La Gauche Cactus
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frSPIP - www.spip.net (Sarka-SPIP)BRESILIENS, LUTTEZ COMME LES ARGENTINS !
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article23842019-08-15T06:40:00Ztext/htmlfrAndres Ferrari Haines<p>Les institutions argentines prévoient, quelques mois avant l'élection présidentielle, une consultation électorale, sorte de tour de chauffe avant l'élection présidentielle, qui a vu, à la grande surprise des politologues argentins et internationaux, la nette victoire de la gauche sur le président actuel, Mauricio Macri, un homme d'affaires néolibéral pas éloigné de Trump et du brésilien Bolsonaro. Andrés Ferrari Haines, universitaire d'origine argentine mais exerçant au Brésil, y voit un espoir pour la gauche brésilienne : Brésiliens, luttez comme les argentins !, propose-t-il.</p>
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<a href="http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?rubrique12" rel="directory">Brésil</a>
<div class='rss_texte'><p>Le résultat du PASO (primaires, avant la prochaine élection présidentielle, qui a placé la gauche en tête, ndlr) a donné une nouvelle âme au troisième tsunami pour l'Éducation annoncé pour aujourd'hui dans tout Brésil. La baffe électorale de dimanche dernier donnée au néolibéralisme est vue comme le début d'une réponse de la région à la nouvelle extrême droite qui a émergé dans plusieurs pays. Il est nécessaire de clarifier que c'était Macri et Bolsonaro qui depuis le commencement se sont mutuellement identifiés comme porteurs d'un même projet politique. Les mots du président brésilien aussitôt qu'il a su le résultat du PASO, ne laissent pas de doutes sur cette proximité.</p> <p>A travers les réseaux sociaux ont circulé massivement informations, images, vidéos et autres dans des groupes d'opposition au gouvernement brésilien sur le succès électoral argentin. Et le moment ne pouvait pas être plus opportun : depuis un mois la troisième grande mobilisation était convoquée pour aujourd'hui contre les coupes budgétaires dans l'éducation du gouvernement de Bolsonaro. Le 15 et le 30 mai, les deux premières ont été massives dans tout le pays. Des scènes rarement vues dans l'histoire brésilienne.</p> <p>Beaucoup convoquent sur les réseaux en faisant référence au degré élevé de mobilisation des argentins : « Luttez comme les argentins », s'exclament-ils, entre des images de Mafalda en demandant ‘l'occupation des rues', et des données de la destruction économique et sociale dont l'Argentine a souffert sous Macri. Avec sept mois de gestion, Bolsonaro pousse en avant des lois et des politiques très similaires à celles de Macri : réforme de la retraite, flexibilisation du travail, ouverture économique et financière, privatisations, réforme fiscale régressive, coupes dans les dépenses sociales et d'éducation, libération des agrotoxiques, légaliser la répression policière, libérer l'usage d'armes à feu, lawfare et persécution des opposants, favoriser le secteur financier, la destruction de l'industrie nationale, concentration de richesse.</p> <p>Dans ce cadre, en réalité, le tsunami pour l'éducation – comme sont appelés par leur force, portée nationale et fréquentation élevée représentent beaucoup plus qu'une manifestation contre les coupes budgétaires dans l'éducation. Ils constituent l'unification de l'opposition sociale contre le projet de Bolsonaro. Un que lui même a bien clarifié en quoi il consistait, quand il a critiqué le Parti des Travailleurs (PT) parce que « il plaît aux pauvres ». Loin du fait que son dégout envers les pauvres résulte dans l'améliorer de leur condition pour qu'ils l'arrêtent de l'être, tout son gouvernement consiste à les attaquer et à leur nuire de plus en plus. Sur le point de suspendre 19 contrats qui octroient des médicaments contre le cancer, diabète et des transplantations à la population à faibles ressources, il essaie de changer les lois de protection contre le travail esclave, de nier – malgré les données — que la faim existe et se manifeste en faveur du travail infantile. Tous ces sujets sont présents dans le tsunami éducatif.</p> <p>De plus, ils servent à questionner la légitimité de l'élection même de Bolsonaro face au scandale irrépressible du procès judiciaire qui a mis Lula en prison piloté par le Juge autrefois immaculé Moro. L'interminable matériel que ne cesse de révéler The Intercept Brésil met chaque fois en évidence, pour tous, que cela fut un coup électoral pour éviter la victoire du PT. Les divers médias qui pendant des années avaient placé le juge Moro sur un piédestal participent à la diffusion de ces éléments, comme Folha de Sao Paulo, la revue Veja, le site UOL, le groupe BAND, en plus de El Pais d'Espagne et de BuzzFeed. La répercussion de l'affaire est importante dans les médias internationaux.</p> <p>Le contenu met en évidence que Moro et tous ceux impliqués dans le dossier, y compris des juges très haut placés et des procureurs, en ont tous bénéficié économiquement et politiquement de manière illégale. Bolsonaro s'accroche au juge Moro qu'il a récompensé en le nommant Ministre de la Justice – et, ainsi, responsable de la Police fédérale qui doit enquêter sur ces mêmes accusations-. Politiquement, l'entrée en disgrâce de Moro et la révélation de l'Opération Lava Jato comme une farce a un fort contenu pour miner la légitimité de Bolsonaro comme président. Il faut rappeler que Lula, jusqu'à ce qu'il aille en prison, était largement en tête des sondages d'intention de vote …</p> <p>Dans ce contexte, le troisième tsunami éducatif d'aujourd'hui rassemble un mouvement de rejet massif de tout ce que Bolsonaro et son gouvernement représentent. Beaucoup au Brésil demandent pardon aux argentins pour les mots méprisants de Bolsonaro de ce lundi. Ici au Brésil, on est habitué : tous les jours il y une agression au PT, à la gauche, aux homosexuels, aux noirs, aux indiens, aux pauvres. Un bullying (harcèlement, ndlr) constant des nordestinos, région qui souffre le plus grand rejet et où il a connu une importante déroute électorale. Peut-être son commentaire méprisant envers les argentins est du au fait qu'il craint que les primaires argentines servent d'exemple à une nouvelle marée d'opposition depuis le sud.
Aujourd'hui on commencera à voir...</p> <p><i>Andrés Ferrari Haines est professeur d"économie à l'UFRGS (Brésil). Article publié dans Página 12 (Brésil), et traduit de l'espagnol pour El Correo de la Diaspora (France) par Estelle et Carlos Debiasi.</i></p></div>
Lettre ouverte au Président de la République du Brésil
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article8582008-12-15T19:39:00Ztext/htmlfrJean-Michel ArberetMonsieur le Président, Nous avons été nombreux dans le monde à nous réjouir de votre élection, et de votre réélection à la présidence de la république du Brésil. Cette élection était pour nous un signe de changement à gauche et d'espoir en une autre politique. Vous le savez, Monsieur le Président, l'espoir se nourrit aussi de symboles. Je viens d'apprendre que le Comité national pour les réfugiés du Brésil a rejeté vendredi la demande de statut de réfugié politique (...)
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<div class='rss_texte'><p>Monsieur le Président,</p> <p>Nous avons été nombreux dans le monde à nous réjouir de votre élection, et de votre réélection à la présidence de la république du Brésil.</p> <p>Cette élection était pour nous un signe de changement à gauche et d'espoir en une autre politique. Vous le savez, Monsieur le Président, l'espoir se nourrit aussi de symboles.</p> <p>Je viens d'apprendre que le Comité national pour les réfugiés du Brésil a rejeté vendredi la demande de statut de réfugié politique faite par Cesare Battisti, ce qui ouvre la voie à son extradition vers l'Italie.
Cesare Battisti est de ces très nombreux jeunes militants dont, dans les années 70 en Italie, la révolte s'était radicalisée. Il a été condamné dans le cadre des lois d'exception à la prison à perpétuité par contumace en Italie pour ces assassinats qu'il a toujours nié avoir accompli.
Cesare Battisti s'est réfugié en France en 1990, François Mitterrand, alors président de la République, avait accordé à quelques centaines d'Italiens - en pleine connaissance de la gravité des faits qui leur étaient reprochés et de façon indifférenciée les uns par rapport aux autres – un asile.
Nous pensions tous alors que cette résidence en France de façon continue, en situation régulière, en possession d'un titre de séjour, avait créé un droit pour ces réfugiés.</p> <p>Force nous fut de constater que l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence allait s'accompagner d'un revirement brutal, et Cesare Battisti fut menacé d'extradition vers l'Italie. C'est dans ce contexte qu'il choisit de quitter la France pour le Brésil.
C'est au Brésil,du fait du déni de droit du gouvernement français, qu'il appartient maintenant de décider de la vie de Cesare Batisti, et nos derniers espoirs reposent sur vous Monsieur le Président.</p> <p>Je suis au regret, Monsieur le Président, d'avoir du vous écrire en français, ne maîtrisant absolument pas votre langue. Mes connaissances se limitent aux paroles d'une chanson que vous connaissez sans aucun doute :
Grândola, vila morena Terra da fraternidade O povo é quem mais ordena Dentro de ti, ó cidade Dentro de ti, ó cidade O povo é quem mais ordena Terra da fraternidade Grândola, vila morena Em cada esquina um amigo Em cada rosto igualdade Grândola, vila morena</p> <p>J'espère Monsieur le Président que ces vers " Em cada esquina um amigo Em cada rosto igualdade " seront vrais pour Cesare Battisti.</p> <p>Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d'Arcueil
Partenaire du groupe communiste
<a href="http://jm-arberet.over-blog.com/" class='spip_url spip_out' rel='nofollow external'>http://jm-arberet.over-blog.com/</a></p></div>
LULA...
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article4862006-11-06T20:30:00Ztext/htmlfrCe n'est pas sérieux non ce n'est pas sérieux de vouloir être le Président d'un immense pays en étant... un simple ouvrier et s'appelant : Lula !... Voyez-vous chez nous on porte costume et cravate on s'appelle Monsieur on sort des Grandes Ecoles et on est certes moins drôles : nous sommes des gens sérieux. Chez nous on ne rit pas Monsieur non, on ne rit pas quand on veut être Chef d'Etat. Néanmoins, voyez-vous, dans les discours sérieux de nos très (...)
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<div class='rss_texte'><p>Ce n'est pas sérieux
non ce n'est pas sérieux
de vouloir être le Président
d'un immense pays
en étant...
un simple ouvrier
et s'appelant : Lula !...</p> <p>Voyez-vous
chez nous
on porte costume et cravate
on s'appelle Monsieur
on sort des Grandes Ecoles
et on est certes moins drôles :
nous sommes des gens sérieux.</p> <p>Chez nous on ne rit pas
Monsieur
non, on ne rit pas
quand on veut être Chef d'Etat.</p> <p>Néanmoins, voyez-vous,
dans les discours sérieux
de nos très sérieux dirigeants
on parle parfois des pauvres
ou de l'environnement
on dit même : il faut, il faut...
Puis on passe à autre chose
car ce n'est jamais urgent.</p> <p>Quand j'étudie
les chiffres et les faits
des uns et des autres
et je fais le bilan
des années Lula,
Président d'un pays émergent
de carnaval et de samba,
je découvre des résultats
encourageants
pour les travailleurs
et pour les "favelas"
et malgré la hargne
des riches et des puissants,
le peuple crie : Vive et Vive Lula !...</p> <p>Pendant que
chez les gens sérieux
bien formés et informés
portant costume-cravate,
le peuple des oubliés
de la richesse et du progrès,
déçu par tant de fausses promesses,
ne sait plus pour qui voter !...</p> <p>Car chez nous, Monsieur,
on ne rit pas ;
oh non, on ne rit pas !...
On menace et on punit.</p> <p>Mais pour qui donc voter
dans ce beau pays de liberté ?...</p></div>
BRESIL : UN SECOND MANDAT POUR LULA ?
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article4502006-09-05T18:55:00Ztext/htmlfrRuy Rodrigues Da silvaRlB : En octobre prochain, les brésiliens sont appelés à voter pour élire le président de la République et les gouverneurs des Etats de la fédération Comment se présente la situation politique ? RRDS : Je suis d'abord toujours étonné que les informations sur le Brésil soient si rares en France, sauf quand il s'agir d'insécurité ou lorsqu'il est question de corruption. Non pas que l'insécurité et la corruption soient des sujets mineurs. Mais il se passe quand (...)
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<div class='rss_texte'><p><i>RlB : En octobre prochain, les brésiliens sont appelés à voter pour élire le président de la République et les gouverneurs des Etats de la fédération Comment se présente la situation politique ?</i></p> <p>RRDS : Je suis d'abord toujours étonné que les informations sur le Brésil soient si rares en France, sauf quand il s'agir d'insécurité ou lorsqu'il est question de corruption. Non pas que l'insécurité et la corruption soient des sujets mineurs. Mais il se passe quand même autre chose ! Cela dit, le Brésil n'est pas un cas isolé, ni en matière d'insécurité ou de corruption, ni en ce qui concerne le manque d'information ici. Je constate le manque d'intérêt de plus en plus criant de la presse française pour les questions internationales, en dehors des conflits et de l'Europe, qui va de pair avec la perte d'influence de la France dans le monde. Le franco-brésilien que je suis le regrette profondément.</p> <p>A l'issue de son premier mandat, le bilan de Lula est, comme vous le savez, mitigé. Il est vrai qu'il n'a pas rempli toutes les promesses faites lors de sa campagne électorale. Il est cependant juste de souligner que des progrès ont été faits. La réforme agraire n'a pas connu la dimension espérée, mais elle a commencé. Les bourses alimentaires pour les familles pauvres se sont développées. La réforme politique dite de « verticalisation », qui oblige les partis à passer les mêmes alliances éventuelles aux niveaux national et local, assainit une situation où les marchandages électoraux et les combinaisons entre caciques primaient sur les options idéologiques et politiques. Le résultat n'est pas parfait, mais il constitue un réel progrès. Le revers de la médaille, c'est qu'il est probable qu'il a fallu « acheter » des voix de députés pour faire passer cette réforme. Si c'est le cas, c'est un paradoxe rare ; en quelque sorte, il a fallu corrompre pour purifier ! Ajoutons que la loi prévoit maintenant des financements publics pour les partis politiques, et l'obligation de déclarer l'origine de leur financement.</p> <p><i>RlB : Des critiques de gauche ont reproché à Lula de faire la part belle aux puissances économiques et financières, à l'agrobusiness notamment, au détriment des besoins des catégories les plus pauvres...</i></p> <p>RRDS : Lula s'est fixé l'objectif de rétablir la confiance des milieux économiques internationaux dans le Brésil. Il a en conséquence donné une grande importance au problème de la dette et de la stabilité monétaire. Avec succès, à ce niveau : le Brésil s'est sensiblement désendetté. Il a remboursé de façon anticipée les échéances des prêts du Fonds Monétaire International. Le real, la monnaie nationale est stabilisée, et même probablement surévaluée. Il est cependant vrai que ces résultats ont été accompagnés de compromis qui auraient pu être évités, comme l'autorisation des OGM, sous la pression double de l'agrobusiness brésilien et des semenciers internationaux. Et l'orthodoxie monétaire n'a pu être respectée qu'en maintenant des taux d'intérêt qui sont parmi les plus élevés du monde, ce qui n'est favorable ni à l'investissement, ni au crédit populaire.</p> <p>On peut aussi considérer que la politique étrangère de Lula est globalement un succès. Le Brésil existe davantage sur la scène internationale, au point de revendiquer avec des arguments recevables un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Il fut l'artisan principal du « G 20 » qui a joué un rôle actif de contrepoids aux pays du nord. Des liens ont été tissés avec divers pays d'Afrique : Afrique du Sud, Algérie, Nigéria. Ajoutons que Lula a tenu bon face au projet des Etats-Unis de créer une vaste zone de libre-échange sur toute l'Amérique. Enfin, on peut estimer que Lula a créé une sorte de précédent : depuis sa victoire en 2002, nombre de pays latino-américains ont vu arriver au pouvoir des partis ou des coalitions de gauche ou de centre gauche : Argentine, Bolivie, Chili, Vénézuela, et même l'Uruguay, pourtant depuis longtemps gouverné à droite.</p> <p><i>RlB : Comme vous le laissez entendre, cette gauche n'est pas homogène. On peut distinguer des gouvernements, disons, modérés (Lula, Kirschner en Argentine, Bachelet au Chili, Tabaré Vasquez en Uruguay) et d'autres plus proches d'un modèle socialiste, comme Chavez au Vénézuela ou Moralès en Bolivie, qui se revendiquent en partie du « grand ancien » Fidel Castro.</i></p> <p>RRDS : Il y a incontestablement des divergences. Il y a même une concurrence entre Lula et Chavez pour une sorte de leadership en Amérique latine. Par exemple, Chavez revendique aussi un siège permanant au Conseil de sécurité de l'ONU, alors qu'il sait pertinemment que si siège il y a pour l'Amérique du Sud, il sera unique. Cette concurrence risque de se traduire par un match vraiment nul, dans tous les sens du terme ; pas de siège pour notre continent. Il faut espérer que ces divergences pourront s'atténuer avec le temps. Chavez parle beaucoup. Mais il faut considérer que les situations du Brésil et du Vénézuela ne sont pas comparables, ni par la taille respective des deux pays, ni par leur économie : le Vénézuela dépend essentiellement de ses ressources pétrolières, et l'enjeu pour Chavez, à mon sens, est de diversifier ses ressources. Le Brésil est, depuis longtemps, un grand pays industriel et agricole.</p> <p><i>RlB : Revenons aux échéances électorales. Comment se présente la situation ?</i></p> <p>RRDS : Tous les candidats ne se sont pas encore déclarés. On ignore par exemple si Ciro Gomes, ministre du gouvernement et leader d'une petite formation, se présentera. De même, on ne sait pas encore si le PMDB (centre) et le PFL, le grand parti de la droite conservatrice entreront en lice. On peut penser, compte tenu de le proximité des élections, que ces formations rechercheront plutôt des alliances. Dans ce cas, il est possible que le PFL soutienne le candidat du PSDB et que le PMDB, déjà membre de l'actuelle coalition gouvernementale, soutienne Lula. Mais rien n'est joué.</p> <p>Actuellement, trois candidats principaux se sont déclarés : Lula, qui aura le soutien du Parti des Travailleurs et de quelques-uns de ses alliés actuels, Geraldo Alckmin, ancien gouverneur de l'Etat de São Paulo, le plus peuplé du pays, au titre du PSDB, le parti de centre gauche de l'ex-président Fernando Henrique Cardoso, et Heloise Helena, sénatrice dissidente du PT, qui mène une campagne active en dénonçant la corruption du PT sur un programme très à gauche. Il y a aussi trois autres candidats pour l'instant. Deux sont des quasi-inconnus et le troisième, Cristovam Buarque, représente ce qui reste du brizzolisme (1) . Il a été ministre de l'Education et Lula l'a sans doute un peu maltraité. Mais aucun de ces trois « petits » candidats ne paraît retenir l'attention de la population. Les derniers sondages donnent à Lula une avance certaine sur ses concurrents, et certains pensent qu'il pourrait même être élu au premier tour. Alckmin n'est pas un candidat très flamboyant. Quand à Helena, les sondages font état d'une percée non négligeable, entre 10 et 15% des voix. Ce qui peut éventuellement constituer une réserve de voix pour Lula au second tour, même si la campagne de Helena est virulente contre le PT.</p> <p><i>RlB : Lula candidat, pour quel programme ?</i></p> <p>Le Brésil n'est pas la France. Pour l'instant, les programmes des candidats ne sont pas encore très élaborés. Les plus récentes déclarations de Lula indiquent cependant qu'il jouera sur la continuité en se prévalant des aspects positifs de son bilan. D'une certaine façon, les attaques exagérées de ses adversaires le servent. Pour la droite, tout est de la faute à Lula. Si le Brésil n'a pas gagné la coupe du monde de foot-ball, c'est la faute à Lula !</p> <p>(1)<i>Courant fondé par Leonel Brizzola, qui fut l'une des figures de l'opposition à la dictature militaire et gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro. Selon les observateurs, le « brizzolisme » se situe entre la social-démocratie et la gauche populiste (ndlr).</i></p> <p><i>Ruy Rodrigues Da Silva est ancien ministre des Etats de Goias et du Tocantins. Il a longtemps été réfugié politique en France pendant la dictature militaire.</i></p></div>
LA FIN D'UNE ILLUSION ET D'UNE REVE POLITIQUE ?
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http://la-gauche-cactus.fr/SPIP/spip.php?article222005-02-22T16:54:50Ztext/htmlfrRuy Rodrigues Da silvaLA FIN D'UNE ILLUSION ET D'UNE REVE POLITIQUE ? Par Ruy Rodrigues Da Silva L'élection à la présidence de la république d'un émigré nordestin, d'origine familiale pauvre, sans diplôme universitaire, yant un passé syndical, puis politique reconnu aura interrompu et peut-être définitivement cassé un système de pouvoir traditionnel où seules les classes dominantes pouvaient accéder aux fonctions de représentation et de direction politiques. Cette classe (...)
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<div class='rss_texte'><p><strong>LA FIN D'UNE ILLUSION ET D'UNE REVE POLITIQUE ?</strong></p> <p><i>Par Ruy Rodrigues Da Silva</i></p> <p>L'élection à la présidence de la république d'un émigré nordestin, d'origine familiale pauvre, sans diplôme universitaire, yant un passé syndical, puis politique reconnu aura interrompu et peut-être définitivement cassé un système de pouvoir traditionnel où seules les classes dominantes pouvaient accéder aux fonctions de représentation et de direction politiques.
Cette classe dominante, les hommes d'affaires et beaucoup de politiciens, annonçaient la catastrophe : déficits budgétaire, de la balance des paiements, de la balance commerciale aggravés par les promesses d'une politique « irresponsable » où les préoccupations sociales et les objectifs de redistribution équitable des richesses conduiraient le pays à la faillite. L'inexpérience et l'incompétence, ainsi que les pressions prévisibles du parti du nouveau président et des classes populaires viendraient sans doute augmenter encore l'héritage d'une dette extérieure colossale et d'une trop faible croissance pendant trop longtemps.</p> <p><strong>Une politique économique « orthodoxe »</strong></p> <p>Dès son installation, le gouvernement de Lula a surpris aussi bien les prophètes de l'échec que ses alliés politiques. La politique économique « orthodoxe », rigoureusement fidèle aux exigences du modèle imposé par le FMI et la Banque Mondiale, exigeant la défense de la monnaie, des surplus fiscaux pour garantir le paiement de la dette, a agréablement surpris les hommes d'affaires brésiliens et internationaux, et déçu les leaders du Parti des Travailleurs et les alliés naturels du gouvernement.
Après une longue période de stagnation, le Brésil renoue en 2004 avec la croissance (5,3% de hausse du PIB), permettant un solde positif de création de deux millions d'emplois et un excédent commercial de 30 milliards de dollars, surpassant ainsi les exigences du FMI.</p> <p><strong>Une situation sociale aggravée ?</strong></p> <p>La politique économique essentiellement monétaire et fiscale, porteuse de restrictions a donné des résultats décevants pour les alliés et les électeurs d'un gouvernement présidé par un homme du peuple.
La réforme agraire est en deçà des objectifs quantitatifs promis : sur les 115 000 familles qui devaient en bénéficier, seules 66 000 ont obtenu une distribution de terres, aggravant les conflits et la violence. Dans les campements de Mouvement des Travailleurs sans Terre (MST), 120 000 familles attendent l'attribution d'une parcelle qui leur permettrait de sortir de la misère. L'insécurité dans les campagnes s'ajoute à celle observée dans les grandes métropoles São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte...). 50980 homicides ont été enregistrés en 2003, et les chiffres de la violence urbaine sont en hausse pour 2004.
Les indicateurs statistiques relatifs au programme social sont médiocres mais positifs. Le programme « Bourse famille » touche maintenant 6,5 millions de familles, soit trois fois plus qu'auparavant.
Dans les domaines de la culture, des sciences et de la technologie, des progrès sont constatés, ce qui contraste avec la régression enregistrée sous le gouvernement précédent.</p> <p><strong>Une politique étrangère active</strong></p> <p>C'est surtout pour la politique extérieure que notre président-ouvrier est unanimement applaudi, même s'il y a des critiques sur la fréquence de ses déplacements à l'étranger, par lesquels il essaie de consolider et d'élargir aussi bien les échanges commerciaux que politiques et scientifiques. Avec la création du groupe dit G20, qui comprend notamment l'Afrique du Sud, la Chine, l'Inde, le Nigéria, et les négociations avec l'Union Européenne, le Brésil essaie de se prévenir non seulement de la polarisation de ses relations avec les Etats-Unis mais aussi de renforcer sa place et celle du Mercosur dans les instances internationales liées à l'ONU.
En novembre dernier, le Brésil a reçu en deux semaines les présidents de la Chine, de la Corée du Sud, du Viet-Nam, de la Russie ainsi que le premier ministre du Canada et le roi du Maroc. Cet intérêt pour le Brésil est la conséquence directe de l'offensive diplomatique du président Lula.</p> <p>Le bilan de Lula est donc, on le voit, contrasté, mais les résultats des élections municipales d'octobre dernier, qui ont vu globalement le PT progresser, et les plus récentes enquêtes d'opinion indiquent que l'espoir de la population n'est pas mort. Les rêves de changement pour une plus grande justice sociale et la réduction des privilèges des groupes dominants se poursuivent. La continuation des progrès déjà enregistrés, les réformes à venir de la justice et de la pratique politique leur donneront, on l'espère, corps.</p> <p><i>Ruy Rodrigues Da Silva est ancien ministre des Etats de Goias et du Tocantins.</i></p></div>