanente du prix d'entrée dans un EHPAD. Ces groupes privés se gavent à la source des aides publiques distribuées sans contrôle pour les missions de soins. Ainsi, ces établissements font payer à chaque pensionnaire, une fortune et touchent en sus des aides de l'État, des départements et des régions. Alors que le secteur public doit se financer auprès des banques, le secteur privé vend par avance ses chambres à des prix avoisinant 200 000 € à des particuliers ou des financiers qui bénéficient d'une réduction d'impôt grâce à un dispositif inventé sous la présidence de Mr Sarkosy. Ajoutons que ces structures privées bénéficient d'une réduction de cotisations sociales sur les salaires jusqu'à 1,4 smic ce qui constitue une distorsion de concurrence organisée contre le secteur public. Ajoutons les opérations où une même structure est revendue à des sociétés civiles immobilières propriétés du même groupe, pour améliorer la rentabilité favorable à la rémunération des actionnaires-propriétaires. Ce ne sont que de purs spéculateurs sans autres considérations, ni état d'âme.</p> <p> « L'économie de la vieillesse » n'a donc rien d'une activité humaniste pour permettre aux plus âgés de vivre bien leurs vieux jours grâce à des services et des soins. Elle s'insère dans ce système capitaliste, dans son stade de développement actuel, qui pousse au paroxysme la marchandisation de toutes les activités dont la santé et le grand âge, doublée de la financiarisation de l'économie. Le changement de direction du groupe français montre que le rapport de force évolue à la suite de ces révélations. Mais c'est le système qu'il faut changer.</p> <p><strong>Un service public national de l'aide à l'autonomie.</strong></p> <p>Les 2,5 millions de personnes qui vont dépasser les 75 ans prochainement ne doivent pas être considérées comme « des parts de marché » exploitables à merci par les fonds financiers et les banques. Ces personnes âgées et leur famille doivent pouvoir s'appuyer sur un service public national décentralisé de l'aide à l'autonomie. La grande vieillesse comme la santé, doivent échapper à la violente loi de l'accumulation du capital privé.</p> <p>Cela appelle un nouveau projet humaniste avec la construction de maisons de retraite publiques ou associatives disposant de moyens public suffisants ; la création des centaines de milliers d'emplois qualifié dans les EHPAD pour tendre vers un soignant par résident, une centaine de milliers d'aides à domicile et un statut pour les « proches-aidants » ; la construction de nouvelles structures publiques en lien avec les collectivités territoriales et la mise sous tutelle des EHPAD privés. Pour y parvenir, la Sécurité sociale doit être élargie et renforcée, afin qu'elle puisse prendre en charge les personnes qui en ont besoin, d'une loi grand âge maintes fois promise. C'est une autre cohérence de société qu'il est nécessaire d'engager. Non plus soutenir les rapaces, comme ORPEA, mais favoriser en toute chose l'intérêt général humain.</p></div>
A propos de la pandémie, du vaccin et du pass sanitaire
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article26702021-08-17T07:34:00Ztext/htmlfrPatrick Le Hyaric<p>Directeur de L'Humanité, Patrick Le Hyaric nous livre sa position dans les débats en cours. Un texte rigoureux et instructif, paru dans sa lettre hebdomadaire.</p>
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<div class='rss_texte'><p>La pandémie repart de plus belle, démentant ainsi une nouvelle fois les propos gouvernementaux selon lesquels « nous sommes sortis de la pandémie de manière durable ». Le virus Sars-CoV-2 mute et mute sans cesse, comme un défi lancé aux êtres humains. Celui d'Inde n'est pas le même que celui du Brésil. Le variant Delta est 60 fois plus transmissible que le premier variant baptisé Alpha, qui lui-même était 50 fois plus transmissible que la souche originelle. Un porteur du virus contamine 6 personnes autour de lui en moyenne. Le port du masque et les mesures de protection « barrières » restent essentiels à la prévention de la transmission. La vaccination, qui touche à peu près la moitié de la population de notre pays, est un atout décisif. Les études montrent que celles et ceux qui sont vaccinés sont bien protégés contre les formes sévères de la maladie. Cela n'empêche pas, dans certains cas, d'être atteint d'une forme bénigne de la maladie et de transmettre le virus.</p> <p>La vaccination est donc le moyen efficace pour une protection individuelle et à terme collective. Encore faut-il que tout habitant de la Terre ait accès aux vaccins. Et chez nous, les plus vulnérables, les plus précarisés n'y ont pas eu accès en temps et en heure, et trouvent encore plusieurs obstacles sur leur chemin. A ceci s'ajoute la grande défiance à l'égard des pouvoirs et des institutions, nourrie par les contradictions des décideurs qui nous ont expliqué tour à tour que « le masque ne sert à rien », puis « les gens ne se contaminent pas au travail », puis « la vaccination ne sera pas obligatoire », ou encore les tergiversations autour du vaccins Astra-Zeneca.</p> <p>Au lieu de créer les conditions d'un dialogue public entre les scientifiques, les professeurs et médecins de toutes disciplines sur les stratégies médicales et sanitaires ou encore sur les avantages et les inconvénients des vaccins, le président de la République a fait croire qu'il était omniscient et a décidé de tout, tout seul, rabaissant le Parlement et son gouvernement, passant outre les avis du Conseil scientifiques et d'autres instances.</p> <p><strong>Au fait, où est passée la conférence citoyenne sur la vaccination ?</strong></p> <p>Nos concitoyens sentent plus ou moins confusément, comme ils l'ont exprimé par leur lourd silence à l'occasion des élections cantonales et régionales, que tout ceci ne tourne pas rond. Ils sentent que la pandémie sert désormais à des choix politiques qui n'ont rien à voir avec son éradication. Le moyen pour faire voter le passeport sanitaire et ses objectifs visant à restreindre les libertés et le droit (au) du travail pousse à une société encore plus fracturée.</p> <p>Le pouvoir construit un affrontement entre partisans du vaccin et opposants à celui-ci, tout en renvoyant toute forme de discussion et de contestation dans les bras de l'extrême droite. L'opération est rondement menée, en plein cœur de l'été, et le télé-président de revenir à la charge sur les réseaux sociaux pour répondre – en tee-shirt depuis le fort de Brégançon – à celles et ceux qui manifestent, feignant ne pas comprendre les diverses raisons qui les poussent à battre le pavé. Celles-ci vont en effet de la nature liberticide du passe sanitaire à d'autres revendications comme l'exigence de nouveaux moyens pour notre système de santé publique. Et que dire du secret qui entoure les contrats d'achat des vaccins, ou encore de l'annonce d'une nouvelle augmentation de leurs prix alors que les firmes pharmaceutiques engrangent milliards et milliards de profits sur le dos de celles et ceux qui souffrent ?</p> <p>Tout le monde sait que pour rendre efficace la vaccination, il faudrait prioritairement cibler les personnes à risques et ceux qui, de diverses manières, ont été éloignés des services de santé. Mieux vaudrait donc d'abord prioriser les actes de soins et non des mesures de police. Ceci suppose donc, d'abord, un système de santé rénové avec bien plus de personnels. Ceux-ci devraient d'ailleurs disposer de formations sur l'évolution des médicaments qu'ils distribuent et sur les avantages et inconvénients du vaccin. Il conviendrait aussi de déployer une mobilisation mondiale pour que rapidement tous les habitants de la planète aient accès aux vaccins. Ceci impliquerait notamment la levée des brevets et la construction de centres de production dans tous les pays, dans le cadre d'une grande coopération au niveau international.</p> <p>Au lieu de cela, on assiste à un chantage à but politique. On sait que le QR code est plus utilisé par les populations les mieux insérées, et bien moins chez les plus modestes, pauvres ou précaires. En divisant ainsi les gens, le pouvoir veut éviter les vrais débats : le démantèlement des services publics, les féroces politiques d'austérité qui ont assommé l'hôpital et le système de santé, l'affaiblissement des services sociaux, et le système éducatif tandis que la politique culturelle nationale n'existe pas, laissée aux marchands ou aux régions. L'opération est grotesque : le pouvoir transforme les victimes de sa politique en coupables en dénonçant leur ignorance, leur relâchement ou leur irrationalité.</p> <p>Pendant ce temps rien ne dit que les nouveaux variants vont disparaitre, et l'immunité collective est encore loin. Après avoir expliqué que le virus ne contaminait pas au travail voici, que la prétendue ministre du Travail explique que pour un travailleur en CDD, l'employeur peut rompre le contrat de travail sans « dommages et intérêts, ni indemnités compensatrices ». De leur côté, les travailleurs non vaccinés qui ont un contrat à durée indéterminée devront rester chez eux sans salaire, soit une mise à pied ou un licenciement déguisé. Et après cela on voudrait que les gens restent silencieux ! Evidemment, comme toujours les actes délictueux ou les mots d'ordre tordus sont utilisés par le pouvoir et les médias dominants pour discréditer le mouvement actuel de protestation.</p> <p>C'est avec cela que joue le président dans sa campagne électorale pour tenter de se faire réélire, tout en réactivant le clivage avec l'extrême droite et tout en effaçant les forces de gauche, qui ont puissamment combattu le passe sanitaire au Parlement, en votant contre. C'est une duperie sans nom quand on observe l'actuel mouvement qui est bien plus divers que ce qui s'en dit dans les cercles du pouvoir. Il est impératif de replacer l'hôpital public, les systèmes de soins, la défense et l'amélioration des services publics, l'articulation des grands enjeux sociaux et environnementaux au cœur des débats.</p> <p><i>Paru dans <a href="https://patrick-le-hyaric.fr/la-lettre-de-patrick-le-hyaric/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>https://patrick-le-hyaric.fr/la-let...</a></i></p></div>
Numerus clausus : il y a urgence !
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article26682021-08-16T07:24:00Ztext/htmlfrChristophe Prudhomme<p>Notre ami Jean-Marc Guillon a attiré notre attention sur ce billet du docteur Christophe Prudhomme paru dans l'Humanité, qui alerte sur la politique malthusienne et restrictive des instances gouvernementales et médicales à un moment où la santé publique est en danger. Comme Jean-Marc est de bon conseil, on publie aussi.</p>
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>Alors que l'épidémie de Covid-19 a démontré – s'il en était besoin – que nous manquions de médecins en France, le gouvernement actuel persiste dans sa politique de restriction du nombre d'étudiants dans les facultés de médecine. M. Macron accumule en effet les mensonges, dans le cas présent l'annonce d'une réforme du mode de sélection avec la « suppression du numerus clausus ».</p> <p>En fait, il n'en est rien. Car si le gouvernement ne fixe plus un nombre annuel d'étudiants entrant en deuxième année de médecine, il a délégué cette tâche aux universités dans les régions. Tout cela avec une perversité sans nom car, même les facultés qui auraient pu augmenter les quotas ne l'ont fait qu'à la marge, faute de moyens. En effet, dans le cadre de l'autonomie des universités, datant du quinquennat de Sarkozy, les budgets ne sont pas à la hauteur des besoins.</p> <p>À cela s'ajoute la position du représentant national des doyens des facultés de médecine, qui ne souhaite pas « trop augmenter le nombre d'étudiants pour ne pas avoir trop de médecins après 2030 » ! Le résultat est catastrophique pour les étudiants en cette fin d'année de mise en place de la réforme : un nombre de places insuffisant au concours avec une absence de possibilité de redoublement, la nouveauté de l'année, renvoyant les recalés à des études en licence, avec une possibilité de réintégrer les études de médecine ensuite.</p> <p>La mobilisation des étudiants a permis, sous la pression d'un rapport sénatorial et d'une injonction du Conseil d'État au gouvernement pour qu'il revoie sa copie, d'apporter des évolutions qui ne proposent cependant pas une solution pérenne au problème. La conséquence est un gâchis immense et des jeunes sacrifiés qui, pour ceux qui ont la chance d'avoir une famille qui peut les soutenir, vont essayer de poursuivre leurs études à l'étranger. La presse belge vient de se faire l'écho d'un afflux d'étudiants français dans leurs facultés de médecine. Nous constatons ainsi que le gouvernement profite de la crise pour poursuivre sa politique d'organisation de la pénurie de médecins, lui servant en particulier d'argument pour restructurer et fermer des services et des hôpitaux.</p> <p><i>Paru dans L'Humanité</i></p></div>
Pendant que le Covid galope, la braderie hospitalière continue
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2605
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article26052021-04-01T11:15:56Ztext/htmlfrSylvain EthiréNi le président de la République, ni le premier ministre, ni celui de la santé ne pipent mot sur les fermetures hospitalières, car il y a, semble-t-il, des limites à la transparence. Voici de bonne source (Syndicats des Médecins Hospitaliers F.O, CGT, CGC), quelques mesures prévues par notre gouvernement, dans les hôpitaux publics, sujet sur lequel il se tait. Centre.Hospitalier d'Aix-en-Provence : 50 lits de chirurgie et 15 de rhumatologie fermeront. (...)
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>Ni le président de la République, ni le premier ministre, ni celui de la santé ne pipent mot sur les fermetures hospitalières, car il y a, semble-t-il, des limites à la transparence. Voici de bonne source (Syndicats des Médecins Hospitaliers F.O, CGT, CGC), quelques mesures prévues par notre gouvernement, dans les hôpitaux publics, sujet sur lequel il se tait.</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Centre.Hospitalier d'Aix-en-Provence : <strong>50</strong> lits de chirurgie et 15 de rhumatologie fermeront.</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Centre.Hospitalier.Universitaire de Reims : <strong>184</strong> lits à supprimer</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> CHU de Caen : <strong>299 lits</strong> d'hospitalisation conventionnelle à Supprimer. (compensée par seulement 59 places d'hospitalisation de jour)</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Hôpital de Dole : menace de fermer le service de chirurgie</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> CHU de Nancy : <strong>78</strong> lits déjà fermés ; menace de transférer la chirurgie à une clinique proche</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Centre.Hospitalier Châtellerault : menace de fermeture du service des urgences.</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> CHU de Tours : fermeture prévue de <strong>360</strong> lits.</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> 3 Hôpitaux en Essonne (Juvisy- Longjumeau- Orsay) devront fusionner : <strong>600</strong> lits en moins</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Après la greffe hépatique l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris ferme le service de greffe cardiaque à Henri.Mondor Créteil 94, confirme la fermeture des hôpitaux Bichat Paris 75018 et Beaujon Clichy 92, fusionnés dans un hôpital unique à St-Ouen 93 en Partenariat-Public-Privé, selon le modèle des hôpitaux du Royaume-Uni dont 75% appartiennent à Bouygues. Il en résultera <strong>400</strong> lits en moins. S'y ajoute la fermeture prévue des <strong>1000</strong> lits des soins longue durée dans l'ensembles des hôpitaux de l'AP-HP</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> CHU Grenoble : fermeture de <strong>33</strong> lits de Réanimation et <strong>37</strong> lits de soins critiques</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> CHU Lyon Edouard.Herriot : <strong>59</strong> lits de chirurgie, <strong>15</strong> lits de gériatrie, <strong>47</strong> lits de médecine, soit <strong>121</strong> lits fermés en 1an.</p> <p><img src="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif" width='8' height='11' class='puce' alt="-" style='height:11px;width:8px;' /> Centre.Hospitalier.Spécialisé psychiatrique Le Vinatier à Bron : <strong>151</strong> lits fermés</p> <p>A part ça, tout va très bien, madame la marquise, tout va très bien* !</p> <p><strong>Merci à Jean-Marc Guillon pour nous avoir fourni ces précieuses informations <i></p>
</h3>
<p> !</p> <p><i>*Paroles et musique de Paul Misraki, créée en 1935 par Ray Ventura et ses collégiens</i></p></div>
L'échiquier géopolitique retarde l'approbation du vaccin Sputnik V
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article25962021-03-15T14:10:00Ztext/htmlfrEduardo FabbroLa pandémie Covid redistribue les cartes de la géopolitique mondiale. La Russie et la Chine ont émergé depuis la marge avec leurs propres vaccins alors que l'Occident représentait 90% de la production des, jusqu'à présent, trois laboratoires autorisés à fabriquer le vaccin, Pfizer-BioNTech, AstraZeneca-Oxford et Moderna. Ce jeudi 11 mars, l'Agence Européenne des médicaments, AEM, a à son tour approuvé la distribution du vaccin Johnson & Johnson. C'est le premier (...)
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>La pandémie Covid redistribue les cartes de la géopolitique mondiale. La Russie et la Chine ont émergé depuis la marge avec leurs propres vaccins alors que l'Occident représentait 90% de la production des, jusqu'à présent, trois laboratoires autorisés à fabriquer le vaccin, Pfizer-BioNTech, AstraZeneca-Oxford et Moderna. Ce jeudi 11 mars, l'Agence Européenne des médicaments, AEM, a à son tour approuvé la distribution du vaccin Johnson & Johnson. C'est le premier antidote qui fonctionne avec une dose unique et qui peut être conservé au réfrigérateur pendant trois mois. L'AEM a une liste d'attente avec 20 autres produits, dont Sputnik V. Bien que son efficacité ait été prouvée grâce à une utilisation en temps réel dans de nombreux pays, dont l'Argentine et 8 autres pays d'Amérique Latine, les Européens font durer l'autorisation finale avec des arguments qui ne sont pas toujours très clairs. Selon le RDF, le fonds souverain russe en charge de l'approvisionnement de Spoutnik V à l'étranger, 48 pays le fournissent actuellement à une population de 1,2 milliard d'êtres humains.</p> <p>En principe, Sputnik V est en phase d'« évaluation » pour l'Agence européenne. Cependant, il existe un échange permanent d'accusations entre Moscou et l'UE. Cette dernière a fait preuve d'une grossièreté et d'une mauvaise foi extraordinaires à l'égard du vaccin russe. Une responsable de l'Agence européenne des médicaments (Christa Wirthumer-Hoche) a déconseillé aux pays de l'Union de recourir au Spoutnik V sous prétexte que ce vaccin était « une roulette russe ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé ces déclarations « regrettables » et a exigé des « excuses ». Le palmarès de la mauvaise foi a été atteint par la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, qui se demandait pourquoi la Russie propose théoriquement des millions et des millions de doses sans faire suffisamment de progrès dans la vaccination de sa propre population ».</p> <p>L'AEM a mis trois mois à autoriser quatre vaccins (Pfizer-BioNTech, AstraZeneca-Oxford, Moderna et Johnson & Johnson). Le dernier, Johnson & Johnson, est entré dans le processus en février. Au total, il y a trois autres vaccins en attente d'autorisation européenne, c'est-à-dire qu'ils sont dans la phase dite d' « examen continu » : Novavax, CureVac et Sputnik V. Moscou se moque du retard dans l'autorisation de son vaccin et s'interroge (sur Twitter) « s'il vaut vraiment la peine de participer au processus d'évaluation si l'Union européenne (UE) n'a pas l'intention d'ajouter Spoutnik V à son portefeuille de vaccins ». L'Europe prétend que les données fournies par la Russie ne sont pas entièrement « convaincantes » et, comme il s'agit de la première formule produite en dehors de l'Occident avec l'ambition d'être distribuée dans les pays occidentaux, cela exige que « les usines de production soient inspectées » (Ursula Von der Leyen). Malgré tout, Sputnik a surmonté la méfiance de plusieurs pays. Au total, Moscou a commandé 815 millions de doses, la Chine 720 millions, les laboratoires US 8,1 milliards et les Européens 4,1 milliards.</p> <p>Les commandes de vaccins occidentaux dépassent de loin celles de la Russie et de la Chine. Jeté, méprisé, délégitimé et mis de côté d'abord par les puissances occidentales, le vaccin russe et les vaccins chinois (Sinopharm et Sinovac) entament leur lente ascension là où avant ils voyaient les portes se refermer, c'est-à-dire en Occident lui-même. Le premier à forcer l'accès malgré la mauvaise volonté des Européens a été Spoutnik V. Dans les pays de l'UE, seules la Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie l'ont réservé pour leur campagne de vaccination. Mais la peur peut être plus puissante que le pouvoir lui-même. Les énormes retards dans la fourniture du vaccin par Pfizer-BioNTech et AstraZeneca-Oxford ont fait entrer petit à petit la formule russe par la petite porte. Initialement, 55 millions de doses étaient prévues d'ici juin pour le nouveau vaccin Johnson & Johnson approuvé. Cependant, on parle déjà de retards dans le calendrier.</p> <p>L'Italie, maintenant, vient d'officialiser un accord avec Moscou pour produire le vaccin en Italie. La chambre de commerce italo-russe a révélé le 9 mars que « à partir du 9 juillet 2021, Spoutnik V sera produit en Lombardie ». L'accord prévoit la production de « 10 millions de doses entre le premier juillet et le premier janvier 2022 ». Il s'agit en fait du premier accord à l'échelle européenne pour la production, sur le territoire de l'UE, du vaccin de Moscou. Selon la Russie, son dispositif actuel lui permet de fournir à l'Europe environ 50 millions de doses entre avril et juin 2021, maintenant, il vient d'officialiser un accord avec Moscou pour produire le vaccin en Italie.</p> <p>La guerre pour obtenir des doses supplémentaires a déclenché une lutte entre l'Union Européenne et les laboratoires et une guerre interne entre les mêmes pays du Vieux Continent. Critiquée par la lenteur de la campagne de vaccination, Ursula von der Leyen a annoncé mercredi 10 mars un nouvel accord avec Pfizer-BioNTech visant à obtenir quatre millions de doses supplémentaires avant fin mars. Dans le même temps, le président du Conseil européen, Charles Michel, a accusé le Royaume-Uni de mettre son veto sur les exportations du vaccin AstraZeneca-Oxford vers l'Union Européenne. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a rejeté l'accusation et a réaffirmé que son pays « s'oppose au nationalisme vaccinal sous toutes ses formes ».</p> <p>Confrontation ouverte</p> <p>Comme pour les masques en 2020, la confrontation entre États et laboratoires se déroule devant l'opinion publique. C'est aussi évidement que la position politique de l'Europe à propos du vaccin russe. Si 1200 millions de personnes se tournent vers Spoutnik V dans le monde, on se demande de quoi l'UE a besoin comme autre condition pour ouvrir ses portes. Le paradoxe est la norme. Le siège de la Commission Européenne est situé en Belgique. Bruxelles est la capitale de l'Europe par excellence. Cependant, la campagne de vaccination belge est l'une des plus chaotiques. Moins de 3% de la population a été vaccinée. Les pourcentages ne sont pas plus encourageants pour l'UE dans son ensemble. 6,1% de ses citoyens ont été vaccinés avec une première dose contre 17,1% aux États-Unis, 21% au Chili, 32% en Grande-Bretagne et 57% en Israël.</p> <p>Des autorisations de fourniture des vaccins trop lentes, des obstacles logistiques, une programmation médiocre, une lenteur exaspérante dans l'application des décisions et des retards dans les laboratoires expliquent le rythme d'escargot avec lequel l'Europe avance. Selon les données de la Commission, les laboratoires Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca ont livré jusqu'à présent 57 millions de doses. Aux États-Unis, Pfizer-BioNTech et Moderna ont distribué 100 millions de doses. Le coup le plus dur a été l'évaporation de 80 millions de doses promises par AstraZeneca. Sur les 120 millions prévus, le laboratoire britannico suédois n'est en mesure d'en livrer que 40. AstraZeneca ayant respecté les volumes et les délais convenus avec le Royaume-Uni, à Bruxelles, on soupçonne que le laboratoire a vendu à Londres (22 millions de personnes vaccinées) des doses initialement destinées à l'UE.</p> <p>L'Occident n'a pas mis un sou pour le développement de Spoutnik V. Au lieu de cela, il a dépensé un total de 16 milliards de dollars exclusivement sur des fonds pour la recherche et la production d'autres vaccins à partir de laboratoires privés (Operation Warp Speed). L'UE a investi 2,9 milliards de dollars dans ces aides. L'Occident a laissé Spoutnik V dans le congélateur. Les désaccords avec Moscou et la politique de géométrie variable que l'UE applique quand cela lui convient, ainsi que la crainte que la Russie étende son influence dans la zone occidentale ont dépassé de loin d'autres considérations. Un climat torride de « guerre froide » entoure la production et la distribution de vaccins. Ce climat va bien au-delà des antagonismes entre Russes et Occidentaux. Cela concerne également les relations entre les pays de l'axe occidental et leurs laboratoires.</p> <p><i>Eduardo Febbro est correspondant du quotidien argentin Página 12 et journaliste de RFI à Paris. Article paru en espagnol dans Pagina 12 et en français dans El Correo de la Diaspora (<a href="http://www.elcorreo.eu.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://www.elcorreo.eu.org</a>)
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Projet de loi 2021 de financement de la Sécurité Sociale : Non à la ponction des assurés ! Non aux diminutions de lits et de services !
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2543
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article25432020-10-12T23:07:00Ztext/htmlfr<p>Il est rare que nous publiions un communiqué d'une organisation. Mais nous parait utile de reproduire celui de la Coordination Nationale des Hôpitaux et Maternités de Proximité, qui révèle que bien différemment des rodomontades du couple Castex-Véran, les restrictions budgétaires concernant la santé sont toujours à l'ordre du jour.</p>
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>L'épidémie de COVID repart et le gouvernement persiste et signe la poursuite de la casse de l'hôpital public et du système de santé. Alors que l'on a besoin d'un service public hospitalier fort, de proximité, en lien avec un service de soins de premiers recours fort et non l'un contre l'autre, leprojet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2021 annonce de nouvelles coupes budgétaires dans les hôpitaux, sans les créations de postes nécessaires, avec des ouvertures de lits temporaires mais sans le financement des personnels indispensables pour qu'ils fonctionnent.</p> <p>Pour mémoire, c'est près de 100 000 lits qui ont été fermés ces trente dernières années ! La reprised'un tiers des dettes des hôpitaux se fera sous conditions : pas celle de répondre aux besoins, mais celle d'assurer l'équilibre financier au prix de nouvelles restrictions, au prix d'encore plus de regroupements détruisant la proximité. Et il n'y a pas davantage de mesures indispensables pour assurer les soins de premiers recours dans l'ensemble des territoires, pour créer un service public autour des centres de santé et pour une juste répartition des professionnels sur l'ensemble du territoire national.</p> <p>Par contre, ce projet de loi sait s'en prendre au porte-monnaie de la population ! Il crée un forfait de18€ pour tout passage aux urgences non suivi d'une hospitalisation. Dans une France où la désertification médicale touche toutes les régions, alors que les services d'urgence sont le seul recours dans nombre de cas, que les personnes ne peuvent savoir à priori si elles seront hospitalisées ou non, que certains soins ne peuvent être faits que dans les services d'urgence, sans pour autant nécessiter une hospitalisation, cela va créer un frein pour une partie de la population, source de retards de prise en charge, dangereux sanitairement !</p> <p>De même, la taxation des mutuelles, comme la prise en charge de l'optique et du dentaire par les complémentaires, va entraîner des hausses de cotisations beaucoup plus inégalitaires que ne le serait la prise en charge de la prévention et des soins à 100% par la Sécurité Sociale comme le réclame notre Coordination. Devant l'ampleur des défis posés par la situation sanitaire, par le PLFSS 2021, soyons cohérents et solidaires : défendre la proximité et l'accès aux soins pour toutes et tous dans les meilleures conditions doit se manifester dans le refus national de ce projet d'austérité ! La Coordination Nationale des Hôpitaux et Maternités de Proximité appelle à une mobilisation d'ampleur.</p> <p><i>Article paru sur le site <a href="http://coordination-defense-sante.org/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://coordination-defense-sante.org/</a></i></p></div>
La destruction de l'hôpital, d'après une histoire vraie, la mienne
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2508
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article25082020-07-10T23:40:00Ztext/htmlfrJean-Louis Aguilar<p>Actuel animateur dynamique de réseaux dédiés à l'art-thérapie, Jean-Louis Aguilar a derrière lui une longue expérience hospitalière de soignant et nous décrit la longue déliquescence de l'hôpital public</p>
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>Le 19 septembre 1983, j'entre à l'Ecole d'infirmiers-ières du Centre Hospitalier Général de Béziers. Ce n'est que plus tard que l'Ecole est devenue un IFSI ! Tout ça pour vous dire que c'était dans l'ancien monde, dans un autre temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...* A l'époque, j'avais la vocation, servir dans la fonction publique hospitalière et soigner les malades. Déjà dans ce vieil Hôpital Perréal, le discours du directeur était "l'hôpital-entreprise" comme un mantra magico-religieux. La gestion mise en avant comme remède à tous nos maux. La perversion de la doctrine néo-libérale à la place de l'humanisation des hôpitaux.</p> <p>Puis le 10 juin 1986, j'obtiens le DEI et je suis embauché le 16 juin 1986 comme infirmier (IDE). Lors de mon entrevue au Service du Personnel, l'adjoint des cadres me dit qu'il y a pénurie d'infirmiers à l'hôpital ! On peine à embaucher des soignants en 1986. 1986-2020, 34 ans après qu'avons nous fait pour prévenir la crise ? Embauché en psychiatrie au service Grasset-Charcot, un destin prémonitoire m'attendait, puisque je vais y passer 30 ans de ma vie (en services de psychiatrie). Et là en psychiatrie, j'assiste à la destruction de notre hôpital et de notre système de santé. D'abord les restructurations de service qui s'accompagnent de fermetures de lits et d'une compression du personnel. Là aussi le leitmotiv des cadres-managers de l'hôpital-entreprise, c'est iso-moyens, ça veut dire gérer la pénurie avec le même personnel pour faire tourner le service. Les audits pleuvent, on nous demande de chronométrer les soins infirmiers pour toujours plus de rentabilité. Le travail relationnel est balayé, l'infirmier-thérapeute est supprimé au profit du technicien-exécutant.</p> <p>Sentant confusément que quelque chose m'échappe, que l'on nous manipule, je devient syndicaliste et délégué du personnel. Je siège au CTE (Comité Technique d'Etablissement) qui n'a qu'un rôle consultatif. Je rencontre les gestionnaires de l'hôpital public. J'ai accès à des compte-rendus du la CME, du CTE, de la CDU, CLAN, CLIN, CLUD...des onomatopées barbares qui diluent l'humain à de simples numéros de matricules. Confrontés aux gestionnaires plénipotentiaires les médecins perdent leur pouvoir. C'est un déferlement de lois pour la nouvelle gouvernance des hôpitaux, HPST, T2A (tarification à l'acte), mise en Pôles et mise au pas du médical, le tout gestionnaire technocratique règne sans partage sur le système de santé français. C'est l'agonie de l'hôpital, les grèves se multiplient sans succès, les syndicats sont inefficaces face à la machine néo-libérale. Le personnel soignant essaye de quitter le navire-hôpital qui prend l'eau de toutes parts. Les médecins démissionnent mais rien n'alerte les politiques qui inexorablement votent la destruction de notre système de santé...etc...etc...</p> <p>Tous, nous avons contribué à la mise à mort de l'hôpital, les cadres, les cadres sup, les médecins et les soignants. Avons-nous essayé de nous opposer à la logique comptable des directions hospitalières ?</p> <p>Aujourd'hui, le coranavirus est le révélateur de l'incurie des hommes et des femmes politiques à gérer le pays, la santé, l'hôpital... Le temps de penser notre vie autrement est venu, mais auront nous la sagesse d'y croire et d'agir... Je termine en citant Stéphane Hessel : "Indignez-vous !"</p></div>
APPEL DES SOIGNANTS DE L'HOPITAL DE LEZIGNAN
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2455
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article24552020-03-30T20:49:56Ztext/htmlfr<p>Glané sur le net par José Robalo</p>
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EPAHDS, UNE DEFLAGRATION NATIONALE… AVEC LE REFUS DE LA MALTRAITANCE
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article2247
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article22472018-03-07T22:11:00Ztext/htmlfrElisabeth DèsLe jeudi 27 juillet 2017 à 17 heures s'est achevée à Foucherans dans le Jura l'une des plus longues grèves que la France ait connue. Faute de réponse adéquate d'un gouvernement n'ayant pas pris la mesure d'une situation de monstrueuse maltraitance et opposant une fin de non-recevoir, une mobilisation nationale massive, d'une ampleur inédite de plus de 30°/° des salariés des 7752 Ehpads (ndlr : établissement d'hébergement pour personnes âgées (...)
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>Le jeudi 27 juillet 2017 à 17 heures s'est achevée à Foucherans dans le Jura l'une des plus longues grèves que la France ait connue. Faute de réponse adéquate d'un gouvernement n'ayant pas pris la mesure d'une situation de monstrueuse maltraitance et opposant une fin de non-recevoir, une mobilisation nationale massive, d'une ampleur inédite de plus de 30°/° des salariés des 7752 Ehpads (ndlr : établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) va se déployer sur tout le territoire, au cœur des grandes métropoles comme dans les petites agglomérations. Ils répondent à l'appel de sept syndicats : CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et SUD soutenus par l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Cette intersyndicale exceptionnelle demande l'abrogation des dispositions législatives relatives à la réforme de la tarification des Ehpads en application depuis 2017, et l'application d'un ratio d'un agent pour un résident contre celui actuel de 0,57… contrastant honteusement avec celui des pays du Nord de l'Europe …et de la Suisse où il est de 1,2.</p> <p>Comment s'étonner de cette unanimité alors que des témoignages de soignants si concordants convergent de tout le pays… relayés tant par les médias officiels que par les réseaux sociaux ? La cadence infernale des soins, des repas confinant au gavage, la douche au mieux hebdomadaire, parfois mensuelle, la disparition du relationnel si indispensable pour des êtres humains confrontés au naufrage de la dépendance, les restrictions sur le nombre de couches, les sommes dérisoires consacrées à l'alimentation des pensionnaires sont dévoilées à la population. De Moselle, de Bretagne, d'Ardèche, de la région PACA, du Nord, les témoignages de salariés des Ehpads, anonymes ou non, se multiplient. Si Ehpads publics, privés et associatifs se mobilisent ensemble, les profits engrangés par ces structures privées, pays de l'or gris, sont particulièrement impressionnants : ce business plus rentable que les hypermarchés garantit un rendement de 5 à 6°/°. Le coût médian d'une chambre dans ce secteur est de 2620 euros alors que le montant moyen des retraites en France s'élève à 1376 euros… Le groupe Korian et ses 24158 lits a multiplié par 2,4 entre 2012 et 2015 le montant des dividendes versés à ses actionnaires. Ce groupe, comme Orpea ou DomusVi va bénéficier de la baisse des cotisations salariales et convoque la santé connectée.</p> <p>L'entrée en application depuis janvier 2017 d'une tarification kafkaïenne, reposant pour le calcul de la partie dépendance du budget sur « un point unique départemental », basé sur une moyenne des dépenses historiques du département, et un « point GIR » censé traduire le niveau de dépendance des résidents d'un établissement, n'a pu que contribuer à mettre le feu aux poudres après dix années de dégradation progressive des conditions de travail. Selon la Fédération Hospitalière de France 200 millions d'euros vont être retirés aux établissements publics qui ne réalisent pas de gains financiers. En Midi-Pyrénées, l'Ehpad Saint-Jacques de Grenade-sur-Garonne accueillant 225 personnes âgées dépendantes pourrait perdre 260 000 euros, soit 8 postes chaque année. Mais la révélation de la double maltraitance dans de si nombreux Ehpads ne conduit pas seulement à évoquer des enjeux financiers et les difficultés potentielles que rencontreront les classes moyennes, elle contraint à s‘interroger sur la prise en charge du vieillissement de la population alors qu'un français sur 4 a actuellement plus de 60 ans.</p> <p>Pendant combien de temps pourra-t-on tolérer une gestion purement comptable de la dépendance déconnectée de son vécu quotidien, la souffrance humaine poussée à son paroxysme devenant une gigantesque source de profits dans une société vouée au seul culte de la rentabilité ? S'il parait aussi illusoire dans le contexte de marchandisation de la santé d'espérer éveiller les consciences des actionnaires ayant investi dans un business à l'abri des ralentissements économiques que d'un président et une ministre de la santé pourtant médecin, que se passera-t-il si la coordination exemplaire des Ehpads mobilisés contre la maltraitance s'étend aux hôpitaux publics ? Les résidents dépendants des Ehpads en lutte se retrouvent également sur les brancards des couloirs des services d'urgences.</p> <p>Et en ce soir du 13 février 2018, la pétition lancée par le médecin qui restera le courageux urgentiste ayant révélé en 2003 le désastre sanitaire engendré par la canicule ainsi que le docteur Christophe Prudhomme et Sabrina Alibenali, « Dignité des personnes âgées, des moyens pour nos Ehpads » a déjà recueilli 543 487 signatures… Une magnifique raison d'espérer qu'un débat de société s'installe sur le sort réservé à « nos aînés ». Chaque personne âgée, précieuse sentinelle de notre mémoire collective, recèle un parcours privé et professionnel, des souvenirs lumineux ou pesants, et en cas de dépendance le maintien à domicile ne pourra pas obligatoirement être envisagé dans le contexte de paupérisation, d'isolement croissant et de désertification médicale. C'est dire si un tel débat de société s'impose et ce dans les plus brefs délais.</p> <p><i>Article paru dans <a href="http://la-sociale.viabloga.com/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://la-sociale.viabloga.com/</a></i></p></div>
L'EMPOISONNEMENT DU CONSOMMATEUR (A PETIT FEU ET A GRANDE ECHELLE)
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article1296
http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article12962011-07-10T18:31:00Ztext/htmlfrCadoudalLe consommateur a de quoi être inquiet : à la chimie naturelle de son environnement se sont ajoutées de façon exponentielle tout au long des cinquante dernières années une multitude de molécules issues de la chimie de synthèse. Longtemps acceptées comme les signes du miraculeux progrès de la science, ces substances artificielles aiguisent désormais la méfiance ou l'hostilité d'un nombre croissant de consommateurs en Europe et en Amérique du Nord. Des études de plus en plus (...)
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique35" rel="directory">Santé</a>
<div class='rss_texte'><p>Le consommateur a de quoi être inquiet : à la chimie naturelle de son environnement se sont ajoutées de façon exponentielle tout au long des cinquante dernières années une multitude de molécules issues de la chimie de synthèse. Longtemps acceptées comme les signes du miraculeux progrès de la science, ces substances artificielles aiguisent désormais la méfiance ou l'hostilité d'un nombre croissant de consommateurs en Europe et en Amérique du Nord. Des études de plus en plus nombreuses attestent de leurs dangers pour la santé. Les Agences officielles de surveillance ne semblent pas pressées de s'en soucier.</p> <p>L'aspartame va nous servir d'exemple emblématique d'une science imprudente et d'un pouvoir politique irresponsable, tous deux soumis aux impératifs marchands et financiers des Multinationales de l'industrie. Célèbre édulcorant artificiel intense, l'aspartame (APM) est un dipeptide composé de deux acides aminés naturels, l'acide aspartique et la phénylalanine dérivant du méthanol. L'aspartame a un pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du saccharose et est utilisé pour édulcorer les boissons et aliments à faible apport calorique ainsi que les médicaments (code E951 de la classification européenne des additifs alimentaires). On le trouve dans plus de six mille produits alimentaires consommés principalement par les enfants et les femmes. En Europe, l'APM est autorisé depuis 1994 (1981 aux États-Unis). La dose journalière admissible (DJA) en vigueur pour l'aspartame est fixée actuellement à 40 mg/kg de poids corporel/jour. Le CSAH, Comité scientifique de l'alimentation humaine de la Commission européenne, a réévalué ce seuil successivement en 1989, 1997 et 2002. C'est dire si la DJA a une indiscutable portée scientifique ! En 1995, une étude évoqua une possible relation entre l'augmentation de la fréquence de tumeurs du cerveau et la consommation d'aspartame. Se prononçant une première fois en 1997, le CSAH a conclu en 2002 que les données scientifiques de l'étude de 1995 n'apportaient pas de preuve d'un lien entre aspartame et tumeurs du cerveau. La dose journalière admissible de l'aspartame fut alors maintenue. Traversons l'Atlantique afin de mieux comprendre les tenants et aboutissants de l'une des nombreuses affaires de ce que l'on commence à sérieusement qualifier de « santé environnementale ». C'est aux États-Unis que l'aspartame a été inventé en 1965 par le chimiste J. Schlatter. Plusieurs rapports rédigés par des scientifiques de la FDA (Food and Drug Administration) recommandèrent dans les années 1970 de ne pas mettre en circulation l'aspartame en raison de sa probable dangerosité. Les demandes d'autorisation de mise sur le marché émanaient de la société Searle – rachetée par Monsanto en 1985 – détentrice du brevet (tombé dans le domaine public en 1988) et présidée par Donald Rumsfeld de 1977 à 1985. Après l'arrivée de Ronald Reagan à la Maison blanche, l'aspartame fut autorisée pour les aliments solides (juillet 1981) et pour les liquides (1983). En 1981, l'aspartame fut également autorisé par un comité commun d'experts de l'OMS et de la FAO. Puis vinrent les autorisations en cascade dans plus de quatre-vingts pays. La bataille contre les scientifiques indépendants des enjeux commerciaux semblait définitivement gagnée.</p> <p>C'est en 2005 que le Centre de Recherche sur le Cancer Ramazzini de Bologne publia les résultats d'une étude chez le rat dont les résultats mettaient en évidence une augmentation de l'incidence des lymphomes, leucémies et autres types de cancer chez les animaux exposés à l'aspartame. Saisie par la Commission européenne, l'EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) a alors étudié ces nouvelles données et… a conclu à l'absence d'élément permettant de mettre en cause les évaluations précédemment réalisées, ni la DJA de l'aspartame. En 2007, on assiste au même scénario : une nouvelle publication de l'Institut Ramazzini démontre l'augmentation significative des cas de leucémies, lymphomes et de cancers des glandes mammaires chez les rats après l'exposition à l'aspartame, in utero cette fois. En février 2009, l'EFSA rend son avis à propos de cette communication scientifique : pour elle, les données obtenues n'indiquent pas un potentiel génotoxique ou cancérigène de l'aspartame après une exposition in utero. Pourtant, le débat sur l'aspartame, et les édulcorants en général, est loin d'être clos. De nouvelles études scientifiques, très récemment publiées, se sont à nouveau penchées sur les éventuels effets d'édulcorants alimentaires sur la santé. Ainsi, en décembre 2010, le Dr Morando Soffritti et l'équipe du Centre de Recherche sur le Cancer Ramazzini de Bologne ont publié dans la revue American Journal of Industrial une troisième communication démontrant un effet cancérogène. Elle révèle que l'administration d'aspartame ajouté à la nourriture, de la période prénatale à la fin de la vie, provoque le cancer du foie et du poumon chez la souris Swiss mâle.</p> <p>Parallèlement, une étude prospective menée chez près de soixante mille femmes danoises enceintes est parvenue à la conclusion que la consommation quotidienne durant la grossesse de boissons gazeuses ou non gazeuses sucrées artificiellement pourrait augmenter le risque d'accouchement prématuré. On attend avec impatience l'avis de l'EFSA et de son homologue française.</p> <p>Les Agences officielles vont avoir de plus en plus de mal à dissimuler l'ampleur de l'empoisonnement global de notre environnement et de ses effets sur notre santé. Elles sont magistralement prises en défaut par Marie-Monique Robin dans son dernier film, « Notre poison quotidien », qu'Arte a diffusé le 15 mars. Les dits experts y sont risibles tant ils s'emmêlent les pinceaux qui leur ont trop longtemps servi à peindre le tableau de la chimie maîtrisée. Mais, on rit jaune car la question est trop grave. Le nombre d'enfants atteints de cancer ne cesse de progresser dans les pays riches, ceux de l'agriculture chimique et du développement de la malbouffe. L'argument suprême des experts – l'espérance de vie continue de croître – ne tient plus qu'à un fil. Aux États-Unis, il ne tient déjà plus : la courbe s'est inversée en 2008. Oui, dans le pays le plus riche du monde, l'espérance de vie diminue désormais. Notre tour va venir immanquablement puisque les européens font à peu de chose près les mêmes choix stratégiques en matière agro-alimentaire. Il est temps que le consommateur citoyen se dresse !</p></div>