Tribune libre* : Lettre ouverte à P.R.S : Pourquoi j’ai claqué la porte de ta formation, Jean-Luc !
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Flashback au temps du Oui dominant au référendum à tendance libérale extrême... Retour donc en mars 2005, sept mois déjà :
J’étais un nouveau militant (pas encore très actif encore) de la composante Cactus/La Gauche ! de « Sieur » Jean-Luc Gonneau (humour).
Présentation du contexte....
Alors qu’en septembre 2004 pas grand monde aurait parié un « neuro » à la victoire du non, en mars les partisans du « Oui-méprisant le non » commençaient à se poser la question. Devant les courbes et les évolutions sauf coup de théatre, le Non semblait probable même si il était encore minoritaire dans l’opinion (hum ! les instituts de sondage n’ont-ils pas essayé de faire peur ?). Mais un choc électrique de conscience de l’enjeu pouvait réveiller encore les partisans tiédasses du oui...
La campagne démagogique de droite et encore plus du P.S. pro-Oui (merci les gars !) « Au secours l’Europe, Oui ou le chaos », commençaient à envahir les médias de tout poil. On saura qu’elle a eu l’effet inverse à celui attendu (oui vraiment merci Strauss-Kahn et Cie...pour votre médiocrité). A gauche, et notamment à PRS, pouvait se poser la question de savoir quelle attitude adopter : soit Débat sur l’Europe...et rien que l’Europe : en gros pour simplifier Europe sociale contre l’Europe libérale et du gros capitalisme (Bolkenstein et oui à la mondialisation ...des travailleurs dans la misère !), soit Œil pour Œil et taper alors sur Chirac ...« à donffe ! ».
A mon grand désarroi, Jean-Luc, tu as choisi à un certain moment de la campagne la deuxième solution. Pourquoi ? On aurait gagné de toutes les façons ! En plus c’était plutôt pas un très bon moyen pour pouvoir se réconcilier, éventuellement après l’élection, avec les partisans du Oui du PS. Une de tes interviews radio (à RMC je crois) dont copie m’a été transmise par PRS Paris m’a mise hors de moi.
D’une campagne de comparaison des 2 conceptions de l’Europe alors en lutte et d’un « décorticage » de textes juridiques (difficile à expliquer mais passionnant en terme d’enjeux !) destiné à mobiliser l’opinion, tu es rentré dans le piège tendu par le PS pro-Oui et de la droite du : « Plus démago que moi tu meurs !
En effet comment avoir pu :
Prétendre : Il faut obliger Chirac à démissionner si le non l’emporte : bien joué Jean-Luc...3 élections vraiment désastreuses et toujours fidèle au poste ChiChi ! Même toi Jean-Luc, tu le savais qu’il allait rester !
Confondre référendum et plébiscite : c’est pas terrible pour un sénateur. D’ailleurs le journaliste a répliqué.
Affirmer que c’est Chirac qui rétablissait le plébiscite alors qu’il n’engageait justement pas sa responsabilité en tant que Président de la République.
Mais les trois points au dessus ne sont pas aussi graves que le 4ème à mon sens, qui est en fait celui qui a déclenché ma colère : Le « Dire Non au référendum c’est dire Non à Chirac », c’était appauvrir le débat et le restreindre à de la politicaillerie intérieure . A partir du moment ou on me pose une question à un référendum et que la personne (le président) qui présente cette question affirme que le résultat du vote N’AURA AUCUNE CONSEQUENCE POUR LUI, on se contente de répondre à la question. Point ! Ta position a été très efficace ! Chirac a démissionné immédiatement ....de tout intérêt personnel pour 2007. Mais avant la fin de son mandat, il s’accroche tout ce qu’il peut. Et si en plus Villepin peut battre Sarko en 2007... bien fait, na !
Enfin, heureusement, même ce que je pense sincèrement être une bourde grave de ta part, Jean-Luc, n’a pas suffi aux partisans du Oui à l’Europe « Bolkenstein » de relever la tête. 45% des voix, c’est même un bouillon complet ! Ta nouvelle position « anti-Chirac, anti-Europe libérale, même combat », les a peut-être même enfoncés. Mais au bout du compte...pauvre France politique et pauvre débat !.
Malgré mon ire passée, je reste somme toute assez proche de PRS dans l’esprit « Cactus Républicain.
J’ai un peu pris de recul avec la politique ces derniers mois suite à cette déception (et on ne peut pas tout faire non plus !). Mais je vais revenir militer avec la mouvance « Républicains de gauche » prochainement.
Désolé, Jean-Luc, mais je ne reprendrai plus ma carte chez « toi », même si au fond je te trouve sympa .Par ailleurs c’est dommage car l’équipe parisienne de PRS issue du PS comporte des personnes très attachantes que malheureusement je n’ai pas eu le temps de bien connaître : ça changeait du MRC ! Quelle bouffée d’air !
Mais en politique faire partie d’un mouvement sympa ne suffit pas, hélas.
Jean-Michel DODD est Républicain de gauche (Paris XIXème)
* Les tribunes libres n’engagent pas la rédaction. Comme on le sait, plusieurs "cactusiens" sont membres de PRS et s’en trouvent fort bien. D’autres ne le sont pas, ou plus. Ainsi va notre vie.
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