UN CHANGEMENT EN DOUCEUR...ET PEUT-ETRE EN PROFONDEUR
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UN CHANGEMENT EN DOUCEUR...ET PEUT-ETRE EN PROFONDEUR
La victoire de la gauche, emmenée par Tabaré Vasquez, a constitué une grande première en Uruguay, où deux partis , les blancos et les colorados (les blancs et les rouges, mais attention, ces « rouges » là ont plus d’affinités avec notre UMP, par exemple, que de couteaux entre les dents), avec des intermèdes, si on peut dire, de dictatures militaires. Il semble, au bout de quelques mois, que Tabaré Vasquez soit davantage dans une ligne de gouvernement de type Lula que du genre Chavez. Cette proximité est d’ailleurs revendiquée par le dirigeant uruguayen, et commence à se traduire concrètement, par exemple par un accord entre la compagnie pétrolière uruguyenne et Pétrobras, le géant brésilien du pétrole, que Lula a sauvé, pour l’instant en tout cas, d’une privatisation annoncée par le précédent gouvernement. Cet accord est important dans la mesure où le renchérissement du prix du pétrole pèse lourdement sur l’Uruguay, où l’inflation approche les 1% par mois.
L’Uruguay est un « petit » pays (3,5 millions d’habitants, superficie égale à 1/3 de la France), où la pauvreté existe bien sur, mais est moins voyante que dans les masses urbaines du Brésil, du Vénézuela, du Mexique ou de l’Argentine, et ù le poids économique et démographique de la capitale, Montevideo, est écrasant : 40% de la population y vit. Ceci est important à prendre en compte : la gauche uruguayenne est tenue de passer un compromis entre les classes moyennes et les couches populaires. Tabaré Vasquez a commencé à enclencher des réformes importantes. Le « dédollarisation » du peso a une valeur économique et symbolique forte face à l’envahissant voisin nord-américain.
Un plan d’urgence en faveur des familles pauvres, abondé à raison de 100 millions de dollars par la Banque Interaméricaine de développement, a commencé à se mettre en place. 25 000 familles se sont inscrites pour en bénéficier dans les premières 24h d’ouverture du dispositif. La situation de l’emploi demeure préoccupante dans un pays où les principales activités économiques, si on excepte une forte production hydroélectrique, demeurent liées à l’agriculture, et notamment à l’élevage et à ses sous-produits (lait, viande, cuir, laine...)
Il est encore tôt, évidemment, pour porter une appréciation d’ensemble sur la politique menée. Ainsi, Tabaré Vasquez n’en est pas au point de son « modèle » brésilien, qui vient de se séparer de la tutelle du FMI, et doit encore négocier avec cet organisme. Préjugé favorable, donc, et tous nos encouragements !
Nous remercions tout particulièrement notre correspondante permanente à Montevideo, Mariam Boudakian, pour les précieuses informations qu’elle nous fait parvenir
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